Pour une Union francophone, un rapport de Jacques Attali Réparties sur les cinq continents, plus de 220 millions de personnes parlent la langue française. Ce chiffre pourrait atteindre 700 millions en 2050, notamment en Afrique. À la demande du président de la République, le groupe de travail présidé par Jacques Attali s'intéresse aux moyens d'exploiter le potentiel économique de la Francophonie à travers la promotion de la langue et de la culture françaises. Le groupe de travail présente 53 propositions regroupées autour de 7 axes : augmenter l'offre d'enseignement du et en français, en France et partout dans le monde ; renforcer et étendre l'aire culturelle francophone ; cibler 7 secteurs clés liés à la francophonie, pour maximiser la croissance de la France et des autres pays francophones (tourisme, technologies numériques, santé, recherche et développement, secteur financier, infrastructures, secteur minier) ; jouer sur la capacité d'attraction de l'identité française pour mieux exporter les produits français et conquérir de nouveaux francophiles ; favoriser la mobilité et structurer les réseaux des influenceurs francophones et francophiles ; créer une union juridique et normative francophone à travers la mise en place d'un guichet douanier pour les francophones dans les aéroports des pays francophones volontaires ; se donner comme projet de créer à terme une Union économique francophone aussi intégrée que l'Union européenne.
Source : ladocumentationfrancaise.fr, août 2014 http://www.ladocumentationfrancaise.fr/rapports-publics/144000511/index.shtml?xtor=RSS-436
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Un rapport d'Attali pour sauver la francophonie et notre économie L'ex-conseiller spécial de François Mitterrand doit remettre ce mardi un rapport sur la francophonie et la francophilie au président de la République. Il met en garde contre le chômage qu'engendrerait en France une perte de pouvoir de la langue française dans le monde. Jacques Attali à cannes, en 2009 Photo Reuders
La France va-t-elle réussir à tirer profit de la francophonie ? Dans son rapport remis ce mardi à François Hollande et que L'Express a pu consulter, Jacques Attali s'interroge et dessine deux scénarios pour l'avenir de cette zone économique importante. « Deux pays partageant des liens linguistiques tendent à échanger environ 65% plus que s'ils n'en avaient pas », rappelle-t-il. La francophonie est le 6e espace géopolitique par sa population et peut devenir le 4e à horizon 2050, selon l'économiste. Et si 230 millions de gens parlent français aujourd'hui, ce chiffre pourrait atteindre 770 millions en 2050, assure-t-il, vantant la création de richesses que cette situation engendrerait. Mais Jacques Attali dégage aussi un scénario noir, avec une baisse de la population « afrancophilophone » « sous la pression de la concurrence des autres grandes langues internationales, des langues locales, et face aux difficultés de certains pays francophones du Sud à assurer l'accès à l'éducation de leurs populations en situation d'explosion démographique ».L'ancien conseiller spécial de Mitterrand annonce alors de lourdes conséquences pour notre économie : perte de parts de marché pour les entreprises françaises, effondrement du droit continental au profit du droit anglo-saxon des affaires, perte d'attractivité pour les universités, la culture et les produits français. « Cela entrainerait la destruction de 120 000 emplois en France dès 2020, soit 0,5 point de chômage en plus, et un demi-million en 2050, soit 1,5 point de chômage en plus. » Pour éviter cette menace, Jacques Attali propose 53 mesures, selon sept axes. - Augmenter l'offre d'enseignement du et en français, en France et partout dans le monde. En développant l'accès à l'éducation française et à des manuels génériques par exemple. Jacques Attali évoque aussi la création d'un grand groupe privé d'écoles en français dont tout prouverait qu'il serait rentable. - Étendre l'aire culturelle francophone en assurant la promotion du cinéma francophone. - Cibler 7 secteurs clés liés à la francophonie, pour maximiser la croissance de la France et des autres pays francophones. Jacques Attali vise le tourisme, les technologies numériques, la santé, la recherche et développement, le secteur financier, les infrastructures et le secteur minier et veut faire de l'Alliance française l'ambassadrice de notre tourisme. - Jouer sur la capacité d'attraction de l'identité française pour mieux exporter les produits français et conquérir de nouveaux francophiles. - Favoriser la mobilité et structurer les réseaux des influenceurs francophones et francophiles. - Créer une union juridique et normative francophone. - Aller vers une Union économique francophone aussi intégrée que l'Union européenne.
Source : lexpansion.lexpress.fr, le mardi 26 août 2014 Possibilité de réagir sur :
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La Francophonie, un « potentiel énorme »
insuffisamment exploité par la France
Le rapport rendu hier par Jacques Attali à
François Hollande détaille les enjeux économiques du monde
francophone.
Jacques Attali a présenté mardi 26 août son
rapport sur le potentiel économique de la francophonie. -
FRANCOIS GUILLOT/AFP
Et si, pour gagner des milliers
d’emplois, la France pouvait compter... sur la francophonie ? « Créer
ou maintenir 360.000 emplois en France, et bien plus– autour
d’un million en 2050 – dans les décennies suivantes » serait
possible, à la condition d’une politique économique active
tournée vers les pays francophones et francophiles, a expliqué,
hier, Jacques Attali, qui venait de présenter à François
Hollande le rapport sur la
dimension économique de la francophonie .
Et elle pourrait alors améliorer au passage la position de la
balance des paiements de la France de plusieurs dizaines de
milliards d’euros.
« Le
potentiel économique de la francophonie est énorme », a
indiqué le président de PlaNet Finance, qui suggère la création
d’une « union
économique francophone aussi intégrée que l’Union européenne » dans
les domaines de la santé, la technologie, l’enseignement, la
culture, la recherche/développement, ou encore les
infrastructures. « La
France a vocation à être un acteur majeur au sein de deux zones
intégrées : l’Union européenne et le monde francophone. C’est
bien pour elle un enjeu stratégique, à l’image du Royaume-Uni,
qui se considère comme partie intégrante tant de l’Union
européenne que du Commonwealth » ,
souligne le rapport.
770 millions de francophones potentiels en 2050
Ce potentiel existe pour une raison mathématique, d’abord : les
230 millions de gens parlant actuellement français dans le monde
pourraient atteindre 770 millions d’ici à 2050 et former alors
le 4e espace
géopolitique de la planète. Cette évolution démographique
s’appuie ensuite notamment sur celle – spectaculaire – du
continent africain, lancé lui-même sur une trajectoire de
forte croissance économique.
Alors que les francophones ne représentent encore aujourd’hui
que 4 % de la population mondiale, les 37 pays francophones
comptent déjà pour 8,5 % du PIB mondial, et même 16 % si on y
ajoute les pays francophiles, avec un taux
de croissance moyen
de 7 % et près de 14 % des réserves minières et énergétiques.
S’y ajoute une sorte d’ « accélérateur » qualitatif : « Deux
pays partageant des liens linguistiques tendent à échanger
environ 65 % de plus que s’ils n’en avaient pas ». « Il
existe bien une corrélation entre le taux de pénétration du
français dans un pays et la part des exportations françaises
dans ce pays » ,
souligne le rapport. Une dimension vérifiée dans les rapports
économiques entre
la France et l’Afrique de l’Ouest,
où le français est la langue véhiculaire et d’intégration
économique. Dans la zone CFA, la France parvient ainsi à encore
faire jeu égal avec la Chine... En y regardant plus finement, il
faut également compter avec les réseaux des nombreux « francophilophones »,
ces acteurs importants de la société mondiale tels le ministre
allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, ou Indra Nooyi, la
présidente de PepsiCo, véritables « trésors
pour l’avenir de la France ».
À l’heure où l’effacement progressif des frontières nationales a
imposé la langue et la culture comme nouvelle géographie, toutes
ces dimensions ont été négligées, car la francophonie a été trop
souvent considérée comme anecdotique, regrette Jacques Attali.
Le tableau est séduisant. Mais « faute
d’un effort majeur, on pourrait assister à un recul de l’espace
francophone »,
prévient le rapporteur. Face à la concurrence des autres grandes
langues internationales ou locales, et surtout face aux
difficultés de nombre de pays francophones en développement à
assurer l’accès à l’enseignement de leurs populations en pleine
explosion démographique, le nombre de francophones en 2050
pourrait être inférieur à celui d’aujourd’hui. Les conséquences
en seraient sans appel pour les entreprises françaises, avec à
la clef « la
destruction de 120 000 emplois dès 2020, soit 0,5 point de
chômage en plus, et un demi-million en 2050, soit 1,5 point en
plus »...
Et des mesures s’imposent.
Daniel Bastien
Source :
lesechos.fr/monde,
le mardi 26 août 2014
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Le nouveau rapport Attali préconise une union
économique francophone
La francophonie
présente un potentiel économique énorme qu'il
convient d'exploiter, notamment en réfléchissant à
une union économique francophone, a conseillé
l'économiste Jacques Attali dans un rapport consacré
à « la dimension économique de la francophonie »
remis le mardi 26 août 2014 au président de la
République.
« Il faudrait aller vers une union
francophone potentiellement aussi forte et intégrée
que l'Union européenne afin de renforcer la
coopération sur des secteurs économiques essentiels
», a expliqué M. Attali lors de la présentation de
son rapport à la presse.
Recherche, santé, culture,
enseignement, nouvelles technologies, les secteurs
sur lesquels pourrait se concentrer cette union sont
nombreux selon Jacques Attali, qui a annoncé la
création d'un groupe de travail pour examiner les
propositions de son rapport.
Car selon l'économiste, le potentiel
est énorme, si le nombre de Francophones dans le
monde, qui pourrait atteindre 770 millions de
personnes en 2050, augmente bel et bien.
« Nous pouvons perdre beaucoup, mais
également beaucoup y gagner. L'impact de la
francophonie peut représenter jusqu'à un million
d'emplois et 50 milliards de dollars au niveau de la
balance des paiements », a-t-il estimé.
Pour Jacques Attali, « l'enjeu est
considérable, mais trop souvent considéré comme
anecdotique », en limitant la coopération dans le
domaine de la francophonie aux seules questions
culturelles.
Parmi les propositions, figure
également la création d'un groupe privé de lycées
français de l'étranger « aux côtés du réseau
existant », afin de « répondre à la demande très
importante d'enseignement en français » dans le
monde entier.
Pour autant, cet enseignement ne
doit pas uniquement s'adresser aux élites, a estimé
M. Attali, pour qui « l'enseignement de base en
langue française est l'une des clés de la réussite
pour le développement de ce potentiel économique ».
« Si rien n'est fait, le français
peut disparaître, mais avec des efforts, les
francophones peuvent être jusqu'à 770 millions en
2050. C'est un potentiel de croissance économique
considérable. Il faut considérer que c'est un moteur
majeur de croissance, il y a une nécessité à en
faire une priorité », a conclu Jacques Attali.
© 2014 AFP
Source : tv5.org/, le mardi 26 août 2014
http://www.tv5.org/cms/chaine-francophone/info/p-1911-redir.htm?&rub=4&xml=140826141112.osj3hpqs.xml
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