Sujet :

God save the français, (Dieu sauve le français) !

Date :

03/05/2012

De Jean-Pierre Busnel   (courriel : contact(chez)iab.com.fr)    

Mesure anti-pourriels : Si vous voulez écrire à notre correspondant, remplacez « chez » par « @ ».

 

Le 22 avril dernier, sous l'intitulé « encore plus loin dans la servilité anglomane », j'évoquais la saine réprobation du rédacteur en chef adjoint de l'Auto-journal (n° 853 du 19 avril au 2 mai) à propos de la publicité faite par le constructeur automobile Peugeot pour le lancement de sa 208 (ce texte est accessible, par exemple, à l'adresse suivante :

 http://www.francophonie-avenir.com/Index_SV_Lettre_ouverte_aux_constructeurs_automobiles_francais.htm).

Dans une diatribe plus explicite et percutante encore, comme si la presse automobile s'était (enfin) soudain donnée le mot, c'est, cette fois, M. Stéphane Meunier, directeur de la rédaction et rédacteur en chef de L'Automobile Magazine, qui, dans son éditorial du n° 792 de mai 2012, reproche vivement aux deux constructeurs français, Renault et Peugeot, de « se réfugier à leur tour derrière le plastron éculé de la réclame en anglais » (ci-dessous en pièce jointe), même si, dit-il, « l'abdication la plus flagrante vient de Peugeot » (il fait, lui aussi, allusion à la publicité pour la 208).

« Qu'on nous garde de la galopante logorrhée anglophone des gabelous du marketing, pardon, du marchéage ! », écrit le rédacteur en chef, « ... à examiner leur addiction à l'anglais ... on se dit qu'une maligne épizootie mine nos fils de pub hexagonaux ».

Des déclarations salutaires - et encourageantes - de ce genre sont rarissimes, en particulier de la part des milieux de la presse, évidemment très liés, sinon subordonnés, à ceux de la « pub ». Il convient de féliciter leur auteur (ce que je n'ai pas manqué de faire) et de leur donner le maximum d'écho.

 

Jean-Pierre Busnel
Président de l'Institut André Busnel
contact@iab.com.fr

 

 

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Transcription du texte de la photo : Confessons-le, l'Automobile Magazine n'est pas l'indéfectible bastion du français, tel que les quarante immortels du quai Conti le conçoivent. Notre matière, souvent technique et internationale, ne nous aide pas à limiter les importations linguistiques et autres néologismes peu académiques. Malgré notre attachement à la langue de Molière, il nous arrive donc d'écorner le Littré.

Mais qu'on nous garde de la galopante logorrhée anglophone gagnant les gabelous du "marketing", pardon, du marchéage ! En 2001 déjà, nous nous étonnions du "think forward" de la Fiat Stilo. D'ailleurs, la turinoise regardait si loin qu'elle s'est vendue trois fois moins qu'espéré.

Faut-il que Peugeot et Renault n'aient rien à promouvoir pour se réfugier à leur tour derrière le plastron éculé de la réclame en anglais ?

Chez Renault, la dimension française de l'entreprise échappe tant à certains qu'une publicité pour la Laguna nous rassure d'un " imported from France". Logique donc que la Twizy nous "Plug into the positive energy". Au moins, son parrain est tricolore. Il serait même le Loeb des DJ, le Prost du "remix house", applaudissez mister David Guetta ! Il est vrai que Brel et Bashung ne sont plus disponibles. Au moins, la drôlesse électrique illustre, sur le papier, le fameux "Drive the change" que le losange promet depuis quelques mois. Pour la vraie vie, on vous dit tout le mois prochain.

Mais l'abdication la plus flagrante vient de Peugeot qui nous a déjà gratifiés d'un "Motion § Emotion" comme maxime cryptée. Alors que la campagne audiovisuelle pour sa cruciale 208 révèle une certaine finesse, ses relais se réduisent à un "Let your body drive" aussi abscons que difficile à lire, le slogan s'évanouissant en une myriade de bulles. Celle de l'aspirine effervescente que les créatifs du Lion se sont administré "post brainstorming" ? Où celle qui nous sera prescrite contre les nœuds au cerveau ?

Quelle faramineuse occasion gâchée de vanter clairement les mérites, qui ne manquent pas, de sa nouvelle 208. À quoi bon sacrifier le programme 908 et le Mans  si c'est pour oublier le précepte de Boileau : « Ce que l'on peut conçoit bien s'énonce clairement. Et les mots pour le dire parviennent aisément ».

À voir les efforts de la plupart des marques étrangères pour adapter leur communication aux acheteurs français, on se dit qu'une maligne épizootie mine nos fils de pub hexagonaux. À examiner leur addiction à l'anglais, il faut craindre que la vache folle ait fait son "come back".

 

 

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Opération sans timbrer

http://www.francophonie-avenir.com/Ecrire_sans_timbrer_pour_faire_remplacer_l'e-mail_anglais_par_le_COURRIEL_francais.htm

 

Renvoyez leurs publicités anglomanes aux concessionnaires Renault et Peugeot,

en leur précisant que s'ils ne veulent pas notre langue,

ils n'auront pas notre argent.

 

 

 

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