Sujet : Construire l'Europe grâce aux Français et au français !
Date : 31/10/2006
De : Jean-Paul Garraud   (courriel : jeanpaul.garraud(chez)wanadoo.fr)     Mesure anti-pourriels : Si vous voulez écrire à notre correspondant, remplacez "chez" par "@"

 

Suite à notre courriel « Contre l'anglicisation de l'Europe », M. Jean-Paul Garraud, député de Gironde, nous répond :

 

Tout à fait d'accord, je travaille beaucoup sur le sujet. Je vous invite à vous connecter sur mon site http://www.jpgarraud.net et à regarder l'une de mes dernières tribunes sur « construire l'Europe grâce aux Français et au Français ». Vous constaterez que je m'implique aussi sur le sujet !

Bien à vous.

 

Jean-Paul GARRAUD

Député de la Gironde

 

 

Construire l’Europe : grâce aux Français et au français

 

Construire l’Europe : grâce aux Français et au français !                                                            

La politique réserve heureusement quelques moments de bonheur.

En voici un bel exemple :

Travailler avec un des derniers grands Français, jeune homme de 88 ans, plein d’idées de projets et de convictions, sur un sujet aussi passionnant que la langue française et la construction européenne, n’est-ce pas une chance et même un privilège ?

En effet, avec Maurice Druon, nous avons créé un Comité pour la langue du droit Européen composé de très nombreuses personnalités françaises et étrangères.

Nous nous réunissons souvent et travaillons beaucoup à partir d’une idée simple et de bon sens :

Comment bâtir l’Europe, avec bientôt 27 pays, sans posséder une langue de référence, qui fasse foi en cas de contestation sur les textes ?

Comment faire quand un mot, une phrase peuvent avoir plusieurs significations en fonction des traductions ? Comment sécuriser juridiquement la maison Europe si, au gré de ces traductions, les accords, traités, circulaires, n’entraînent pas la même compréhension pour chacun des pays membres de l’Union ?

Entendons nous bien, il n’est pas question de se lancer dans un combat d’arrière garde, d’un autre âge.

Il n’est pas question de contester à la langue anglaise sa prééminence dans le commerce, les affaires, les finances et même les sciences*.

Par contre, la richesse de la langue française ne doit-elle pas jouer un rôle majeur en matière juridique, dans le droit, les lois qui doivent régir cette Europe qui a tant de difficultés à monter en puissance ?

Et ce d’autant plus que notre histoire nous y pousse, nos amis étrangers sont souvent d’accord, même des anglais !

Une fois de plus, il faut commencer par convaincre les nôtres, les Français, ceux qui n’osent pas appliquer le règlement de Bruxelles qui font du français et de l’anglais les langues officielles de la communauté !

Ceux qui par une sorte de complexe d’infériorité cèdent sans avoir combattu, reculent sans panache et s’excusent presque pour une sorte de repentance mal placée d’un passé (trop ?) glorieux de notre pays !

La langue française comme langue de référence peut devenir une réalité si nous y croyons d’abord nous-même.

À la lecture de la composition des membres de notre comité, vous constaterez que beaucoup y croient et non des moindres !

Avec l’entrée de la Roumanie et de la Bulgarie au 1er janvier prochain, 14 Pays francophones sur 27 composeront l’Union, c’est-à-dire une majorité.

Le sommet de la francophonie qui s’est récemment tenu à Bucarest a bien mis en valeur l’attrait de nombreux pays pour notre langue. Notre Président de la République a prononcé un discours engagé en sa faveur. Au fait, que diraient nos candidats à la prochaine élection sur le sujet ? Nous allons le leur demander...

Nous nous déplacerons bientôt à Bruxelles pour remotiver nos députés et nos fonctionnaires qui, semble-t-il, n’attendent que cela.

Enfin, avec nos amis et tous ceux qui nous soutiendrons, avec Maurice, l’auteur des grandes familles, des rois maudits, du chant des partisans et de tant d’autres chefs d’œuvres , nous plaiderons pour l’instauration de Codes Européens.

Comment voulez-vous construire une véritable Europe sans codes législatifs communs ?

Véritable travail de refondation qui nécessite de dégager nos valeurs communes : C’est tout le fond du problème.

Et tout ceci, en français, bien sûr !

 

12 octobre 2006, Jean-Paul GARRAUD

Vice-Président du Comité pour la langue du Droit Européen.

Membres du Comité pour la Langue du Droit Europeen

 

 

* NOTE DE L'A.FR.AV :

 

Monsieur le Député,

 

Nous sommes très heureux d'apprendre que vous vous battez pour la langue française. Bravo et honneur à vous.

Nous avons lu votre tribune "Construire l'Europe grâce aux Français et au français".

Un passage nous a particulièrement plu : Au fait, que diraient nos candidats à la prochaine élection sur le sujet ? Nous allons le leur demander...

Un autre nous a laissé dubitatifs : Il n’est pas question de contester à la langue anglaise sa prééminence dans le commerce, les affaires, les finances et même les sciences.

Pardonnez-nous, mais, si pour avoir la prééminence du français dans le droit européen, il faut accepter de perdre sur tous les autres terrains, nous ne voyons pas l'avantage pour notre langue. C'est un peu comme si vous échangiez l'Australie pour l'îlot de Clipperton, vous gagnez un îlot, mais vous avez perdu l'essentiel.

Recevez, Monsieur le Député, l'expression de toute notre considération.

 

Régis Ravat

Président de l'A.FR.AV

www.francophonie-avenir.com

 

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