Sujet :

Le Gouvernement veut rompre le tabou de l'anglais !

Date :

26/02/2006

De : MAB

 

Le gouvernement français veut « rompre le tabou de l’anglais »,

dixit la traîtresse de Pécresse.

 

 

Pécresse pour des cours en anglais à la fac
http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2008/02/25/01011-20080225FILWWW00548-pecresse-pour-des-cours-en-anglais-a-la-fac.php

La ministre de l'Enseignement supérieur Valérie Pécresse a indiqué lundi vouloir "briser le tabou de l'anglais" à l'université française en y développant des cours en anglais, et en rendant obligatoire l'apprentissage intensif de cette langue.

Compte tenu de l'importance prise par l'anglais dans le monde, l'objectif doit être d'arriver à ce que les étudiants sortent de l'université avec un niveau pratiquement "bilingue" ou en tout cas des connaissances très solides, a-t-elle déclaré au cours d'une rencontre avec des journalistes à Bruxelles.

Source : AFP

 

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Autre source : http://www.rtlinfo.be/news/article/99711

Valérie Pécresse favorable à des cours d'anglais à l'université
ÉDUCATION lundi 25 février
La ministre de l'Enseignement supérieur Valérie Pécresse a indiqué ce lundi vouloir "briser le tabou de l'anglais" à l'université française en y développant des cours en anglais, et en rendant obligatoire l'apprentissage intensif de cette langue.

Compte tenu de l'importance prise par l'anglais dans le monde, l'objectif doit être d'arriver à ce que les étudiants sortent de l'université avec un niveau pratiquement "bilingue" ou en tout cas des connaissances très solides, a-t-elle déclaré.

Elle s'est émue du fait que certains étudiants, préparant des doctorats en France, reconnaissent avoir des connaissances d'anglais de niveau baccalauréat. Pour améliorer l'apprentissage de l'anglais, la ministre s'est dite favorable à ce que des cours puissent être donnés en anglais à l'université française. Les séjours d'études à l'étranger doivent aussi permettre d'améliorer le niveau.

"Je suis à fond pour la mobilité, pour que les étudiants, mais aussi les enseignants, voyagent, apprennent les langues", a-t-elle dit.

En décembre, la ministre avait présenté un plan de rénovation de la licence à l'université, ayant pour objectif de lutter contre un taux d'échec de 40%, qui prévoit en particulier des cours d'anglais, à raison de deux heures hebdomadaires.

 

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Une première réaction, de Pierre Assouline dans son blog : http://passouline.blog.lemonde.fr/2008/02/26/quel-tabou-de-langlais/

Quel tabou de l’anglais ?

Il paraît qu’il y a un tabou de l’anglais à l’école. C’est du moins ce que croit Valérie Pécresse, notre ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, si appréciée qu’on la dit promise à de plus hautes fonctions lors du prochain remaniement ministériel. Mais quel tabou de l’anglais ? “L’anglais doit être une des langues que tous les jeunes doivent maîtriser : on ne peut pas laisser sortir du système éducatif un enfant qui ne sait pas parler cette langue” a-t-elle opiné à Bruxelles lors d’un déjeuner avec des journalistes. Manifestement, elle s’est trompée de tabou. Car de tous, le véritable, le plus grave et le prioritaire, c’est la proportion de bacheliers qui quittent le secondaire sans maîtriser le français.

La nécessité pour les jeunes débarquant sur le marché du travail de s’exprimer correctement en anglais est si peu un tabou que c’est devenu une tarte à la crème, un poncif, un lieu commun. En revanche, la carence des mêmes dans leur contrôle de la syntaxe, de la grammaire ou de l’orthographe du français, ainsi que la pauvreté de leur vocabulaire et les inutiles et prétentieuses tortures infligées à la langue par les effets de mode, sont au coeur d’un véritable tabou rarement abordé en public et en profondeur au-delà de la vaine et rituelle déploration sur la baisse du niveau.

26 février 2008 Publié
que pouvons-nous faire ?

 

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Le gouvernement français veut « rompre le tabou de l’anglais »

Valérie Pécresse, la ministre chargée de l’enseignement supérieur et de la recherche (photo : JQ), veut rendre obligatoire l’enseignement de l’anglais pour tous en France : « je veux rompre le tabou de l’anglais », a-t-elle expliqué, tout à l’heure, à Bruxelles. Elle avait invité à déjeuner un groupe de journalistes français, en marge d’un Conseil des ministres « compétitivité », afin de donner ses priorités pour la présidence française de l’Union . « L’anglais doit être une des langues que tous les jeunes doivent maîtriser : on ne peut pas laisser sortir du système éducatif un enfant qui ne sait pas parler cette langue », a affirmé Pécresse qui, outre l’anglais, parle le russe. « Il faut même donner des cours en anglais à l’université », sur le modèle de ce qui se fait déjà aux Pays-Bas et dans les pays nordiques. « Notre culture rayonne d’autant mieux qu’on s’exprime dans la langue de l’autre ».  La ministre a raconté que lors des déjeuners informels avec ses vingt-six collègues, elle s’exprimait en anglais sans réticence puisque c’est la langue commune : « je ne vais pas les obliger à avoir recours à l’interprétation ».

Le chemin vers le tout anglais semble bel et bien balisé. Il va falloir s’y faire : à terme, les Français auront donc deux langues maternelles. À condition, bien sûr, que les moyens matériels suivent.

PS: une intéressante pétition de chercheurs et enseignants défendant l'usage du français dans la recherche scientifique...

 

 

Réactions :

Mme Valérie Pécresse, ministre chargée de l'Enseignement supérieur et de la recherche, a déclaré le 25 février à Bruxelles vouloir « rompre le tabou de l'anglais » (on ne voit vraiment pas de quel « tabou » veut parler la ministre). Elle avait invité à déjeuner un groupe de journalistes français afin de définir ses priorités pour la prochaine présidence française de l'Union européenne. « L'anglais doit être une des langues que tous les jeunes doivent maîtriser : on ne peut pas laisser sortir du système éducatif un enfant qui ne sait pas parler cette langue ... Il faut même donner des cours en anglais à l'université. » La ministre a raconté que lors des déjeuners informels avec ses vingt-six collègues de l'Union européenne, elle s'exprimait en anglais, sans réticence, puisque c'est la langue commune : « Je ne vais pas les obliger à avoir recours à l'interprétation ». Ainsi donc, s'exprimer en français, langue officielle de l'Union depuis l'origine, devant des non-francophones serait les « obliger ». Faudra-t-il, bientôt, s'excuser de parler français en Europe ? Mais voici sans doute le morceau de choix extrait des déclarations de la ministre : « Notre culture rayonne d'autant mieux qu'on s'exprime dans la langue de l'autre ». C'est l'idée, dont le professeur Bernard Lecherbonnier a dit qu'elle « provient directement des États-Unis » (Pourquoi veulent-ils tuer le français ?, chez Albin Michel, p. 245), saugrenue, ridicule, mais de plus en plus souvent soutenue par certains, y compris par des membres du gouvernement, donc, comme pour tenter de justifier leur abdication en rase campagne, que la culture française progresserait en influence si elle renonçait, enfin, à s'exprimer en français !

Si la ministre française se soucie beaucoup d'apprendre l'anglais aux Français, au point même d'en faire une priorité, M. Gordon Brown, Premier ministre britannique, lui, a pour ambition, affichée urbi et orbi, d'apprendre l'anglais au ... monde entier. Il a ainsi annoncé, à la veille d'un voyage en Chine et en Inde, à la mi-janvier, le lancement d'une série d'initiatives visant à faire de l'anglais la « langue de choix » dans le monde. Il a expliqué que le British Council allait offrir aux étudiants et enseignants un plus large accès à ses ressources sur son site Internet, ainsi que le développement des cours individualisés via Internet (rappelons que ce fameux British Council est une institution gouvernementale du Royaume-Uni, actuellement présidé par M. Neil Kinnock, dont le but est d'établir des relations culturelles entre le Royaume-Uni et d'autres pays, afin, notamment, de promouvoir l'apprentissage de la langue anglaise dans le monde).

L'objectif, écrit le Premier ministre sur le site de Downing Street, est d'atteindre un million de connexions par mois, et de cibler notamment la Chine où le gouvernement veut que les élèves apprennent l'anglais dès l'âge de six ans. Environ deux milliards de personnes apprennent ou enseignent l'anglais actuellement dans le monde, selon lui. « Je pense qu'avec les mesures appropriées, d'ici 2025 le nombre d'anglophones en Chine dépassera le nombre de personnes dont l'anglais est la langue maternelle dans le reste du monde », a prédit M. Brown. Pour le Premier ministre britannique, la langue de William Shakespeare est plus qu'un langage, c'est « un pont entre les frontières et les cultures, une source d'unité dans un monde qui évolue rapidement ... Nous allons entreprendre vigoureusement la tâche audacieuse consistant à faire de notre langue, la langue commune de choix dans le monde, la langue qui aide le monde à parler, à rire et à communiquer » (les citations de ce paragraphe sont extraites d'un article du Monde en date du 17 janvier 2008).

Le rapprochement de ces deux déclarations politiques, faites tout récemment à quelques semaines d'intervalle, est absolument saisissant. Quel contraste ! Et comme le combat est inégal ! On ne saurait mieux expliquer, en quelques mots, la crise profonde - largement d'origine politique - dont est victime la malheureuse langue de François-René de Chateaubriand, en particulier, mais pas seulement, sur la scène internationale. Tandis qu'elle est comme laissée à l'abandon par les pouvoirs publics français qui se détournent d'elle, ne lui voient manifestement aucun avenir et lui préfèrent désormais, ouvertement, l'anglais; la langue anglaise continue, comme toujours, de bénéficier du soutien actif, résolu, du gouvernement de Londres. D'un côté, l'abandon, la résignation, la soumission, la démission (la ministre française); de l'autre, la fidélité, la détermination, l'ambition, la
volonté de conquête (le Premier ministre britannique).
 

Jean-Pierre Busnel
Président de l
'IAB
contact@iab.com.fr
 

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Prendre l'exemple de pays dont la langue et la culture sont mortes, de la part d'une femme qui affirme que « Notre culture rayonne d'autant  mieux qu'on s'exprime dans la langue de l'autre », ne manque pas de culot.

Criticus

 

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L'anglais pour faire reculer l'échec universitaire ?
Si l'on calcule un petit peu, à partir du CE1, les prochaines générations font faire de l'anglais à l'école pendant 4 (primaire) + 4 (collège) + 3 (lycée) + 3 (Uni) = 14 ans !

Rendre l'anglais obligatoire à l'Université française. Serait-ce légal ? La loi Toubon permettra-t-elle de contrer ce nouveau projet de promotion  du tout anglais ?

Qui paye Valérie Pécresse pour promouvoir le tout anglais ? Le British Council ? Gordon Brown ? Qu'a-t-elle à gagner ? de la popularité auprès d'une population avide de devenir bilingue FR-EN ?

Suprême hypocrisie : elle ose encore dire « les langues ».

 

AK

 

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Protestons:

 

Écrire au Président de la République

 

secretariat.president@elysee.fr

 

 

 


 

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