Sujet :

Michelin met la gomme sur le français

Date :

13/07/2012

De Marc Beaufrère (courriel : marc_beaufrere(chez)hotmail.fr - son blogue : http://lefrancaisenpartage.over-blog.com/)
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Michelin met la gomme sur le français

Efficacité linguistique. Chez Michelin, on pense aussi que l’utilisation du français combinée aux langues locales est plus efficace que le tout-anglais. Non seulement personne ne peut prétendre penser ou s’exprimer "in English" avec la même aisance que dans sa langue natale, mais surtout, l’anglais est loin d’avoir colonisé l’ensemble des marchés. « Inutile d’envoyer de parfaits anglophones au Chili ou au Belarus, prévient un recruteur. Personne ne les comprendra ! » Les Britanniques eux-mêmes commencent d’ailleurs à se mettre davantage aux langues étrangères : des études ont montré que les entreprises du Royaume-Uni parlant "English only" se révélaient de 20 à 30% moins performantes dans les relations commerciales internationales que leurs concurrentes allemandes ou françaises.

Avec sa stratégie linguistique, Michelin cherche enfin à fidéliser ses cadres. La moitié de ses 60 plus hauts dirigeants sont en effet étrangers. Et une grande partie de la politique de ressources humaines du groupe repose sur une circulation fluide des managers entre les filiales, notamment dans les grandes villes comme Shanghai ou Sāo Paulo, où l’on s’arrache les profils de haut niveau. Les formations intensives au français et aux autres langues étrangères constituent alors des arguments de poids pour convaincre les hauts potentiels de s’engager durablement. « Réciproquement, ces derniers ne s’investissent dans ce type d’apprentissage que lorsqu’ils ont de séduisantes perspectives d’évolution », ajoute Béatrice Lemercier, consultante en recrutement.

Dîners en français. Janine Baker, elle, se consacre au français même en dehors de ses heures de travail, en discutant avec ses nouveaux amis auvergnats, lors de ses échappées sur les flancs du Puy-de-Dôme. Et le soir, au dîner, elle fait désormais respecter une règle inflexible à son mari et à ses trois enfants : à table, on parle français.

Francis Lecompte

 

 

Source : capital.fr, le 15 juin 2011

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