Sujet : Parrainage de l'Afrique
Date : 06/03/2006
De :  Michel Castelin (castelin.michel@wanadoo.fr)

 

Parrainage de l’Afrique

 

 

Une énième fois le monde s’alarme devant le spectacle désespéré de l’Afrique.

Le « y’a qu’à…faut qu’on » diplomatique dispensé dans les institutions internationales est de plus en plus intolérable. Illustration sur le plan humanitaire du combat sournois que se livrent les idéologies internationaliste et ultra-libérale sous l’alibi de la mondialisation. Celle-ci conduit à la misère sociale, la famine et l’anarchie. Demain, les guerres civiles ?

En matière d’amitié, d’assistance et de coopération avec les pays sous-développés- et en premier lieu avec l’Afrique- la France et la francophonie doivent prendre la tête d’une révolution intellectuelle centrée sur l’honnêteté politique, l’engagement direct d’États parrains et la mutation des ONG.

Une révolution intellectuelle est incontournable.

Quarante années de post-décolonisation ont été gâchées : hier par la guerre froide, depuis 1989 par les crispations idéologiques d’une mondialisation qui s’égare dans l’anarchie. Depuis cette date la mondialisation privilégie le principe d’assistance plurilatérale. Or les accords conclus dans ce cadre par une multitude d’intervenants dissolvent la responsabilité des États, SEUL niveau efficient et responsable.  Ces accords alourdissent jusqu’à la paralysie la conception et la conduite des actions. Ils émiettent l’exécution des aides. Ils neutralisent les mécanismes de coordination et de contrôle. Cette procédure, aboutissement d’une globalisation totalitaire, doit être dénoncée et abandonnée.

Il appartient à la France (avec le soutien de la sphère francophone) de promouvoir l’honnêteté politique dans les discours des sommets internationaux et au sein de l’Union européenne. Il s’agit d’abandonner la notion trompeuse de partenariat…fut-il nouveau ! Entre l’assistanat d’antan et l’artifice diplomatique grossier du "nepad" c’est un concept de PARRAINAGE qu’il convient d’adopter avec les pays qui s’attardent - reculent - sur la voie du développement. Leurs dirigeants eux-mêmes en conviennent lucidement, parfois publiquement. « Il faut aider les Africains à devenir politiquement adultes » indique M. Ngoupandé, ancien 1° Ministre de Centrafrique*. Pour progresser définitivement vers la démocratie et le bien-être le seul espoir et le dernier recours de ces peuples (qui méprisent leurs dirigeants et nous attendent désespérément avant de nous haïr) est de nous accueillir chez eux.

Ainsi des TRAITÉS BILATÉRAUX de parrainage - nouvelle stratégie de solidarité et de secours - seraient élaborés et signés entre une nation-cadre et des nations dans le besoin. Respectant la dignité et l’indépendance des peuples et préservant les intérêts de chacun, les Etats parrains seraient naturellement investis par les Nations Unies et conformément au droit international. Dépositaires de l’initiative directe, ces Etats engageraient le mandat de parrainage pour une période de cinq ou dix ans, renouvelable. Tous les domaines administratifs, économiques et sociaux seraient concernés. Dispositif global mais à géométrie variable, ajusté à la situation du Peuple bénéficiaire et agissant sur deux niveaux :

1-parrainage, garanti par protocole sous timbre international, soutenant toutes les structures de l’État secondé ;

2-tutorat associatif, défini et encadré par conventions bilatérales des États, immergé dans les rouages parapublics et privés du pays.

Cette révolution serait l’affaire de tous. Les ONG y prendraient toute leur place. Mais rien que leur place ; celle d’un complément d’ACTION CONTRACTUALISÉE avec l’État parrain selon leur spécialisation et leurs capacités. Pour cela elles doivent se réformer et s’adapter. Dans leurs rangs quelques interrogations et des prises de conscience s’esquissent. Certes, sur le terrain, la majorité de leurs membres soulève notre admiration ; elle est exemplaire d’abnégation. Cependant la preuve est faite que ces structures ne parviendront jamais, seules, à faire reculer la misère. Même pas à la contenir. Lâcheté des États et des assemblées internationales pour laisser faire ; prétention de quelques ONG, préoccupées d’idéologie, pour s’obstiner dans cette gageure. Or l’échec est criant. Les retours d’expérience et le recul du temps démontrent sagement et formellement que leurs contributions seraient plus bénéfiques en s’inscrivant contractuellement et de manière ciblée dans une politique de parrainage des Etats. C’est sous cette forme qu’elles trouveront, dans l’intérêt des peuples éperdus, l’opportunité d’optimiser, de finaliser et de crédibiliser leurs interventions.

Compte tenu de l’Histoire, seuls quelques Pays- au premier rang desquels la France et la francophonie pourraient être des précurseurs au sein de l’Europe- sont en mesure d’assumer cette mission de secours. Ce parrainage d’État préfigurera également l’avènement d’une mondialisation plus équilibrée, libérée des chimères universalistes, de l’utopie de la gouvernance mondiale et respectueuse des Nations et des Peuples.

Enfin pour notre Pays, sans attendre la lente guérison (ou l’explosion) de la confusion mondialiste, cette POLITIQUE SALVATRICE DE PARRAINAGE devrait être négociée prioritairement dans la sphère francophone avec les nations plongées dans la détresse. En Afrique, à Madagascar et aux Comores cette VRAIE ACTION HUMANITAIRE est une priorité vitale pour le prochain demi-siècle. En outre, elle est conforme à la personnalité et à la mission de notre Nation et serait exemplaire pour l’Europe et le Monde.

 

Castelin Michel

13600 La Ciotat

 

 

(*)« l’Afrique sans la France » Albin Michel.