Sujet :

Intervention pour le français à l'ENS dans un colloque donné en anglais

Date :

08/02/2003 

De Marceau Déchamps (courriel : dlf78(chez)club-internet.fr)

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 COMMUNIQUÉ  

 

Intervention militante à l’École normale supérieure (ENS)

Nous avions été alertés par un universitaire sympathisant de province, de la tenue d’un colloque, les 7 et 8 février, organisé par le Centre national de recherche scientifique (CNRS), dans les locaux de l’ENS, 45 rue d’ULM. Le thème était : L’espace dans les langues – Space in languages.

Sur les quinze intervenants programmés, neuf provenaient d’universités françaises.

Après que nous avions interrogé l’organisatrice par courriel fin janvier, il nous avait été confirmé que le colloque se ferait en anglais, sans traduction simultanée en français. Cela constituait un manquement au devoir des agents du service public et une infraction à la loi du 4 août 1994 relative à l’emploi de la langue française.

Nous avons donc décidé d’agir.

Le vendredi 7, à 9h00, un groupe de 6 militants, représentant les quatre associations ALF, ASSELAF, DDC, DLF s’introduisait discrètement dans la salle Dussane pour observer le déroulement de ce colloque qui regroupait environ 150 auditeurs. Après une allocution d’accueil, la première oratrice (universitaire Lyon II) attaqua son exposé en anglais.

Marceau Déchamps se leva donc pour réclamer une traduction. La responsable du colloque, Mme Stéphane Roger, encore sur l’estrade, lui répondit qu’il n’y en aurait pas. Le perturbateur insistant et refusant de s’asseoir, Mme Roger lui proposa de quitter la salle si cela ne lui convenait pas. Marceau Déchamps insista encore et demanda à venir sur l’estrade pour faire une déclaration. Malgré deux premiers refus, il lui fut finalement accordé de venir et il put lire le tract ci-joint. Cela lui valut quatre à cinq applaudissements des auditeurs non militants, mais aussi, bien sûr, quelques remarques moqueuses ou acerbes.

Après une distribution de quelques tracts (le plus souvent refusés) les militants quittèrent la salle. La perturbation avait duré à peine un quart d’heure.

Revenus à la loge d’accueil de l’ENS, ils demandèrent à voir le directeur. En son absence, c’est une assistante qui reçut les réclamations des manifestants, qu’elle enregistra pour communication au directeur (une entrevue sera demandée plus tard). Elle fut informée que nous allions déposer une plainte au commissariat le plus proche.

C’est Lionel Cudenec (ALF) et Marceau Déchamps (DLF) qui se rendirent au commissariat du 5e arrondissement. La plainte fut enregistrée pour manquement à l’article 6 de la loi du 4 août 1994 (défaut de traduction simultanée et documents en anglais sans résumé en français).

Deux appels dans l’après-midi au domicile de M. Déchamps, de la part d’un inspecteur de police, prouvèrent qu’une vérification était bien en cours.

Nous sommes satisfaits de cette intervention qui aura montré notre détermination à faire respecter la loi à défaut de pouvoir  redonner du civisme à nos universitaires anglomaniaques. Elle aura aussi, peut-être, ouvert les consciences de certains participants français.

 

Communiqué rédigé au nom de Droit de Comprendre