Sujet : Manifeste pour le français, langue juridique de l'Europe
Date : 19/10/2004
De :  Marceau Déchamps (marceau.dechamps@laposte.net)

 

COMMUNIQUÉ

 
 

Le 13 octobre 2004, maître Jean-Marie Burguburu, bâtonnier de l'ordre des avocats à la cour de Paris, et M. Jean-François Burgelin, procureur général à la cour de cassation, recevaient M. Maurice Druon, secrétaire perpétuel honoraire de l'Académie française, à la Maison du barreau à Paris, pour une conférence de presse.

M. Druon présenta son manifeste en faveur du maintien de la langue française comme langue de référence dans les textes à portée juridique ou normative engageant les membres de l'Union européenne.

À cette conférence de presse, l'association Défense de la langue française était représentée par Mme Guillemette Mouren-Verret, secrétaire générale, et M. Marceau Déchamps, vice-président. L'Association pour la promotion de la francophonie en Flandres (APFF) était représentée par son directeur M. Edgar Fonck.

Le texte du manifeste est disponible sur le site http://www.langue-francaise.org , à la rubrique Informations en bref.

 

Marceau Déchamps

vice-président

Défense de la langue française

 

 

MANIFESTE
 
      

Les soussignés :

      -constatant que, par suite du récent élargissement de l'Union européenne, le nombre des langues nationales s'y élève à vingt, et que les adhésions prévues ou probables vont porter ce chiffre à vingt-trois ou vingt-cinq ;
      -reconnaissant que chaque État membre, par respect de sa dignité et pour préserver la diversité culturelle de l'Union, a droit à ce que sa langue soit tenue pour langue officielle ;
      -prévoyant que, pour rendre possible fonctionnement normal des institutions, le nombre des langues de travail devra forcément être limité, en usage sinon en droit, et de manière variable selon les organismes directeurs, délibérants ou administratifs de l'Union ;
      -considérant qu'il est indispensable, pour 1'homogénéité du droit européen, l'application des accords et le règlement des litiges, que l'Union choisisse une langue de référence ;
      -estimant que la langue française, comme jadis le latin, est celle qui offre, grâce à son vocabulaire, sa syntaxe et sa grammaire, le plus de garanties de clarté et de précision, et qui réduit au minimum les risques de divergences d'interprétation ;
      -rappelant que, par coutume constante depuis l'origine, c'est en français que la Cour de Justice de Luxembourg instruit les cas qui lui sont présentés et qu'elle rend ses arrêts ;


demandent au Conseil européen de convenir que, pour tous les textes ayant valeur juridique ou normative engageant les membres de l'Union, la rédaction déposée en français soit celle qui fait référence.



Maurice Druon, de l'Académie française, ancien ministre, ancien député européen,

Otto de Habsbourg, ancien député européen Président de l'Union paneuropéenne,

Mario Soarès, ancien Président de la République du Portugal, ancien député européen,

Bronislaw Geremek, ancien ministre des Affaires étrangères de Pologne,

Siméon de Saxe Cobourg, Premier ministre de Bulgarie,

Dora Bakoyianni, maire d'Athènes,

Adrian Nastase, Premier ministre de Roumanie,

Suzanna Agnelli, ancien ministre des Affaires étrangères d'Italie,

Federico Mayor, ancien ministre de l'Éducation d'Espagne et député européen, ancien directeur général de l'UNESCO,

Ismail KADARE, écrivain albanais,

Kiro Gligorov, premier Président de la République de Macédoine,

Antoinette Spaak, ministre d'État de Belgique, ancien député européen,

Et, au titre de Secrétaire général de l'Organisation Internationale francophone Abdou Diouf, ancien Président du Sénégal