Le
13 octobre 2004, maître Jean-Marie Burguburu, bâtonnier de l'ordre
des avocats à la cour de Paris, et M. Jean-François Burgelin,
procureur général à la cour de cassation, recevaient M. Maurice
Druon, secrétaire perpétuel honoraire de l'Académie française,
à la Maison du barreau à Paris, pour une conférence de presse.
M.
Druon présenta son manifeste en faveur du maintien de la
langue française comme langue de référence dans les textes à
portée juridique ou normative engageant les membres de l'Union
européenne.
À
cette conférence de presse, l'association Défense de la langue
française était représentée par Mme Guillemette
Mouren-Verret, secrétaire générale, et M. Marceau Déchamps,
vice-président. L'Association pour la promotion de la
francophonie en Flandres (APFF) était représentée
par son directeur M. Edgar Fonck.
Défense
de la langue française
MANIFESTE
Les
soussignés :
-constatant
que, par suite du récent élargissement de l'Union européenne, le
nombre des langues nationales s'y élève à vingt, et que les adhésions
prévues ou probables vont porter ce chiffre à vingt-trois ou
vingt-cinq ;
-reconnaissant que chaque État
membre, par respect de sa dignité et pour préserver la diversité
culturelle de l'Union, a droit à ce que sa langue soit tenue pour
langue officielle ;
-prévoyant que, pour rendre
possible fonctionnement normal des institutions, le nombre des langues
de travail devra forcément être limité, en usage sinon en droit, et
de manière variable selon les organismes directeurs, délibérants ou
administratifs de l'Union ;
-considérant qu'il est
indispensable, pour 1'homogénéité du droit européen, l'application
des accords et le règlement des litiges, que l'Union choisisse une
langue de référence ;
-estimant que la langue française,
comme jadis le latin, est celle qui offre, grâce à son vocabulaire,
sa syntaxe et sa grammaire, le plus de garanties de clarté et de précision,
et qui réduit au minimum les risques de divergences d'interprétation
;
-rappelant que, par coutume
constante depuis l'origine, c'est en français que la Cour de Justice
de Luxembourg instruit les cas qui lui sont présentés et qu'elle
rend ses arrêts ;
demandent au Conseil européen de convenir que, pour tous les
textes ayant valeur juridique ou normative engageant les membres de
l'Union, la rédaction déposée en français soit celle qui fait référence.
Maurice Druon, de l'Académie française,
ancien ministre, ancien député européen,
Otto de Habsbourg, ancien député européen Président
de l'Union paneuropéenne,
Mario Soarès, ancien Président de la République du
Portugal, ancien député européen,
Bronislaw Geremek, ancien ministre des Affaires étrangères
de Pologne,
Siméon de Saxe Cobourg, Premier ministre de Bulgarie,
Dora Bakoyianni, maire d'Athènes,
Adrian Nastase, Premier ministre de Roumanie,
Suzanna Agnelli, ancien ministre des Affaires étrangères
d'Italie,
Federico Mayor, ancien ministre de l'Éducation d'Espagne
et député européen, ancien directeur général de l'UNESCO,
Ismail KADARE, écrivain albanais,
Kiro Gligorov, premier Président de la République de
Macédoine,
Antoinette Spaak, ministre d'État de Belgique, ancien député
européen,
Et, au titre de Secrétaire général de l'Organisation
Internationale francophone Abdou Diouf, ancien Président
du Sénégal
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