Objet :
Administration et francophonie
Question
publiée au JO* le 14/09/2004, page : 7073
M.
Réponse
publiée au JO* le 30/11/2004, page : 9427
L'honorable parlementaire, évoquant à juste titre le rayonnement de la
langue et de la culture françaises dans de nombreux pays, a bien voulu
appeler l'attention du ministre délégué à la coopération, au développement
et à la francophonie sur la présence de notre langue lors des jeux
Olympiques d'Athènes, ainsi que sur les moyens déployés en d'autres
circonstances par le Gouvernement pour assurer la promotion du français
et des réalisations de notre pays, notamment en s'appuyant sur les
fonctionnaires de l'État. En raison du lien vivace de la France avec le
renouveau de la tradition olympique, le déroulement des jeux d'Athènes,
auxquels ont assisté 2 000 à 3 000 francophones (9 % de la fréquentation
étrangère), a retenu la plus grande vigilance du Gouvernement. Des
efforts en faveur de la présence du français avaient été engagés
depuis quatre ans par la France puis, à partir du printemps 2004, par
la Francophonie multilatérale auprès du Comité d'organisation « Athènes
2004 » et de la ville d'Athènes. Comme l'a indiqué dans son rapport
le grand témoin francophone désigné par le secrétaire général de
l'Organisation internationale de la Francophonie, les cérémonies
protocolaires qui ont marqué l'ouverture et la clôture des Jeux ont,
si l'on excepte les discours officiels, offert à la langue française
une réelle tribune, assurant ainsi naturellement la reconnaissance entière
de son statut de langue internationale et de langue olympique. Selon ce
rapport, la forte médiatisation de ces événements retransmis dans le
monde entier a assuré au français une réelle visibilité à
l'occasion des Jeux. La culture française a également été présente
dans le cadre de l'Olympiade culturelle organisée en Grèce de 2000 à
2004 et, pendant les Jeux, à travers une série de manifestations grand
public, expositions ou spectacles de rue. Une action conséquente et résolue
des ministères français concernés a été menée pour aider le Comité
d'organisation « Athènes 2004 » à assurer le respect de l'article 27
instituant le français et l'anglais langues officielles, étant entendu
que cet article, pas plus que le cahier des charges défini par le Comité
international olympique, ne constitue une définition contraignante de
la place du français ni une référence pour l'emploi des langues de
signalisation. Les opérations de formation de traducteurs et de
personnels francophones, la tenue à jour d'un site Internet très détaillé,
pour la première fois directement accessible en français, la
signalisation en français dans les stades, ainsi que la diffusion
locale de publications en français, ont été menées à bien. D'une
manière générale, souligne le rapport du grand témoin, des moyens très
importants, tant humains que matériels ont été déployés dans le
domaine de la traduction en vue de respecter l'article 27 de la Charte
olympique. Une telle coopération devait permettre au Comité
d'organisation des Jeux, soumis à de fortes sollicitations des sociétés
de publicité et investisseurs privés et à la nécessité d'utiliser
la langue grecque, de ménager au français un usage conforme à la
culture olympique. Toutefois, au vu de la mise en œuvre de cette coopération
sur le terrain, l'examen détaillé de la situation du français permet
de livrer un double diagnostic que le rapport formule ainsi : rarement
pour des jeux Olympiques, la langue française n'avait été aussi bien
défendue, à la fois par les autorités athéniennes et les diplomates
francophones sur place ; et pourtant, les millions de francophones,
spectateurs présents à Athènes ou téléspectateurs devant leur petit
écran, ont eu le sentiment que leur langue avait été marginalisée.
Tirant les leçons de ce constat, le Gouvernement est résolu à
soutenir les efforts de la francophonie pour amplifier la place du français
aux jeux d'hiver de 2006 à Turin puis aux jeux de Pékin en 2008. Le
rapport du grand témoin contient à cet égard une série de
propositions d'actions, dont la première est la conclusion d'un
accord-cadre de coopération entre l'OIF et le CIO concernant les
obligations linguistiques découlant de l'article 27 de la Charte
olympique. Par ailleurs, le rayonnement économique de la France,
composante de son influence dans le monde, passe par une politique rénovée
de promotion des produits et des idées françaises à l'étranger, dont
un vecteur important, mais non exclusif, est la langue française là où
elle est comprise. Le Gouvernement encourage cette promotion, y compris
par l'audiovisuel. Sur un plan général, la promotion de la France en
tant que terre de la culture et des arts, puissance industrielle,
scientifique et commerciale ou pays des sports ne peut que servir la
politique ambitieuse, déterminée et renouvelée que le Gouvernement
entend mener en faveur de la langue française. Le Premier ministre a
donné, par circulaire en date du 14 février adressée à l'ensemble
des membres du Gouvernement, des instructions visant à assurer sa
primauté sur le territoire national et son rayonnement sur la scène
internationale. Il a notamment rappelé aux agents de l'État que leurs
concitoyens attendent qu'ils montrent l'exemple dans l'utilisation de la
langue française. Le ministère des affaires étrangères a assuré à
cette circulaire une très large diffusion en précisant les modalités
d'application des instructions reçues et en invitant les chefs des
postes diplomatiques et consulaires à signaler tout manquement au
respect de celles-ci. Dans plusieurs cas, ceux-ci ont alerté le ministère
des affaires étrangères et sont intervenus pour maintenir la présence
de notre langue. * NDLR : Journal Officiel
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