Sujet :

Plainte contre l’État rwandais pour avoir mis à l’écart la langue française

Date :

22/01/2015

De Norbert Terral (courriel : norberterral(chez)free.fr)  

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Rwanda : plainte contre l’État pour avoir mis à l’écart le français

Par RFI

Kigali au Rwanda

Vue générale de Kigali, la capitale du Rwanda, en septembre 2013

FP PHOTO/Tony KARUMBA

 

Le Parti démocratique vert rwandais, un parti d’opposition, a intenté une action contre l’État auprès de la Cour suprême pour non-respect de la Constitution, et notamment de l’article 5 concernant les langues officielles du pays. Pour la formation politique, une mise de côté du français au profit de l’anglais pénaliserait une partie de la population.

Nouveaux billets de banque exclusivement en kinyarwanda et en anglais, documents administratifs non traduits en français. Selon Frank Habineza, le président du Parti démocratique vert rwandais, la langue de Molière tend à disparaître du quotidien des Rwandais, et est de moins en moins utilisée par les institutions étatiques, qui lui préfèrent souvent l’anglais.

Pour lui, cela est inconstitutionnel : « La Constitution dit que le Rwanda a trois langues officielles : le kinyarwanda, le français et l’anglais. Mais actuellement, la langue française est mise de côté. Nous avons beaucoup de gens au Rwanda qui ont eu une éducation en français, et donc ils ne peuvent pas jouir des mêmes droits que les autres citoyens. Donc, nous avons déposé un dossier à la Cour suprême pour qu’elle demande aux institutions de l’Etat de respecter la Constitution. »

Plus globalement, Frank Habineza estime que de nombreux Rwandais sont exclus du marché du travail à cause de leur mauvaise maîtrise de l’anglais. Et pour lui, ce problème linguistique a un impact sur le processus de réconciliation : « Lorsque les gens se plaignent et ne peuvent pas avoir du travail, ils se sentent comme des citoyens de seconde zone. Et donc, on ne peut pas se réconcilier correctement. Une fois que ce problème sera résolu, nous pourrons vraiment achever notre processus de réconciliation. »

Il revient maintenant à la Cour suprême de juger de la recevabilité de ce recours.

 

Source : rfi.fr/afrique, le mardi 10 décembre 2014

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http://www.rfi.fr/afrique/20141210-rwanda-parti-vert-plainte-etat-mise-ecart-langue-francais/

 

 

 

 

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Rwanda : la Cour suprême rejette une plainte contre la marginalisation du français

Kigali(AFP) - La Cour suprême du Rwanda a rejeté la plainte d'une petite formation d'opposition qui accuse des agences gouvernementales de ne pas utiliser le français, pourtant l'une des langues officielles locales, a indiqué mercredi une source judiciaire.

Franck Habineza, les Verts rwandais

Frank Habineza, né en 1977 à Mityana en Ouganda, est un homme politique rwandais. Il est le cofondateur, premier président, et président actuel du Parti vert démocratique.

Il fit ses études à l'Université nationale du Rwanda, à Butare.

 

« Cette action n'est pas de la compétence de la Cour suprême », a déclaré à l'AFP Emmanuel Itamwa, le porte-parole des cours et tribunaux du Rwanda.

Selon lui, la Cour suprême a autorité sur « les accords internationaux, les lois organiques, les lois et les décrets lois », mais par sur les « décisions administratives ».

 Le Parti démocratique vert du Rwanda avait déposé une requête devant la Cour suprême le 8 décembre « concernant le non-respect de la langue française » par des agences gouvernementales.

 « L'article 5 de la Constitution stipule que le Rwanda utilise trois langues : le kinyarwanda, le français et l'anglais », avait rappelé la formation politique dans un communiqué daté du 5 janvier.

 « Cependant, de nombreuses institutions gouvernementales (...) ont choisi d'utiliser l'anglais seul ou avec le kinyarwanda et ont délibérément laissé de côté le français », avait-elle ajouté.

 Depuis l'arrivée au pouvoir, en 1994, du Front Patriotique rwandais (FPR) de l'actuel président Paul Kagame, rébellion majoritairement constituée d'exilés tutsi souvent nés et éduqués en Ouganda anglophone voisin, l'anglais est devenu la troisième langue officielle du pays. Les deux autres sont le kinyarwanda - langue nationale - et le français, langue du colonisateur belge.

En 20 ans, l'anglais a largement éclipsé le français dans l'enseignement et la vie quotidienne, à mesure que les relations se dégradaient entre Kigali et Paris, accusé par le Rwanda d'avoir joué un rôle dans le génocide de 1994.

Paul Kagame est lui-même bien plus à l'aise dans la langue de Shakespeare que dans celle de Molière.

 Mais de nombreux Rwandais restent très attachés au français et certains ont du mal à prendre le virage de l'anglicisation du pays.

 Pour le Parti démocratique vert, le rejet du français dans les institutions publiques « constitue un obstacle au processus d'unité et de réconciliation nationale », car il refuse à certains Rwandais « une chance d'égalité de traitement en tant que citoyens », pouvait-on lire dans son communiqué.

 Malgré ce revers judiciaire, le Parti démocratique vert, fondé par des transfuges du FPR, entend déposer un recours devant la Haute Cour de Kigali, qui a elle la possibilité d'annuler les décisions administratives prises au niveau national.

© 2015 AFP

 

Source : portalangop.co.ao, le mercredi 7 janvier 2015

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