Sujet :

NON !  Et vive la révolte des gueux !

Date :

28/03/2005

De Philippe Kaminski (philippe_kaminski@yahoo.fr)


J'ai sous les yeux le magazine « Challenges ». 

 

  D'emblée, il apparaît que la langue française n'est pas le souci premier de cette publication qui se définit comme "le news de l'économie ». À la une, "Les jobs qui paient le plus », et plus bas "Le boom de l'e-commerce". Mais au moins, on est prévenu : il n'y sera question que de fric.

En troisième de couverture, une page d'annonces pour des propriétés et châteaux. Voici une jolie maison à louer : selon la saison, il vous en coûtera entre  21 000 et 31 500 francs la semaine (la traduction en francs a été faite par mes soins), plus le voyage, car l'affaire se situe près de Palerme. Bref, une gentille fantaisie à la portée de tout un chacun.

En face, la chronique de Jean-Marie Colombani, sur une page pleine. De quoi nous entretient ce sémillant maître à penser ? De la constitution européenne (il ne s'embarrasse pas de traité). Et il nous explique « Comment réfuter les arguments du non ». De son consternant plaidoyer je n'extrais qu'une phrase : « Sans l'euro, dans quel désordre serions-nous ? ».

Le contexte est clair : les friqués branchouilles parlent à ceux qui aspirent à l'être. Et leur message est limpide :

- Ce régime, cette Europe, ce mondialisme, tout cela est fait pour nous. Jamais nous n'avons autant été à la fête. Surtout ne changeons pas de voie ! Silence aux demeurés, à la plèbe, à la populace, aux gueux qui viendraient menacer ce splendide édifice. Ils n'ont pas droit à la parole ! Ils constituent une sorte de sous-espèce inférieure, qui n'a pas encore accédé à la connaissance. Il serait obscène, impensable, que leur sombre ignorance fasse assez de poids pour menacer notre bien-être. Ou alors, ce serait à désespérer de la démocratie, nous n'en sommes pas encore là, et nous espérons ne jamais arriver à cette extrémité, encore que… En attendant, nous nous engageons à leur expliquer, à leur montrer pourquoi il faut voter oui. Mais à condition qu'ils comprennent ! D'ailleurs, il n'y a rien à comprendre de plus que ceci : nous sommes bien, voilà tout, et nous voulons le rester, à tout prix. N'est-ce point assez clair ?

L'arrogance, la suffisance de ces privilégiés prit-elle jamais tour plus cynique ?

En tous cas, face à cette caste de petits marquis poudrés donneurs de leçons, n'hésitons pas à durcir la campagne. Il nous reste 61 jours.

Vive la révolte des gueux !

 

 

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