Sujet :

The France Soir

Date :

05/03/2005

Envoi de Patrick Leloup (Saint-Sébastien-sur-Loire)

(Merci d'écrire à notre secrétariat, si vous voulez prendre contact avec notre correspondant)

 

Dans le mensuel Le Monde Diplomatique daté de janvier 2005 figure un article de Bernard Cassen portant les titres :

« On peut déjà se comprendre entre locuteurs de langues romanes. »

« Un monde polyglotte pour échapper à la dictature de l'anglais. »

L'entête de l'article est le suivant :

[Début de citation]

Pour toutes les élites "offshore" de la planète, l'usage de l'anglais est le premier des signes de reconnaissance. Il existe un lien logique entre la soumission volontaire ou résignée à l'hyperpuissance américaine et l'adoption de sa langue comme unique outil de communication internationale. Or le chinois, les langues romanes - si l'on promeut l'intercompréhension au sein de la grande famille qu'elles forment - et demain l'arabe ont tout autant vocation à jouer parallèlement ce rôle. C'est affaire de volonté politique.

[Fin de citation]

Dans cet article, entre autres choses, Bernard Cassen fustige la notion floue et variable « d'anglais de communication internationale » dont se gargarise l'américanopathe Thélot, et il traite de méthodes d'apprentissage de langues par familles linguistiques :

[Début de citation]

Comme le dit Umberto Eco, « une Europe de polyglottes n'est pas une Europe de personnes qui parlent couramment de nombreuses langues, mais, dans le meilleur des cas, de personnes qui peuvent se rencontrer en parlant chacun sa propre langue et en comprenant celle de l'autre, sans pour autant être capable de la parler couramment ». Introduire l'intercompréhension des langues romanes dès le primaire, c'est d'emblée donner aux enfants le plaisir d'accéder à la compréhension de deux ou trois autres langues d'Europe.

[Fin de citation]

Cet article est accompagné d'un article de Françoise Ploquin, rédactrice en chef du français dans le monde, et intitulé « Esprit de famille
a». Il débute ainsi :

[Début de citation]

On éprouve un sentiment de malaise quand un Français utilise l'anglais pour demander un renseignement dans une rue de Florence, de Séville ou de Coimbra, sans parler de Montevideo ou de Porto Alegre. Ou quand un hispanophone ou un lusophone agissent de la même manière à Paris. Cette attitude ignore la parenté entre les langues de l'Europe du Sud (et donc de l'Amérique latine) issues du latin.

[Fin de citation]

Dans la rubrique « En savoir plus » figurent 7 références à des travaux ou méthodes d'apprentissage de langues parentes (exemples : «
al'intercompréhension : le cas des langues romanes », « Apprentissage simultané de quatre langues romanes : portugues, español, italiano, français », etc.)

 

 

Sur le site de France 2 http://info.france2.fr/medias/8285619-fr.php figure un article intitulé "The France Soir sort en mars". 

On peut y lire :

« La France accueille 75 millions de touristes par an, dont les anglophones représentent 60 à 70%  ».

Si on se réfère aux chiffres du ministère du tourisme pour 2004

(cf. http://www.tourisme.gouv.fr/fr/z2/chif_bilans/chiffres/chiffres_cles/att00000855/chiffres_cles2004_francais.pdf),

on constate que les touristes étrangers en France viennent des pays suivants :


Royaume-Uni, Irlande 19,8 %
Allemagne 18,7 %
Pays-Bas 16,6 %
Belgique, Luxembourg 11,5 %
Italie 10,0 %
Suisse 4,0 %
États-Unis 3,3 %
Espagne 3,8 %
Japon 0,8 %

 

Peut-être faut-il considérer que les touristes qui parviennent à articuler "Where are the toilets, please" sont classés parmi les anglophones ?

J'ai adressé un message de protestation au médiateur de France 2.

Cordialement,


Patrick Leloup
44230 Saint-Sébastien-sur-Loire


 

 

 

 

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