Monsieur le Sénateur, M. Robert Navarro,
Monsieur, le 1er
Vice-président de la Région,
Puisque j’ai eu l’occasion
de constater dans la revue « L’accent du Sud » de ce mois de septembre
que vous défendez les langues régionales et que vous vous intéressez
donc aux problèmes linguistiques, je me permets de vous adresser cette
lettre qui va vous montrer que j’ai été bafoué dans ma langue. J’espère,
ce faisant, que vous voudrez bien intervenir pour que de pareilles
choses ne se reproduisent plus.
Voici les faits :
Vendredi 2
septembre 2011, je me
rends à l’aéroport de Montpellier pour aller y acheter un billet d’avion
pour Caen. Je vais au guichet d’Air France, une hôtesse me renseigne et,
in fine, j’achète mon billet d’avion. L’hôtesse me donne alors un
récépissé de réservation intitulé "Electronic ticket passenger itinerary
receipt", faut-il le dire, ce document est tout en anglais (voir, la
copie ci-contre et
la photocopie en annexe).
Ainsi, comme on
peut le constater, un Français qui achète un billet d’avion dans un
aéroport français (Montpellier), pour une destination française (Caen),
à une société française (Air France), se voit remettre un reçu
d’embarquement en anglais. N’y a-t-il pas là de quoi pousser un grand
cri d’indignation ?
Au-delà du fait qu’il n’est ni commercial
ni poli de la part d’Air France de mépriser ainsi la langue de ses
clients français, francophones ou francophiles, cette façon de faire est
illégale, puisque selon la loi
n°94-665, dite
loi Toubon, tout cela est
contraire :
— à son article 1er
qui dit :

— à son article 2 qui dit :

J’ai constaté également, en
visitant l’aéroport, que toute la signalétique était en bilingue
français-anglais, comme si notre pays était sous protectorat
anglo-américain. Je ne pense pas que, par réciprocité, il y ait du
bilinguisme anglais-français dans les aéroports britanniques ou
étatsuniens, par contre, je sais qu’il y a du français dans les
aéroports du Maghreb. Ce faisant, ne pourrait-on pas, par réciprocité,
et pour rendre la politesse à ces pays qui, du fait d’employer notre
langue, participent à lui conserver son rang de langue internationale,
adopter un affichage trilingue français-anglais-arabe dans les aéroports
du Midi où il y a, qui plus est, un fort trafic de passagers arabophones
?
Ainsi d’une pierre deux
coups, par l’arabe nous remercierions les pays du Maghreb d’utiliser le
français chez eux et nous ferions contrepoids à la toute puissance de
l’anglais impérialiste chez nous.
En espérant que vous voudrez
bien intervenir auprès d’Air France pour que cette société respecte la
loi linguistique de notre pays et, par delà, ses clients francophones,
en espérant aussi que vous voudrez bien vous pencher sur l’idée que je
lance d’un affichage trilingue dans les aéroports du Midi, et, en
profitant de cette lettre pour remercier M. Christian Bourquin,
Président de la Région Languedoc-Roussillon qui a fait enlever l’affreux
et illicite « MADE IN » de la campagne publicitaire des produits
FAITS
EN
Languedoc-Roussillon, je
vous prie de croire, Monsieur le Sénateur, Monsieur le 1er
Vice-président de la Région, en l’assurance de toute ma considération.
Régis Ravat,
Président de l’A.FR.AV.
P.-S. : Merci de bien
vouloir intervenir également pour que soient déclarées illicites les
dénominations anglaises du futur
"Nailloux fashion village",
du
"Toulouse school of economics
(TSE)",
etc., notre identité
régionale, latine et francophone est vraiment menacée de mort.
Pièce jointe
: photocopie de l’ "Electronic
ticket passenger itinerary receipt"
Copies
: à M. Christian Bourquin, Président de la Région Languedoc-Roussillon,
À M. Marcel Mateu,
Conseiller régional délégué aux langues et culturelles régionales,
à M. Roland Courteau,
sénateur de l’Aude, défenseur de notre patrimoine linguistique,
à M.
Cyril Reboul, Président du directoire de l’Aéroport de Montpellier