Sujet :

Le 18 juillet à Avignon

Date :

23/07/2007

De Régis Ravat  (courriel : afrav(chez)tiscali.fr) 

Mesure anti-pourriels : Si vous voulez écrire à notre correspondant, remplacez « chez » par « @ ».

 

Mercredi 18 juillet 2007, débat sur la culture organisé par la CGT,

au cloître Saint-Louis à Avignon

 

 

 

Après 3 heures d'attente, c'est au tour de Régis Ravat de parler :

 

 

Mesdames et Messieurs, je suis toujours étonné d'assister à des réunions sur la Culture et de ne jamais y entendre parler de politique linguistique, comme si la langue n'avait rien à voir avec la culture, comme si elle n'avait pas d'incidence dans la façon de structurer la pensée, dans la façon de voir le monde, d'éclairer l'imaginaire, comme si la langue n'était pas le ciment qui construit l'identité d'un peuple, forgeant son esprit, son caractère.

Aujourd'hui, avec la mondialisation, la culture est malmenée, elle est traitée comme une marchandise, poussant les individus à consommer et non à penser, les transformant en consommateurs serviles et non en hommes libres.

Pour faire toujours plus de profits, les marchands de cultures veulent uniformiser les goûts et les couleurs du monde entier. Que l'on ne s'y trompe pas : le vecteur principal de l'uniformisation de la culture, c'est la mise en place de la politique du tout anglais.

Je voudrais donc, en toute logique, que la CGT inscrive dans ses revendications de luttes, la lutte contre la mise en place de la politique du tout anglais.

À toutes fins utiles, je voudrais signaler qu'il est prévu, dans les cartons de ceux qui nous gouvernent, de mettre l'anglais obligatoire dès le CE1, c'est-à-dire dès l'âge de 8 ans pour nos enfants. Cela au détriment de l'enseignement de notre propre langue, bien sûr, mais également au détriment des langues étrangères de nos voisins immédiats : espagnols, italiens, allemands. L'École de la République est donc en train de devenir discriminatoire. Elle instaure en primaire et en 6e, lentement, mais sûrement, la discrimination linguistique en faveur de l'anglais, et je n'entends pas de syndicats protester contre ce diktat. Puisse la CGT alors, être la première à s'insurger contre cela et tirer le signal d'alarme.

Je voudrais signaler aussi que l'anglais devient de plus en plus présent dans nos entreprises. Certains Comités d'Établissement, certains Conseils d'Administration se font en anglais, certains logiciels de travail ne sont pas traduits en français (ou mal traduits, voir l'affaire des irradiés d'Épinal) ; dans certaines entreprises aussi les notes de service qui circulent sont en anglais, etc. Moi-même, qui travaille à Carrefour, je n'arrive toujours pas à comprendre pourquoi les produits Carrefour ont des noms anglais : BlueSky, First-Line, Green Cut, Top Bike, Ink Set, Home, etc. ; je n'arrive toujours pas à comprendre non plus pourquoi les nouveaux concepts nous apparaissent toujours avec des noms anglais : Le cross-merchandising, le front et le back manager, le pool-reception, le remodeling, l'EBITDA, etc. Et que dire des points SMILE de Casino ?

Je voudrais donc que la CGT soit derrière moi, et derrière tous ceux qui se battent pour le respect de notre langue dans l'entreprise. Pour que nous puissions, tout simplement, travailler librement en français et dans un environnement francophone en France.

Je dis tout cela dans l'espoir que les instances de la CGT prennent conscience que nous sommes en train de nous faire coloniser par la langue anglaise, la langue préférée des Seillière, des Parisot et Cie, des multinationales, des affairistes en tout genre, mais plutôt du genre ultralibéral, la langue des partisans du renard libre dans le poulailler.

Je dis tout cela parce que la CGT s'est toujours opposée aux impérialismes et aux colonialismes, notamment lorsqu'ils étaient français.

Aujourd'hui, c'est nous qui subissons l'impérialisme et le colonialisme de la 1ère puissance économique, militaire et culturelle du monde. J'attends donc avec impatience que la CGT, fidèle à ses traditions humanistes et sociales, s'érige contre la politique impérialiste et colonialiste du tout anglais que les grands patrons et la haute finance sont en train de mettre en place partout.

Je dis tout cela, pour que vive la liberté, la liberté de pouvoir vivre et travailler en français dans notre pays ; la liberté d'avoir le choix à l'école d'apprendre une langue étrangère qui ne soit pas forcément l'anglais ; la liberté de pouvoir s'exprimer à l'international dans une langue internationale  autre que l'anglais, et notamment le français pour nous, puisque notre langue est encore une langue à caractère international.

Vive la lutte pour le respect des langues du monde.

Non à la politique du tout anglais.

 

Applaudissements...

 

 

Parmi les animateurs du débat, il y avait :

Bernard Thibault, Secrétaire général de la CGT (chemise bleue)

Robin Renucci, acteur et réalisateur  (chemise blanche, main en l'air)

 Hortense Archambault, co-directrice du Festival d'Avignon (robe rouge)

Frédéric Fisbach, réalisateur et metteur en scène (chemise blanche)

 

 

 

De gauche à droite,

Martine Lamonnier, déléguée CGT d'Alcatel-Lucent, membre du Collectif pour le Droit de Travailler en français,

Bernard Thibault, Secrétaire général de la CGT,

Régis Ravat, délégué par le syndicat CGT de Carrefour Nîmes-Sud pour les questions linguistiques.

 

En aparté, j'ai demandé à Bernard Thibault d'inscrire, dans le cahier  des revendications de la CGT,  la défense de la langue française dans les entreprises. Il m'a répondu qu'il fallait voir avec Thierry Lepaon (UD du Calvados).

Nous allons donc écrire à ce monsieur.

 


Thierry Le Paon, secrétaire général de l’union des syndicats CGT du Calvados, membre du Conseil d’orientation pour l’emploi 

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Thierry Lepaon, secrétaire général de l'UD CGT du Calvados

et ancien employé de la société Moulinex

Adresse postale :

Union Départementale CGT

Maison des Syndicats
29 av Charlotte Corday

14300 CAEN

Tél. : 02 31 83 68 25

Télécopie : 02 31 34 87 32

Courriel : cgt.14@wanadoo.fr

 

 

 

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