Sujet :

Sarkozy à Nîmes

Date :

13/01/2009

De Régis Ravat  (courriel : afrav@aliceadsl.fr)

 

Sarkozy à Nîmes

 

Nicolas Sarkozy est venu à Nîmes le mardi 13 janvier 2009 janvier pour présenter ses vœux au monde culturel.

Force a été de constater que le centre de la ville était en état de siège : des milliers de gendarmes mobiles, de CRS et de policiers empêchaient tous piétons d'entrer dans cette zone. Si vous ne faisiez pas partie des 500 invités triés sur le volet pour aller écouter Sarkozy au Carré d'Art, près de la Maison Carrée, le cœur de la ville vous était interdit. La zone fut bouclée par les forces armées dès 6 heures le matin jusqu'à 13 heures. Certains habitants qui eurent l'imprudence de sortir de cette zone « protégée » pour aller chercher leur pain ou leur journal, ne purent rentrer chez eux qu'à partir de 13 heures, d'autres, qui avaient rendez-vous chez un docteur dont le cabinet se trouvait à l'intérieur de la zone, ne purent y accéder.

Tout cela nous a paru stupéfiant et très inquiétant pour l'avenir.

Bien sûr, la délégation de l'A.FR.AV, lorsqu'elle se présenta au portique d'entrée fut refoulée. Le fait de nous présenter comme une association culturelle, donc directement concernée par les vœux présidentiels adressés au monde culturel, n'y fit rien, il nous fallut rester de l'autre côté de la barrière en face les CRS.

Heureusement pour nous, ou plutôt pour notre cause, quelques journalistes et quelques responsables de radio vinrent nous questionner et nous pûmes alors nous expliquer sur le but de notre combat et sur la raison de notre courroux.

Enfin, c'est aux actualités télévisées, le soir à 20 heures que vous vîmes le Président Sarkozy à Nîmes et que nous apprîmes, par la même occasion, que l'essentiel de son discours tenait dans le fait que désormais les jeunes, jusqu'à l'âge de 25 ans, auraient l'entrée des musées gratuite.

 

Nous sommes donc sauvés, le Président a tout compris : alors que nos jeunes sont anglicisés massivement de la tête jusqu'aux pieds, alors qu'il faudrait, pour tenter de les sortir de cet asservissement annoncé, une politique culturelle forte afin de les pousser à créer en français, à chanter en français, à voyager en français (coopération avec les pays francophones), à étudier en français (créer l'Erasmus francophone), etc., notre très éclairé et très francophile président préfère les envoyer dans les musées, en espérant, somme toute, y envoyer sous peu...

 la langue française.

 

Pauvres de nous !