Sujet :

Langue française, entre laisser-aller et indifférence

Date :

06/01/2015

Envoi de Valérie Faisien  (rejoignez-notre correspondante sur : https://www.facebook.com/vfaisien)

La langue française s’enlaidit

Chaque langue évolue, mais de nombreux symptômes du français écrit et parlé manifestent de plus en plus un appauvrissement dans le vocabulaire quotidien et la grammaire courante.

Dire ou ne pas dire !Certaines expressions malheureuses se répandent à vitesse grand V dans le public. Par exemple, Manuel Valls à l’Assemblée nationale : « les dispositions que j’ai PRIS ». Quand les participes passés perdent leur genre, c’est qu’on ne distingue plus entre féminin et masculin : signe des temps ? À l’inverse, les auxiliaires ne sont pas correctement identifiés. Ainsi, on entend dire : « elle s’est FAITE contrôler .»

À la télé, les couacs habituels, comme « La situation n’est pas PRÊTE de changer », confusion fréquente entre « pas près de » et « pas prêt à ». Essayez de trouver un journaliste Tv ou radio qui ne répète pas deux fois par phrase : « effectivement » ! D’autres expressions ont colonisé les conversations, surtout dans le domaine relationnel et commercial : « pas de souci ! ». L’infirmière, l’hôtesse d’accueil, l’employé de bureau, la vendeuse :… pas de souci ! Au lieu de dire : on a eu un problème, ou une difficulté, on répète mécaniquement : « on a eu un souci ! ».

On va dire que…

Puis il y a l’épidémie des « on va dire ». À tout bout de champ, l’expression apparaît dans tous les types de phrases, et cela depuis 6 ou 7 ans. On ne se risque pas à énoncer quelque chose de fiable, l’affirmation franche n’est plus de mise, alors : on va dire que….Tout serait donc devenu relatif et conventionnel ? Le relativisme s’insinue.

Autre expression envahissante et fatigante : « voilà »… On ne se sent pas sûr, il suffit de dire « voilà » pour se croire démonstratif et offrir une évidence. Beaucoup l’utilisent à la place d’un mot qui leur fait soudain défaut, du genre « elle m’a dit que voilà…elle continue ». Normalement, voilà indique ce qui vient d’être dit. Si on veut annoncer ce qui va se dire, ce serait plutôt : « voici ».

Vouâlla !

Écoutez les sportifs présenter leur exploit : les « voilà » prolifèrent. Vouâlla !

Autre expression hyper utilisée et assez laide : « du coup ». À tous les détours de phrase, à la place de « de ce fait » ou « en vertu de quoi » ou encore « par conséquent », on retrouve « du coup »… Raccourci qui violente quelque peu l’esprit : quel est donc le « coup » mental qui force à admettre immédiatement ce que l’autre affirme ?

Des expressions quasi automatiques et popularisées qui appauvrissent les nuances et l’élégance de la francophonie.

Ces simplifications contagieuses du langage nous conduisent-elles vers des échanges de plus en plus stéréotypés et utilitaires ? Le nombre de mots usuel du vocabulaire quotidien des jeunes générations va-t-il continuer de se réduire à vue d’œil ?

 

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Abbé Alain René Arbez pour Dreuz.info.

 

 

Source : dreuz.info, le samedi 8 novembre 2014

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La langue française, qui n’est pas soutenue par la France, est en perte de vitesse

Boutique africaineLa place du français continue de régresser dans les organisations internationales, souligne le rapport « La langue française dans le mondea», qui sera rendu public aujourd’hui à Montréal et à Dakar, au Sénégal – et pas à Paris.

« La tendance à l’unilinguisme s’accentue dans la vie internationale », déplore le rapport de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), dont La Presse, journal québécois, a obtenu la synthèse dont je publie ici quelques extraits.

La Presse : La régression « est spectaculaire » au sein de l’Union européenne, selon Imma Tor Faus, directrice de la langue française et de la diversité linguistique à l’OIF. « Environ 90% des documents originaux [y] sont rédigés en anglais. »

Les représentants des États francophones faillissent à la tâche

Imma Tor Faus croit que les représentants des États francophones faillissent à la tâche lorsqu’ils ne s’expriment pas dans leur langue au sein des organisations internationales. « Si certains pays ne donnent pas l’exemple, il est difficile de faire suivre les autres », souligne-t-elle.

La Presse : L’Afrique subsaharienne est en grande partie responsable de l’augmentation du nombre de locuteurs du français dans le monde, l’augmentation y ayant atteint 15% entre 2010 et 2014. La croissance a même été de 30%, en moyenne, au Bénin, au Burkina Faso, au Burundi, au Cameroun, au Congo-Brazzaville, au Gabon et au Sénégal.

L’émancipation et la démocratisation de l’Afrique expliquent cette augmentation. « Tout cela est lié au progrès social et économique », poursuit Imma Tor Faus. Davantage d’enfants ont accès à l’école, davantage apprennent la langue de Molière.

Bien entendu, d’autres langues progressent aussi en raison de l’augmentation générale de la population, « mais sur le long terme, en raison de la croissance démographique de l’Afrique et des progrès de la scolarisation, c’est la langue française qui aura connu la plus importante progression à l’horizon 2060 », analyse Mme Tor Faus, que La Presse a jointe à Paris avant son départ pour Montréal.

Place du français sur Internet

- Troisième langue utilisée sur Amazon

- Quatrième langue selon le nombre d’internautes

- Sixième langue selon le nombre de pages vues

- Sixième langue sur YouTube

- Première langue sur Dreuz.info

- Le nombre de francophones n’a augmenté que de 7% sur la planète entre 2010 et 2014, pour atteindre 274 millions de personnes, ce qui fait du français la cinquième langue parlée dans le monde.

Israël, avec la plus forte communauté francophone au monde en dehors d’Europe, n’est pas admise dans la francophonie.

 

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Hervé Roubaix pour Dreuz.info.

 

 

Source : dreuz.info, le jeudi 6 novembre 2014

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