Pour Ryanair, Cet été, à l’aéroport de Nîmes-Garons, un aéroport situé dans le Sud de la France à une dizaine de kilomètres de Nîmes, j’ai pris l’avion pour me rendre à Bruxelles via la compagnie aérienne Ryanair. Dès le départ, ça a mal commencé pour notre langue, puisque je constatai que tout était écrit en anglais sur les portiques de Ryanair servant de gabarit pour mesurer les valises, mesurer les valises afin de déterminer celles qui doivent aller en soute et celles que l’on peut prendre avec soi, en cabine. En entrant dans l’avion, je fus accueilli par le "Welcome" d’un agent de bord - "steward", en français colonisé - qui me dit "back in the right" (au fond à droite), après avoir lu ma carte d’embarquement. Autrement dit, l’agent en question ne parlait pas un mot de français. Assis à mon siège, je remarquai qu’au dos de chaque fauteuil figuraient des instructions en anglais de premier secours, pas de français. Je notai aussi que les sorties de l’avion étaient marquées "EXIT" et les toilettes, "LAVATORY", pas de français, là encore. Enfin, juste avant le décollage, les traditionnelles consignes de sécurité furent dites au micro, aux passagers, mais des consignes en anglais, et uniquement en anglais. Commençant à être quelque peu excédé par tout cet anglais qui tombait sur moi, je demande alors à l’agent de bord qui m’avait accueilli en anglais, de bien vouloir faire le nécessaire pour que les dites consignes soient données également en français. Celui-ci ne comprenant pas trop ce que je voulais dire, appelle un collègue, qui, ne comprenant pas plus, en appelle un autre. Le troisième agent de bord, apparemment d’origine maghrébine, parlait, lui, parfaitement français et me dit, pour répondre à ma question, que si les instructions de sécurité n’avaient pas été données en français, c’est parce que l’on n’avait pas le temps, car il faut que l’avion décolle maintenant, mais, si je le désirais, je pourrais avoir les consignes en français dans un feuillet. Je m’insurge alors de plus belle, en lui faisant remarquer que l’on était en France, qui plus est, l’avion n’allait pas à Londres, mais à Bruxelles, une ville francophone, et que la moindre des politesses serait d’être servi d’abord en français, puis, à la rigueur, si on a le temps, en anglais, voire plutôt en flamand, puisque cette langue est une des langues officielles du pays de destination. L’agent de bord francophone me dit alors que l’on était sur Ryanair, une compagnie irlandaise et qu’il était normal que l’on parle anglais dans cet avion, puisque c’est la langue de la compagnie. Un peu à bout de nerfs, je monte la voix pour qu’un maximum de passagers soit au courant de ma protestation, en espérant dans mon for intérieur, une révolte générale : — « Mais croyez-vous qu’une compagnie française se permettrait de pratiquer l’unilinguisme français dans ses avions aux États-Unis ou en Grande-Bretagne, comme vous pratiquez l’unilinguisme anglais dans vos avions en France ? », lui dis-je. Voyant que les passagers ne me soutenaient pas dans ma démarche, je lance une dernière banderille : — « C’est une honte que la plupart du personnel de cet avion ne parle pas un mot de français, alors que vous travaillez entre la France et la Belgique, deux pays francophones », et de rajouter : « dire que les médias ne cessent de culpabiliser les Français sur leur prétendue nullité à parler les langues étrangères, alors qu’à votre image, c’est vous les nuls, vous les anglophones qui êtes les plus nuls de la terre dans ce domaine. Et c’est bien parce que vous avez les médias dans votre poche que vous parvenez à cacher cette vérité, c’est un vrai scandale ! ». À mon grand regret, les passagers restèrent silencieux à mes protestations, ils sont venus là pour voyager et non pour se battre, c’est évident. « Pour voyager et non pour se battre, mais n’est-ce pas ce que répondent aussi les voyageurs dans le métro pour justifier leur passivité face à une personne qui se fait agresser sous leurs yeux », me dis-je un peu amer. RR
Protestons auprès du Ministère de l'Industrie :
Emmanuel Macron, ministre de l'Économie, de l'Industrie et du Numérique, service "Intelligence économique " : contact.scie@finances.gouv.fr
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Netflix attaqué en justice
Les
américains à la conquête de notre marché se
comporteraient-ils en cow-boys ? C'est, en substance, le reproche que
fait la CLCV (Consommation, logement et
cadre de vie) à Netflix. L'association de défense des consommateurs
assigne ce matin en justice le nouveau géant des médias devant le TGI de
Paris pour clauses abusives et illicites. Ses griefs ? En faisant son
entrée sur le marché français au mois de septembre, les services
juridiques de Netflix ne se seraient pas trop foulés, se contentant de
traduire littéralement dans la langue de Molière les contrats rédigés
initialement dans celle de Shakespeare.
Problème : le droit français est en de nombreux
points très différent de celui qui encadre la consommation
outre-Atlantique
La CLCV en a notamment relevé trois qui, selon
elle, posent problème. Premier reproche, Netflix se réserve à tout
moment le droit de modifier unilatéralement ses clauses, sans même
prendre la peine d'en informer ses clients ! Si une société peut être
autorisée, sous certaines conditions, à modifier ou rajouter des clauses
à un contrat, en droit français, elle doit impérativement en informer
les clients qui ont déjà souscrit ce contrat. Libre à eux ensuite, s'ils
n'acceptent pas ces nouvelles clauses, de se désengager sans pénalités.
« Cela signifie, par exemple, que Netflix peut à tout moment créer ou
rallonger une période d'engagement obligatoire », décrypte François
Carlier, le délégué général de la CLCV. Concrètement, vous vous
inscrivez en pensant pouvoir vous désengager à n'importe quel moment. Et
vous découvrez plus tard qu'entre-temps les conditions ont changé et que
vous êtes prisonnier de votre contrat pendant plusieurs mois.
Des clauses du contrat rédigées en
anglais
Second point qui a attiré l'attention de
l'association : la qualité du service. Les termes du contrat type sont
en effet très clairs : « Netflix se dégage de toute responsabilité ou
garantie quant à la qualité vidéo sur votre écran. » Vous souscrivez à
un contrat Netflix, vous réjouissant à l'avance d'une bonne soirée
devant votre série préférée. Sauf que vous découvrez que l'image est
floue, pixelisée ou rognée. Inutile d'appeler le service client. Il vous
renverra systématiquement à la garantie de votre téléviseur, votre
ordinateur, ou le service après-vente en ligne de votre fournisseur
d'accès. « S'il est tout à fait normal qu'un professionnel cherche à
limiter ses responsabilités, reprend François Carlier, il ne peut en
revanche se soustraire à certaines, comme la qualité du service. »
D'autres fournisseurs de contenu, conscients de cela, préfèrent
d'ailleurs prévenir des ménages qui souhaiteraient souscrire à leurs
programmes, alors qu'ils sont situés dans une zone où la réception n'est
pas parfaite.
Dernier point, enfin, qui pose problème : la
présence dans les contrats de clauses rédigées uniquement... en anglais
! Impossible, donc, d'en saisir les nuances si l'on n'est pas
parfaitement bilingue. « Attention, cette assignation en justice ne
constitue pas une charge contre un nouvel entrant sur le marché de
l'audiovisuel, tient tout de même à préciser le porte-parole de la CLCV.
Même s'il doit se conformer à notre droit, nous nous réjouissons de voir
arriver en France une offre innovante, qui incitera les professionnels
déjà installés à revoir leur gamme comme leurs tarifs. La télévision
reste régie par un trop petit nombre d'acteurs. »
Il veut conquérir un tiers des foyers
d'ici à 2024
« Des films et séries télé, où et quand vous le
souhaitez »... En 2014, Netflix revendique 48 millions d'abonnés dans 41
pays, dont 36 millions aux États-Unis, où le forfait mensuel coûte
environ 5,80 €. Le géant américain a débarqué en France mi-septembre, où
il propose des forfaits à partir de 7,99 € par mois. Outre une offre
abordable, le second axe de communication de Netflix porte sur les
contenus. La société met en avant la richesse de son catalogue de
programmes, pourtant critiqué pour son manque de fraîcheur. Netflix se
donne un an pour comprendre les attentes des Français, avant d'ajuster
son offre. Reed Hastings, son PDG et cofondateur, a un objectif
ambitieux : séduire 10 % des foyers français d'ici deux à cinq ans, et
un tiers d'ici dix ans. Soit 9 millions d'abonnés en 2024. Plus que la
concurrence, Netflix redoute... le piratage. Son plus gros défi reste de
faire payer un service que des millions de gens dans le monde peuvent
consommer certes illégalement, mais gratuitement.
Mathieu Pelloli
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