Sujet :

Non au "I Loches you" et soutien à notre ami Christian !

Date :

24/08/2014

Envoi de Valérie Faisien  (rejoignez-notre correspondante sur :  https://www.facebook.com/vfaisien)

Non au "I Loches you" et soutien à notre ami Christian* !

Christian MasséLe cri de notre ami Christian* :

C'est décidé : demain, je dépose une main courante contre x  et contre le possesseur d'un numéro de portable qui, depuis un certain temps, m'envoient des insultes et menaces, dans mes fonctions de président de Défense de la langue française Touraine.

Quand on nous accuse d'être intolérants lorsque nous défendons notre langue, je réponds que c'est faux :  Que les défenseurs de l'anglais-pour-tous véhiculent, eux, une idéologie de toute puissance, en voulant imposer cette satanée langue du "business" !

Cette campagne d'insultes a démarré quand la DLF Touraine s'est élevée contre la reconduction de la publicité très publique à grande échelle : I Loches you !

 

* Christian massé est le Président de DLF Touraine (Association défense de la langue française)

 

Soutenons Christian Massé :

DLF Touraine - Dahlia B - 29 rue de la Fosse Marine - 37100 TOURS

Courriel : pericart.guy@wanadoo.fr

tél: 0247411207

 

 

 

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« I Loches you » : un slogan qui fait encore la une

Par Gonzague Saint Bris

I loches you ! Un an après sa sortie, le slogan porté par la Ville de Loches, le Département et l’Agence touristique de la Touraine Côté Sud continue de faire parler de lui. Il s’attire les foudres des défenseurs de la langue française. À un mois de la Semaine de la langue française et de la Francophonie (journée internationale de la francophonie le 20 mars), certaines associations de défense de la langue française réactivent le débat sur la place des anglicismes dans la langue française, en déposant un recours contre le nouveau slogan de la ville, « I Loches you ». Une phrase d’accroche qui avait été validée par le Département, la Ville et l’Agence touristique de la Touraine Côté Sud, en quête d’une identité plus forte et d’un slogan qui marque les esprits.

Albert Salon, président d’ALF (Avenir de la langue française) est ulcéré : « il faut de l’imagination et respecter la dignité de notre langue. Que l’on traduise au moins. Ce n’est même pas du Shakespeare, mais de la sous-culture. La langue de l’argent et des financiers. On insulte presque les habitants ». Dans son combat, il est rejoint par Christian Massé, président de DLF Touraine (Défense de la langue française).

Une faute de forme et juridique

Deux autres raisons justifient également ces revendications, selon Christian Massé. La première est une faute de forme : l’association de deux mots de langue étrangère et « Loches », remplaçant le verbe « love », « ne veut rien dire », selon lui, du point de vue de l’étymologie et de la grammaire.

La deuxième : le non-respect de la loi Toubon, votée en 1994 (Article 3 : « Toute inscription ou annonce apposée ou faite sur la voie publique, dans un lieu ouvert au public ou dans un moyen de transport en commun et destinée à l’information du public doit être formulée en langue française », ndlr). Une loi dont l’article 4 impose une traduction en Français « aussi lisible, audible ou intelligible que la présentation en langues étrangères ».

Pour Christian Massé, le maire de Loches, Jean-Jacques Descamps, « est le premier magistrat d’une ville. Dans ses fonctions et sa déontologie, il doit appliquer et faire respecter les lois. Pour une fin de règne, c’est dommage ! Son successeur aura ce dossier à régler ». Le président de la DLF assure également avoir reçu un nombre important de soutiens, et que l’affaire « a fait le tour de la francophonie ». 

Contre le repli identitaire

Albert Salon et Christian Massé invoquent aussi l’article 2 de la Constitution (« Le français est la langue de la République »). DLF Touraine est « une association apolitique dans ses statuts qui défend la francophonie, explique son président, et cherche à protéger la France de tout usage intempestif de l’anglais » (sic). 

« C’est en laissant s’afficher l’anglais partout que l’on risque de susciter une crispation identitaire. Nous sommes bien entendu pour le multilinguisme, ce qui correspond d’ailleurs à la réalité de ce siècle où l’Amérique n’est plus hégémonique dans le monde. » En attendant, ALF, DLF et une quarantaine d’associations cherchent à rallier le plus de communes possibles à leur « Manifeste pour la langue française ». Le but : présenter d’ici la fin de l’année 2014 un référendum d’initiative populaire pour demander des efforts supplémentaires et des aides à la maîtrise de la langue française. À suivre.

Enveloppes et chocolats

À l’Agence touristique de la Touraine Côté Sud, l’annonce de ce recours gracieux formulé par une association de défense de la langue française en a laissé sans "Voice*" plus d’un. Y compris le directeur, Olivier Fraunié, assez dubitatif devant la procédure. « On peut comprendre cette volonté de défendre la langue de Molière. Mais là, nous avons simplement fait un jeu de mots qui est de toutes les manières intraduisible. » Même son de "Big Ben**" à la mairie où Jean-Jacques Descamps dit vouloir apaiser les choses et annonce qu’une réponse écrite (signée de la mairie, du conseil général et de l’Agence touristique) sera adressée dès cette semaine à l’association pour lui demander d’éteindre son action. 

« Dans le courrier de l’association, les auteurs nous reprochent de n’avoir traduit notre site Internet qu’en anglais et pas en anglais et en allemand, par exemple. Mais chaque chose en son temps, avance Olivier Fraunié. Nous faisons d’abord avec les moyens dont nous disposons et l’allemand ou l’espagnol viendra bien un jour. » One day !  

Si la Poste de Loches ainsi que ses agences de Chambourg-sur-Indre, Genillé, Montrésor et Perrusson commercialisent depuis peu des prêt-à-poster "I Loches you" (elles sont vendues au tarif de 8,70 € le lot de 10), la confiserie Hallard mise, elle aussi, sur le slogan pour séduire des papilles gourmandes et surtout amoureuses. Dès cette semaine, pour la Saint-Valentin et après, succombez alors aux chocolats "I Loches you" pour dire votre "fire***" et combien vous l’aimez : I love you. 

  * voix

  ** cloche

  *** flamme

Un recours déposé

Le slogan "I Loches you" a été dévoilé début 2013, mais la polémique, elle, intervient maintenant, un an plus tard. Pourquoi ? Christian Massé, président de Défense de la langue française Touraine depuis octobre dernier, et administrateur d’Avenir de la langue française, a découvert l’affiche – et le slogan – devant l’office de tourisme de Tours. Faisant part de sa découverte autour de lui, il échange avec le président d’ALF Savoie : ce dernier a déjà obtenu gain de cause pour le même genre d’affaire. Fort des conseils qui lui sont prodigués, le Tourangeau dépose un recours gracieux pour que la loi Toubon soit appliquée dans le cas de « I Loches you ». Il reconnaît que « la campagne électorale est un tremplin qui nous permet de sensibiliser et d’interpeller les maires et les citoyens ».

On doit « I Loches you » à l’agence de publicité tourangelle Des Cheval, consultée fin 2012 parmi plusieurs agences. Cédric Neige, directeur de la création chez Des Cheval, explique la genèse de « I Loches you ».
Comment est né « I Loches you » ?

L’agence Des Cheval a voulu créer un message fort, une identité territoriale affirmée et développer une interactivité et une complicité avec les touristes et les Lochois. Un ton décalé en référence au célèbre I ♥ NY conçu par Milton Glaser dans les années 70.

Cette campagne a servi deux axes stratégiques. La notoriété, d’abord, pour être présent à l’esprit des touristes et visiteurs acquis et potentiels, en prenant la parole de manière décalée et originale. L’image également : le slogan installe une dynamique jeune, répondant aux codes actuels pratiqués par les grandes villes mondiales.

Comment réagissez-vous à la polémique soulevée dernièrement par ce slogan ?
Dans un premier temps, cette campagne a beaucoup fait parler par son originalité. De nombreux médias locaux et nationaux se sont intéressés à Loches par la campagne « I Loches you » : Stratégies, Brief, Cap com, La Nouvelle République, France 3, La Renaissance Lochoise… 

Je trouve la récente polémique positive car on continue de parler de Loches : Le Figaro, France 3, TV5… Je pense qu’il serait dommage d’essayer de traduire « I Loches you » : ce slogan a l’avantage d’être compris par tous : Français et touristes étrangers. Je ne pense pas que cela nuise au français. D’ailleurs c’est intraduisible puisque c’est du « franglais » (mélange de français et d’anglais). 

J’ai vu que les médias et les internautes s’en amusaient en essayant de le traduire (« Je te Loches », « Je T’aime », « Je Loches toi »…). La loi Toubon date de 1994, nous n’étions à l’époque pas connectés avec le monde : Internet et les réseaux sociaux sont depuis arrivés, il faut pouvoir être compréhensible par le plus grand nombre quand on s’adresse à une cible touristique. "I Loches you » for ever… maybe".

« Sommes-nous aussi privés de jeux de mots en période de crise ? »

Étant moi-même un ardent défenseur de la langue française, je suis étonné du mini-scandale que déclenche le slogan « I Loches You » dénoncé par l’association de Défense de la langue française. Il ne faut pas se tromper de cible. Si ce slogan est constitué d’un anglicisme, c’est parce qu’il s’adresse à l’évidence à la première clientèle touristique de la Touraine  qui est britannique, celle-ci offrant le plus grand potentiel de développement  pour notre région.  

Il y a vingt-deux ans, lorsque j’étais conseiller municipal de Loches, je lançai le concept touristique et territorial du « Pays Plantagenêt » en faveur du Lochois. Un concept fort à l’heure de l’Europe qui avait l’avantage d’enraciner la population britannique dans le cœur vert du sud de la Touraine et d’animer les lieux de mémoire de l’ancien Empire Anglo-angevin. Telle était la définition du Pays Plantagenêt qui permettait d’offrir dans un espace culturel et géo-historique, une nouvelle donne économique et touristique profitant en priorité aux trente communes du pays maternel de cette dynastie médiévale. Le Pays Plantagenêt, une idée pour redonner à la Ville de Loches l’éclat qui fut le sien après dix siècles de culture et mille ans d’histoire, en projetant au-delà des frontières une image internationale, dont le passé garantit l’authenticité et dont les paysages restituent la réalité préservée. L’idée était aussi simple qu’efficace : chez nous, en Touraine, retrouvant leurs racines, les Anglais se sentent chez eux !  Voilà pourquoi le slogan "I Loches You" mis en procès aujourd’hui n’est pas si mauvais. 

Enfin, dans une période de crise où toutes les opportunités positives sont à retenir, ne nous prenons pas trop au sérieux et pour employer une vieille expression française évitons « les pisse-froid ». Un jeu de mot qui mélange les langues – avec esprit ou avec humour – ne fait de mal à personne, surtout si c’est pour la promotion du Lochois !

 

 

Source : renaissancelochoise.com, août 2014

http://www.renaissancelochoise.com/renaissance/journal/actualites/5166-li-loches-your-un-slogan-qui-fait-encore-le-buzz

 

 

 

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Dans le même acabit :

Francophobie et anglophobie

Par

Graffitis racistes à Winnipeg (Canada)Une commerçante d’origine française, Chantal Besson, a été victime de francophobie. Elle a trouvé des graffitis francophobes sur la façade de son commerce de Winnipeg, mardi dernier, dont des croix gammées et des insultes, en anglais, telles que « salope française ».

C’est bien sûr un fait divers, mais il dénote de la problématique des phobies linguistiques dans ce beau pays supposément bilingue qu’est le Canada. Il y a aussi « cette controverse [à Calgary] autour de la construction d’une école » francophone sur le terrain d’un parc. C’est beaucoup moins flagrant que l’histoire précédente, mais tout de même assez questionnant. Inversons les rôles (une pétition québécoise contre une nouvelle école anglophone) et pensons aux répercussions ici…

C’est le genre d’histoires qui apparaissent assez régulièrement dans nos journaux (et sur les médias sociaux) et je me demande s’il y a des cas du genre de l’incident de Winnipeg, mais concernant l’anglophobie au Québec. Une petite recherche s’impose.

L’anglophobie

J’ai tapé « anglophobie » dans Google et j’ai regardé les résultats des deux premières pages. Le seul cas probant concerne un employé de l’hôpital de Hull qui a lancé « Parle pas en anglais ici. On est au Québec. Parle-moi en français ! » à un bénéficiaire anglophone. Pour le reste, c’est plutôt sujet à interprétation.

On a une blogueuse du Huffington Post qui s’indignait qu’on allait interdire « aux employés du ministère et des agences gouvernementales de communiquer en anglais avec les compagnies et organismes établis au Québec. » Anglophobie? Venant de la part du gouvernement d’une province officiellement de langue française, c’est loin d’être équivalent à des graffitis de croix gammée…

Encore, on y trouve un billet de Joanne Marcotte qui accuse d’anglophobie une initiative du Mouvement Montréal français dont le but était de dénoncer l’anglicisation de Montréal. Visiblement, le ridicule ne tue pas.

Aussi, pour terminer, en vrac : un texte sur le projet de loi du PQ qui proposait l’élargissement de la loi 101 aux cégeps, un billet de blogue au sujet des critiques contre L’autre St-Jean qui inclut des artistes anglophones et une chronique de Benoit Aubin au sujet d’une motion du PQ « appelant l’interdiction de l’affichage en anglais au Québec » qui a été battue.

Si c’est de l’anglophobie, ce terme a une définition très très large, puisque la majorité de ces sujets se placent dans la défense du fait français. Désolé, mais dans la défense du fait français, il y a assurément une part qui remet en question la place de l’anglais au Québec. Comme on dit, on ne fait pas d’omelettes sans casser d’œufs…

« Anglophobia »

J’ai fait le même test avec le terme anglais « anglophobia ». J’ai tenté, en vain, de trouver une histoire comparable à celle de Winnipeg. Tout ce que j’ai trouvé concernait simplement un pan ou l’autre de la question linguistique, mais rien concernant un francophone posant un geste discutable contre un anglophone. Je ne doute pas qu’il y en ait, mais cette recherche, quoique non exhaustive, me conforte dans l’idée que l’anglophobie sert surtout à désigner le mouvement de défense du fait français alors que la francophobie est souvent plus directe et se rapproche du racisme.

La francophobie

Francophobie au Québec-CanadaDonc, la francophobie tient dans la haine de tout ce qui a un lien avec la défense du fait français (ce qui ne pourrait être le cas avec l’anglophobie puisqu’il n’y a pas avec l’anglais cette idée de la défense, de la protection : l’anglais étant la lingua franca mondiale). Ainsi, il y a tout un tas de francophones francophobes. Cette francophobie va de la haine de soi jusqu’au laxisme et à l’aveuglement du citoyen du monde pour qui la tendance vers une standardisation linguistique mondiale n’est pas un problème.

Du côté anglophone, l’exemple parfait de la francophobie est Richard Bain. Tenter de faire brûler l’endroit où se trouvait une grande partie des militants du parti qui incarne le plus la défense du fait français et tenter de tuer la chef de ce parti, c’est extrêmement radical. On pense à tout le déni qui a suivi pour essayer de briser les liens évidents entre les présumés gestes de l’accusé et toute la francophobie qu’on pouvait clairement sentir durant la campagne électorale précédente à cet attentat.

Dans cette optique, la francophobie englobe tout ce qui a mené à cet épisode et tout ce qui fait qu’on n’a pas tellement dénoncé ces gestes et ce qu’ils signifiaient.

Si un jour un geste « anglophobique » de cette ampleur frappe le Québec, j’ose croire que les francophones n’hésiteront pas à faire bloc pour le dénoncer. Si ce n’est pas le cas, je serai alors d’accord que l’anglophobie est un réel problème au Québec.

 

 

Source : actualites.sympatico.ca, le jeudi 7 août 2014

Possibilité de réagie sur :

http://actualites.sympatico.ca/nouvelles/blogue/francophobie-vs-anglophobie