Dominique de Villepin trahit la langue française à Téhéran

 

Ces remarques sont classées par ordre d'arrivée.

 

 

REMARQUE DE M. MÉLOT :

Lors des conférences de presse qui accompagnent une rencontre internationale, différentes langues sont utilisées pour s'adresser aux journalistes qui ne sont pas nécessairement comprises des participants à ladite conférence et qui ne sont pas nécessairement utilisées lors des débats.

Que les journalistes présents ne comprennent pas tous le français est l'affaire de ceux qui les envoient et n'entre donc pas en considération, pas plus que les téléspectateurs potentiels - ceux du monde entier - ne comprennent pas tous notre langue. Pour ces derniers, les rédactions des journaux télévisés et autres se chargent de fournir des traductions. Cela vaut autant pour l'anglais, qui, comme vous le savez, est très loin d'être compris de tous et qui donc est traduit, même dans les pays où la connaissance de cette langue est répandue, en Scandinavie notamment. Quant aux professionnels de la presse, le fait que les officiels français s'exprimeraient désormais en anglais ferait, bien entendu, qu'on n'estimerait plus nécessaire d'envoyer des journalistes ayant une connaissance de notre langue, avec toutes les conséquences en chaîne que cela aurait et que l'on imagine aisément (récession du français chez les journalistes, rédactions où plus personne ne comprend notre langue, etc.), d'où, à terme, des politiques d'éducation nationale où le statut du français se dégrade, où notre langue devient une matière à option ou même n'est plus enseignée. Tout cela avec la régression générale - politique, économique, culturelle - de la France qui s'ensuit nécessairement.

Dire que le ministre français devait, ou même simplement pouvait, s'exprimer en anglais pour être compris là où il se trouve en ce moment, non seulement ne tient pas pour les raisons déjà énoncées (il s'agissait d'une conférence de presse), mais aussi parce que ceux qui doivent comprendre ce qu'il exprime, eux, auront de toute façon un compte rendu exact de ses paroles. Il en va de même, par exemple, avec les Russes, qui, devant la presse, très généralement, ne s'expriment que dans leur propre langue : ce qu'ils disent n'en est pas moins passé au crible et rien de leurs propos n'est perdu.

Les conférences de presse qui accompagnent ou suivent une rencontre internationale sont des actes de représentation et le fait que le ministre français ne s'y exprime pas en français, mais en anglais, est lourd de signification.

Tout cela est très malheureusement symptomatique de certains aspects peu glorieux de la mentalité française et, je le crains, d'une décadence.
 

A.F.P. 17/10/2003 - Prix de la langue française à M. de Villepin : démission du président du jury

« Je trouve qu'il y a un mélange des genres bizarre et déplacé », a affirmé le chroniqueur au Magazine littéraire, qui a donc fait valoir son « droit de [s'en] aller ».

 

 

REMARQUE DE M. DENYS FERRANDO-DURFORT :

Si chacun connaît l'intelligence aiguë de M. Dominique de Villepin, le grand public ignore sa passion de la langue française dans toutes ses subtilités, de la poésie et de l'écriture. C'est en tenant compte de cet élément que nous devons nous interroger collectivement sur ses raisons de s'exprimer en anglais lors de sa visite à Téhéran.

Il serait bon que chacun donne son avis, soit directement, soit à partir d'une liste de motifs que vous pourriez soumettre à la réflexion publique.

Les réponses obtenues nous permettrait d'y voir plus clair. N'oublions jamais que lors de son élection à la présidence de la république, M. Giscard d'Estaing s'était d'abord adressé au monde en anglais et nos télévisions avaient retransmis en direct puis en différé. Ce choix a été fait il y a plus de trente ans et, depuis lors, l'anglais a progressé partout. Il faut d'ailleurs noter que d'autres langues progressent rapidement, par exemple l'espagnol et le chinois.

Notre association s'est donnée comme but unique la relance du français dans le monde. Nous avons nos propres analyses sur le sujet, mais nous serions heureux de connaître l'avis du public grâce à votre intervention.

Je voudrais souligner que le père du Ministre est sénateur des Français de l'étranger et que le Ministre a donc été sensibilisé toute sa vie à la question.

Je poursuis ma réflexion...

P.-S : La grande question est de savoir si, en fait, le gouvernement n'a pas pris acte d'un effacement du français et en tient compte.

Ce qui est surprenant, c'est que d'autres langues sont placées dans la même situation de fait, mais ont des gouvernements qui n'arrivent pas aux mêmes conclusions.

 

 

REMARQUE DE M. BOISSET :

Affligeant  de voir comment ce "Mister of Townpine" méprise notre langue et la sienne. Un ministre de la République en voyage officiel doit exclusivement s'exprimer dans la langue de la République française qu'il représente. Vous verrez un jour les interprètes professionnels, menacés de chômage, manifester dans les rues.

 

 

REMARQUE DE M. DURAND :

Je travaille pour une petite entité qui se nomme « Institut de la Francophonie pour l'informatique » à Hanoi, Vietnam. Le programme du BAP (Bureau Asie-Pacifique de l'AUF) a, quant à lui, un campus numérique et surtout, plusieurs dizaines de FUF (Filières Universitaires Francophones dans les universités vietnamiennes) y compris dans les secteurs techniques et scientifiques et environ 900 classes bilingues de la maternelle au baccalauréat, sur tout le Vietnam.

Tout cela est très bien, mais les Vietnamiens sont les premiers à nous faire remarquer que, lorsqu'un Vietnamien francophone cherche du travail dans les filiales de compagnies françaises au Vietnam, on lui demande en priorité de parler anglais...!

Quant à TV5 Asie, les films français qu'ils diffusent sont sous-titrés, non pas en vietnamien, non pas en français (ce qui permettrait à quiconque étudiant le français de mieux se familiariser avec la prononciation) mais... en anglais !

Je me demande qui est responsable de décisions aussi absurdes. Également, comment se fait-il que personne, au sein de la Francophonie institutionnelle, ne le fasse remarquer ? Les faibles budgets accordés à TV5 sont insuffisants comme explication. Ces pratiques vont totalement à l'encontre des objectifs prétendument recherchés...

 

 

  REMARQUE DE M. BERGERON :

Lorsqu'on est petit, il nous est difficile de jouer avec les « Grands ». M. De Villepin est de ceux-là. En agissant comme il l'a fait, ce sont tous les locuteurs de la Francité qu'il a blessés et qu'il a ravalés au niveau des peuples colonisés. Alors que nous nous battons pour défendre et promouvoir notre langue et notre culture, ce représentant de la France vient nous dire qu'il est préférable de parler l'anglais si nous voulons être compris. Quel triste Sire ! Nous devons exiger qu'il quitte ses fonctions immédiatement et qu'il aille se faire valoir comme poète de qui on ne peut exiger d'autre chose, que ses poèmes. Il n'est pas certain qu'ils seront lus, s'il lui prend la fantaisie de les écrire en anglais. Les États-Uniens et les Anglais ne sont pas très friands de poésie lorsqu'elle ne touche pas leurs intérêts.

J'ai écrit au gouvernement de France pour exiger la démission de ce long individu , n'ayant pas la «Grandeur » nécessaire pour représenter la France et les locuteurs de notre langue dans le monde.

 

  REMARQUE DE M. MARTIN

 D'après ce que j'ai pu entendre, vous vous êtes exprimé en anglais lors de votre visite à Téhéran...

Le français ne s'use que si on ne s'en sert pas... ainsi, si vous continuez, soyez sûr que notre langue ne sera plus capable d'exprimer de concepts modernes et internationaux...  (tout comme les patois français aujourd'hui)

Monsieur, je vous en conjure, ne capitulez pas devant le tout anglais, je ne veux pas parler une langue vide de concepts.

 

   

  REMARQUE DE M. HADJADJ

À quoi vous attendiez-vous de la part de ce ministre capitulard dont le gouvernement est aux ordres de Bruxelles.   

Je pense qu'il n'y a rien à attendre de ces élus qui trahissent le Peuple et la Nation qu'ils sont censés représenter. Rejoignez la Confédération des Mouvements pour la France Libre.


 

REMARQUE DE M. LELOUP

Lors de sa visite à Téhéran, monsieur de Villepin ne s'est pas publiquement exprimé dans la langue des habitants du pays, ni dans sa propre langue, mais dans celle du pays qui s'est arrogé le droit divin de classer dans un « axe du mal » les hôtes de monsieur de Villepin ; comment ceux-ci le ressentent-ils ?

Comment un représentant de l'état français peut-il aussi clairement montrer au monde qu'il renonce de lui-même au caractère international de sa propre langue ?

Imagine-t-on l'effet que provoquerait un représentant du gouvernement américain s'il s'exprimait en français dans un pays non francophone ? Quel signal très fort ce serait ! L'effet produit par un représentant du gouvernement français s'exprimant en américain dans un pays non anglophone n'est pas moindre ; il est seulement malheureusement beaucoup plus banal.

Comment peut-on s'accommoder de cette banalisation, conforme aux intérêts du gouvernement américain ? Comment peut-on prôner le multilatéralisme quand on s'efforce de montrer ainsi qu'une seule langue est digne d'intérêt et peut porter la pensée : celle que les États-Unis tentent d'imposer au monde ?

« Ceux qui possèdent les mots, la langue, possèdent aussi la pensée et, si l'on possède la pensée des autres, on possède tout le reste. »



À SUIVRE...