Le français et l'Agence Spatiale Européenne (ASE) 

Agence Spaciale EuropéenneRosetta, Philae, il y a dans cette prouesse spatiale un aspect dont je suis sans doute un des rares à me formaliser, mais qui m’empêche personnellement d’en éprouver la moindre fierté.

Si vous allez sur le site de l’agence spatiale européenne (ASE), appelée par les médias, dans la plupart des cas, par son acronyme anglais ESA pour "European Space Agency", vous constaterez qu’il n’y a pas un traître mot de français. C'est la version en anglais qui passe en premier, qui est richement servie en textes et en vidéos, vient ensuite, à condition que vous cliquiez au bon endroit (1), la version appauvrie dans une autre langue.

Mais le site en question va plus loin, puisque même dans la section dans votre langue, vous serez interrogé en anglais pour accéder aux rubriques : "about us", "our activities", "connect with us", "for medias", "for educators", "for kids" (2).

Je constate d’ailleurs que toutes ces merveilleuses « coopérations européennes », qu’elles se fassent à l’initiative de l’UE ou en dehors d’elle, quel que soit le domaine, aboutissent toujours à ce même résultat : la brutale mise à la porte de notre langue au profit de l’anglais.

La France aurait joué un rôle crucial dans cette expédition, ai-je lu ; mais cela ne se traduit pas par la place, accordée à la langue française. On m’objectera qu’on ne peut pas traduire tout, dans la langue de tous les pays qui sont partie prenante au projet ; certes, mais, contrairement au danois, à l'estonien etc., toute langue autant respectable et vénérable qu'elle soit, n'est pas forcément comme le français, une langue de communication internationale, qui sert, notamment, une foule de gens dont ce n’est pas la langue maternelle. Des gens qui ont fait l'effort de l'apprendre et qui pourraient très bien basculer, un jour ou l'autre, à l'anglais, s’ils constatent que les Français préfèrent parler anglais que de se battre pour le maintien du français au niveau international.

Ce dont probablement se féliciteraient nos chers « partenaires européens », chez lesquels Jean-Luc Mélenchon a pu dire que prévalait une « francophobie subliminale » (du reste, si tel est le cas, et j’incline à penser que Jean-Luc Mélenchon a raison sur ce point, je m’étonne qu’il n’en ait pas tiré la seule conclusion qui s’impose).

D’autre part, j'apprends dans le journal Métro (3) que le budget du projet spatial concerné était dérisoire. Alors pourquoi la France, puisque, avec le CNRS à Toulouse, a fourni la plus grande partie de la matière grise, n’a-t-elle pas fait cavalier seul ?

C’est elle seule qui aurait alors engrangé les bénéfices de l’opération, en termes de prestige et d’attrait, plutôt que de partager les bénéfices dans une coopération qui l'oblige à parler en anglais et donc à perdre son âme.

D'après une réflexion de TdP

 

(1)

 

C'est la version du site en anglais qui passe en premier, qui est richement servie en textes et en vidéos, vient ensuite, à condition que vous cliquiez sur le bon drapeau, la version appauvrie dans votre langue.

 

 

 

(2)

ESA et les enfants

 

Et vous serez interrogé en anglais pour accéder aux rubriques : "about us", "our activities", "connect with us", "for medias", "for educators", "for kids"

 

 

 

 

 

(3) Le coût total de la mission Rosetta sur 20 ans est de 1,3 milliard d'euros. Huit pays européens participent au projet. La France à hauteur de 20%

(source : http://www.20minutes.fr/sciences/1479055-20141112-dix-chiffres-tout-comprendre-mission-rosetta, le mercredi 12 novembre 2014))

 

 

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