Langues et politique Il y aurait un tendance actuellement à New York, qui fait que de plus en plus de parents désirent que leurs enfants aient une scolarité dans des écoles bilingues français-anglais. C'est une bonne nouvelle, bien sûr, que d'apprendre cela, même si on pourrait profiter du sujet abordé pour souligner la différence qu'il y a entre nos deux pays, dans l'enseignement des langues étrangères (sujet jamais abordé dans les médias, bien évidemment). Pour rappel, aux États-Unis, l'enseignement des langues étrangères n'est pas obligatoire, apprendre une langue étrangère dépend d'associations de parents d'élèves qui, si elles sont assez puissantes et organisées, peuvent demander l'ouverture de classes de langues pour peu qu'elles aient réuni assez d'élèves volontaires pour y aller. En France, ce n'est pas le même scénario, l'anglais est obligatoire pour tous dès le CP (et bientôt dès la maternelle), puis, il reste obligatoire tout le long des études que vous postuliez pour être ingénieur, carrossier ou infirmière ! Intéressant de noter également que dans le reportage de France 2 consacré au renouveau de l'enseignement du français à New York, un reportage diffusé au JT de 20 heures, le 21 février 2014 (voir la vidéo, en fin de page), Laurent Delahousse, le journaliste-présentateur du journal, demande ingénument pourquoi cette soudaine passion pour la langue française (notons, au passage, qu'il ne pose jamais la question inverse, c'est-à-dire pourquoi tout cet anglais en France et en Europe ?). Jacques Cardoze, le journaliste envoyé spécial de France 2 aux États-Unis, lui répond alors que c'est grâce à des parents d'élèves français et américains qui ont exigé de la direction d'établissements publics, l'instauration de classes bilingues et que compte tenu de la législation, que ces classes bilingues ont pu s'ouvrir. Très bien, mais ce que le reportage ne nous dit pas, et que nous apprenons grâce à un article d'Alexandra Le Seigneur paru dans le site Slate.fr, c'est que derrière tout cela, derrière les parents d'élèves français et américains, il y a le gouvernement français qui apporte son aide à l'opération, une aide logistique et financière. Autrement dit, cet engouement pour le français à New York n'est pas dû à la seule volonté de parents d'élèves, mais à une volonté politique venant de France, de revigorer l'enseignement de notre langue dans cette partie-là du monde. Bien évidemment, pour Cardoze, Delahousse et Cie, il n'est pas question de lier "apprendre une langue étrangère" avec "volonté politique", car ça obligerait peut-être ces messieurs à se poser des questions sur le sujet, et notamment à se demander qui est derrière le fait que l'on impose partout en France et en Europe, la politique du tout anglais. Une politique qui a forcément plus de moyens d'imposer l'anglais que le gouvernement français en faillite n'en a pour aider notre langue à exister dans le système éducatif étatsunien. RR
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New York et langue française !
Possibilité de noter cette vidéo et d'y apporter un commentaire, en allant sur : http://youtu.be/zbZ54brRwZM
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