La presse quotidienne française rapportait dans ses éditions de samedi 7 octobre que le Français Bernard Kouchner fait activement campagne pour se faire élire à la direction générale de l’OMS, l’Office mondial de la santé, élection qui doit intervenir le 9 novembre prochain. A priori, il est permis de considérer que tout citoyen français soucieux de « la place de la France dans le monde » pourrait considérer cette candidature avec sympathie, et cela indépendamment de ses opinions politiques. En effet, si entre 1988 et 2002 Bernard Kouchner participa à quasiment tous les gouvernements socialistes, et fut même Haut représentant de l’ONU au Kosovo en guerre (1999-2001), c’est d’abord pour son action humanitaire qu’il se fit connaître, étant à la fois co-fondateur de « Médecins sans frontières » (1971), puis de « Médecins du monde » (1980). De cet engagement personnel au service des plus démunis est née l’estime que beaucoup lui portent, en France et bien au-delà.
Cela dit, dans l’article publié le 7 octobre par le quotidien français
Le Figaro, l’auteur, Aude Marcovitch, rapporte que le docteur Kouchner «
assure qu'il a d'ores et déjà reçu le soutien des pays de la
francophonie ».
En effet, dans l’ante-pénultième chapitre, on lit avec stupéfaction des
assertions telles que : Certes, les inconditionnels du "French Doctor", qui a songé un temps à se porter candidat à l’élection présidentielle de 2007, objecteront que deux citations isolées de leur contexte « ne prouvent rien », et ajouteront que dans le même livre, Bernard Kouchner exhorte la francophonie à promouvoir la diversité culturelle... Diantre ! ne sait-il donc pas que l’OIF (Organisation internationale de la francophonie) s’y emploie avec vigueur depuis plusieurs années déjà, et que cet effort persévérant a abouti, le 25 octobre 2005, à l’adoption de la Convention de l’Unesco pour la diversité culturelle ? Mais il est vrai que l’OIF n’est pas citée une seule fois dans ce
chapitre, tout comme si elle n’existait pas... Alors... ? Si Doctor Kouchner décroche la direction de l’OMS, nous pouvons craindre que le français n’y soit encore plus (mal)traité, tel un idiome « indigène » destiné à une disparition prochaine, et que l’on n’y entende s’épanouir l’injurieux "Speak White" par lequel les colons anglo-canadians ont si longtemps – et encore aujourd’hui, parfois – cherché à humilier nos cousins Québécois qui, vaillants résistants, se sont obstinés durant des siècles à parler français – malgré l’hostilité constante des jours ordinaires et les persécutions des années sombres, rien que pour préserver l’honneur d’être soi et l’espérance. Reste une double question : la journaliste – elle ne nous en voudra pas de poser cette hypothèse – aurait-elle mal entendu ou mal interprété les propos de Doctor Kouchner ? Mais, si elle a bien compris, celui-ci dit-il vrai lorsqu’il prétend « qu'il a d'ores et déjà reçu le soutien des pays de la francophonie » ? Comment,
en effet, imaginer que l’OIF pourrait apporter sa caution et son
soutien à un personnage si ostensiblement hostile à la défense et
à la promotion de la langue française, donc, corollairement, aux
valeurs de l’OIF, dont elle est à la fois l’ambassadrice et, pour
beaucoup, le vecteur originel ? Alfred
MIGNOT (Forum francophone international) Éditeur de voxlatina.com (http://www.voxlatina.com)
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Écrivons au Président de l'OIF, M. Abdou Diouf, pour que Kouchner n'ait pas l'appui des instances francophones pour la place de directeur de l'OMS qu'il postule.
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