Sujet :

Conférence du 8 février 2006, un succès

Date :

10/02/2007

D' Albert Salon  (courriel : albertsalon(chez)noos.fr)     

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Un événement le 8 février au Palais Bourbon : la conférence de presse syndicats-associations sur le droit des travailleurs français de travailler en français en France

 

C'est à un événement que nous avons assisté le 8 février à l´Assemblée Nationale.

Organisé par des responsables de presque tous les syndicats français, appuyés par « Fraternité francophone internationale  » (FFI-France) et « Avenir de la langue française  » (ALF).

 

S'est manifesté là un remarquable pluralisme syndical, une première en cette matière d'affirmation du droit de travailler en français en France. Un mouvement partant de la base, de responsables syndicaux dans diverses entreprises "mondialisées" sises en France. Sept syndicalistes sont intervenus, devant plus de trente de leurs collègues et près de cent autres personnes dont beaucoup étaient debout dans la salle comble. En présence d´une des confédérations (CFTC), et avec un message de soutien d´une autre (CGT).

Avec des messages de solidarité des deux plus importants syndicats québécois : la « Confédération des Travailleurs du Québec » (FTQ) et la « Centrale des Syndicats démocratiques » (CSD). Messages fort appréciés, l´exemple et l´évolution du Québec étant suivis avec un vif intérêt par nos associations.

Remarquable chorus de révoltés, auquel se sont joints des officiers supérieurs à propos de l'anglais dans l'Armée au nom de l' "inter-opérabilité" de nos forces avec celles de l'OTAN, des scientifiques, des traducteurs inquiets de l'éventuelle ratification des accords de Londres sur les brevets européens, et même de hauts fonctionnaires!

 

Nous pouvons tous nous en réjouir, et nous y référer en toutes circonstances qui s'y prêtent. Le Parlement y était au total plus qu'associé, puisque le Député Jacques Myard , qui s´était assuré de la salle en faisait l'ouverture, au nom de la Représentation nationale, dans un discours bref et très pugnace, et que M. Hage y était officiellement représenté, MM. Legendre et André Bellon physiquement présents, et le Sénateur Philippe Marini se réjouissant de ce que sa proposition de loi portant complément à la loi Toubon y fût, avec son accord, plébiscitée...L´exhumation de cette proposition votée à l´unanimité par le Sénat en mars 2006, enterrée à l´Assemblée, le Gouvernement, maître de l´ordre du jour, tardant à l´y inscrire - dans des sessions parlementaires qui furent, il est vrai, chargées - a été demandée dans le document final de la conférence de presse ...

 

Outre le FFI et ALF co-organisatrices, toutes les associations de promotion du français, qui, depuis des années, avertissaient : « Aujourd´hui on brade votre langue, demain on bradera vos emplois ! » (ALF) étaient présentes ou représentées par leurs militants : AFAL, AFRAV,, Alliance francophone, ASSELAF, CLEC, DDC, «  Défense de la langue française » (DLF) ...

 

De hautes personnalités m´avaient écrit ou téléphoné leur appui sans aucune réserve. Trois Immortels : MM Maurice Druon, Secrétaire Perpétuel honoraire, MM. Erik Orsenna et Jean d´Ormesson. S´étaient joints à eux l´éminent linguiste Claude Hagège, ainsi que l´écrivain Dominique Noguez , présent dans la salle.

 

La vraie surprise est venue des media. Certes dûment alertés et relancés par nos efforts conjugués. Très souvent mal récompensés dans le passé, nos efforts l´ont bien mieux été cette fois. Tant par la presse écrite que par les radios et télévisions. Et plusieurs journalistes non présents ont déjà parlé ou parleront de l´évènement sur la base de nos documents distribués et expédiés. Fortement demandeurs d´une quinzaine d´entretiens de nos responsables syndicaux et associatifs, la BBC radio et la BBC télévision (World service qui m´a fait passer le soir même, en anglais, naturellement, au 19-20h de Nick Gowing ), ainsi que la radio canadienne Canadian Broadcasting Corporation et une américaine. Les media anglo-saxons semblent avoir perçu (avec une pointe d´inquiétude ?...) qu´il se passe quelque chose dans ce pays, que le peuple français bouge encore, et qu´il se prépare peut-être une nouvelle fois, tel le Gulliver de leur écrivain Jonathan Swift, à arracher d´un seul coup puissant, en se relevant, tous les petits piquets auxquels on avait attaché ses cheveux un à un pendant son sommeil pour le maintenir couché.

 

La presse et le public a pu entendre, et applaudir à maintes reprises, ce qui bouillonne dans le monde du travail, les cris sourds de la Grande Muette que l´on enchaîne dans l´Otan, ce qui hurle chez les traducteurs de brevets européens que l´on ne veut plus traduire en français, ce qui souffre encore trop en silence dans nos milieux scientifiques que l´on stérilise à l´anglo-américain, et ce qui maugrée dans nos ministères où - les hauts fonctionnaires présents à la conférence, venus sans être sollicités, eussent voulu en parler s´ils l´eussent pu ! - Bruxelles leur imposant - et nos gouvernements bénissant - le travail sur des documents envoyés uniquement en anglais.

Alors que le français est langue officielle et de travail de ces Communautés européennes, dont la naissance et le développement ont dû presque tout à la France, alors même que la Grande Bretagne s´est - légitimement  - bien gardée d´adopter l´euro! Et impose sa conception d´une simple zone de libre échange ouverte à tous les vents...

 

Ce qui s´est exprimé - libéré - le 8 février au Palais Bourbon, et s´exprimera encore bien plus fort demain, c´est la révolte populaire à la base.

Le rejet par le peuple - qui, de plus en plus, dit « non » - de la gangrène qui gagne par la tête, la dénonciation violente de l´hégémonie de l´Empire, relayée par Bruxelles, et d´une vassalisation entretenue, favorisée par trop de nouveaux vichystes en France.

C´est la volonté que soit mis fin à trop d´incurie, de forfaiture, voire de sabotage.

C´est la puissante attente d´un sursaut de toutes nos forces vives, de toutes les énergies nationales.

 

Nos voisins d´Europe nous disent qu´ils attendent eux aussi la Résistance, d´abord chez nous. Nous le leur devons.

Mais nous le devons, plus encore, aux pays de la Francophonie, qui ont le français en partage . Cela fut souligné par le représentant de la Confédération syndicale CFTC.

Ne l´oublions jamais.

 

Je crois qu'il faut faire passer ce message à nos dirigeants de tous bords, notamment aux candidats aux élections présidentielle et législatives, et continuer à le diffuser dans les media et sur la toile, par tous les canaux possibles!

 

Haut les coeurs ! Bien à vous.

 

Albert Salon , ancien Ambassadeur,

Président du FFI-France

 

Le français qui gagne (année 2007)