À quoi sert au juste l'Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) ?
À l'occasion du 18e sommet de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), qui se tiendra les 19 et 20 novembre à Tunis, des voix divergentes s’expriment sur l’action de cette organisation destinée à promouvoir le français dans le monde.
Plusieurs acteurs de terrain, en Afrique notamment, s’inquiètent de la diminution de l’action de l’OIF en éducation - qui devrait être le coeur de sa mission - depuis que l’ancienne ministre des Affaires étrangères du Rwanda Louise Mushikiwabo en a pris la direction en 2018.
« Depuis que Mme Mushikiwabo la dirige, l’OIF est devenue invisible sur le terrain. L’éducation ne semble plus une priorité et l’Organisation ne remplit plus sa fonction », nous confie Fridolin Mve Messa, secrétaire général du principal syndicat d’enseignants du Gabon. Joint à Libreville, le syndicaliste estime plus généralement que l’OIF « ne s’implique plus dans la défense de la langue française. Si l’éducation n’est plus une priorité, qu’on nous le dise » ! Suite de cet article sur : https://www.ledevoir.com/monde/769093/monde-malaise-dans-la-francophonie
Lettre à Christian Rioux, le rédacteur de l'article “ Malaise dans la Francophone ”
Monsieur (crioux@ledevoir.com),
Je me permets de vous écrire, car j'ai lu avec grand intérêt votre article intitulé « Malaise dans la Francophonie » :
https://www.ledevoir.com/monde/769093/monde-malaise-dans-la-francophonie
Je souhaitais juste signaler que les intervenants que vous citez ont parfaitement raison de dire que l'OIF ne s’implique plus dans la défense de la langue française. En effet, le bilan est catastrophique, calamiteux. Car lorsque le français est attaqué, on ne voit Mme Mushikiwabo nulle part. Jamais la dirigeante de l'OIF n'écrit une lettre de protestation, jamais on ne la voit, ni on ne l'entend nulle part dans les médias. Jamais elle ne participe à une action en justice en faveur du français. Tout cela est déplorable.
Ainsi, l'OIF brille par son inaction et son inefficacité.
Par exemple, Mme Mushikiwabo, au début de son mandat, avait proposé des mesures afin que l'anglais ne soit plus dominant au sein des institutions européennes et qu'un rééquilibrage soit opéré au bénéfice du français :
Or, aucune des mesures que Mme Mushikiwabo a proposées n'a été mise en œuvre. Pire, jamais l'OIF n'a protesté contre le fait que le français a été supprimé en tant que langue de travail de la Commission européenne par l'Allemande Ursula von der Leyen, comme le montre le gazouillis suivant du journaliste Jean Quatremer :
https://twitter.com/quatremer/status/1306869525560864768
De même, jamais l'OIF n'a protesté contre le fait que le français a aussi été supprimé en tant que langue de travail de la Cour des comptes européenne par l'Allemand Klaus-Heiner Lehne, comme le montre le gazouillis suivant du journaliste Jean Quatremer :
https://twitter.com/quatremer/status/1452542548652789762?lang=fr
Je signale également - car tout le monde semble l'ignorer - que le maintien de la langue nationale du Royaume-Uni en tant que langue officielle et de travail coûte la somme astronomique de 300 millions d'euros annuels :
En conclusion, seule l'association Francophonie Avenir défend efficacement le français, en lançant des actions en justice qui aboutissent souvent à des condamnations :
Le gouvernement français lui-même est poursuivi dans le cadre de plusieurs affaires :
https://www.francophonie-avenir.com/fr/L-anglomanie-traitee-sur-le-plan-juridique/433-Proces-en-cours-contre-l-anglomanie (affaires 3, 4, 5, 6 et 14)
Et il a été condamné le 20 octobre dernier pour l'emploi illégal de la marque Health Data Hub :
Bien à vous,
Daniel De Poli
67400 Illkirch - France
Copie envoyée sous forme de courriel à :
Mme Rima Abdulmalak, ministre de la Culture (rima.abdulmalak@culture.gouv.fr) ;
Mme Chrysoula Zacharopoulou, secrétaire d'État auprès de la ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, chargée du Développement, de la Francophonie et des Partenariats internationaux (chrysoula.zacharopoulou@diplomatie.gouv.fr) ;
Mme Catherine colonna, ministre de l'Europe et des Affaires étrangères (catherine.colonna@diplomatie.gouv.fr) ;
Mme Haoua Acyl, représentante de l'OIF pour l'Afrique du Nord (haoua.acyl@francophonie.org) ;
M. Francois Gouyette, ambassadeur de France en Algérie (francois.gouyette@diplomatie.gouv.fr) ;
M. Georges Nakseu-Nguefang, représentant Permanent de l'Organisation internationale de la Francophonie auprès des Nations Unies à Genève, à Vienne et des autres organisations internationales en Suisse (georges.nakseu-nguefang@francophonie.org) ;
M. Jean Quatremer, journaliste, correspondant à Bruxelles pour le quotidien Libération (j.quatremer@mac.com) ;
Mme Justine Faure, Journaliste chargée du suivi de l'actualité politique pour le site TF1info.fr (jfaure@tf1.fr).
En 2050 la 3e langue mondiale ?
L’urgence de défendre la langue française, sa richesse, sa complexité qui fait aussi sa spécificité et son charme est loin d’être l’apanage des seuls Français.
Le constat – le combat – est partagé par bien des francophones à commencer par les Québécois, toujours très en pointe pour trouver l’équivalent des mots anglais, mais aussi nombre de personnalités africaines qui estiment que l’Organisation de la francophonie ne joue plus son rôle de promotion et de défense de la langue française depuis l’arrivée à sa tête de Louise Mushikiwabo, en 2018, dont le pays, le Rwanda, est membre… du Commonwealth britannique.
Pour autant, le tableau n’est heureusement pas si noir et le français reste une langue vivante et ouverte, qui n’est pas recroquevillée et qui séduit toujours.
En tant que langue étrangère, le français est la deuxième langue la plus apprise dans le monde par plus de 50 millions d’individus et 93 millions d’élèves ont le français parmi leurs langues de scolarisation, selon le dernier rapport de l’Observatoire de la langue française.
Avec un tel dynamisme, le français pourrait devenir la troisième langue la plus parlée au monde à l’horizon 2050 avec entre 477 et 747 millions de locuteurs, essentiellement en Afrique.
La francophonie – cet « humanisme intégral qui se tisse autour de la terre » pour reprendre les mots de Leopold Sédar Senghor – a donc un très bel avenir.
Philippe Rioux
@technomedia
Publié par Daniel DE POLI le 03 novembre 2022
Orthographe, corrections : contact.sy@aliceadsl.fr
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