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L'Asulf, le Québec défend sa langue : Le français devient langue officielle du Québec !

À notre époque, l’imaginaire collectif retient que l’action gouvernementale en matière linguistique a débuté avec le dépôt du projet de loi devenu la Charte de la langue française. 

Par Jean-Guy Lavigne, Président

Aussi importe-t-il, à la veille du cinquantième anniversaire de la proclamation du français langue officielle du Québec, de faire un retour dans le passé pour y voir clair.

Si l’intervention gouvernementale du début du 20e siècle portant sur la langue des entreprises d’utilité publique a pu être oubliée, la création de l’Office de la langue française comme direction du tout nouveau ministère des Affaires culturelles par Georges-Émile Lapalme en 1961 est moins pardonnable. Lapalme, le père de la Révolution tranquille, s’était inspiré de l’œuvre de son ami André Malraux, ministre de Charles de Gaulle, qui avait mis sur pied le premier ministère de la Culture de l’histoire.

Il y avait bien sûr eu en 1968 la tentative de règlement de la crise des écoles de Saint-Léonard par le gouvernement de Jean-Jacques Bertrand, et ce, en adoptant une loi compor-tant cinq maigres articles. Mais la véritable contribution de ce gouvernement à l’avancement de la cause du français fut la création, la même année, de la Commission d’enquête sur la situation de la langue française et des droits linguistiques au Québec présidée par le professeur Jean-Denis Gendron de l’Université Laval.

À la suite de sa réélection et du rapport de la com-mission Gendron, le gouvernement de Robert Bourassa dépose au printemps de 1974 le projet de loi sur la langue officielle, projet adopté, dans la division et le tumulte, le 30 juillet après des mois d’âpres débats et l’invocation du bâillon. Ces débats sont plus procéduriers et politiques que linguistiques. Après plus d’un mois de discussions, les parlementaires en sont encore au premier article d’un projet qui en comptait plus d’une centaine.

Jean-Guy Lavigne, président de l'Asulf - Québec

Proclamé langue officielle le 31 juillet, le français allait bénéficier dorénavant d’un statut. L’affichage public, la publicité commerciale et l’étiquetage des produits allaient désormais être en français, et l’emploi d’autres langues, facultatif. Les membres des ordres professionnels allaient devoir parler et écrire en français.

La Charte « harnachait » le pouvoir économique, financier et réglementaire de l’État, obligeant toutes les entreprises voulant soit traiter avec lui, obtenir des permis, des autorisations et des subventions à détenir un certificat de francisation délivré par l’Office devenu la Régie de la langue française. Les programmes de francisation des entreprises, en plus de porter sur la langue du travail, celle du commerce et des affaires, devaient également prévoir des dispositions concernant la terminologie employée dans les usines et les bureaux. Les négociateurs et les linguistes-conseils de la Régie allaient y voir et faire respecter l’exigence pour chacune d’obtenir de ses fournisseurs les catalogues techniques en langue française. S’agissant de l’appareil de l’État, des commissions de terminologie créées par la Régie étaient déléguées auprès des ministères et des organismes de l’État afin d’établir les termes allant être normalisés.

La Charte comportait un talon d’Achille de taille qui allait faire en sorte que de futurs élèves de cinq ans allaient être soumis à une entrevue où ils devaient démontrer une connaissance suffisante de l’anglais pour pouvoir intégrer le réseau scolaire prodiguant l’enseignement dans cette langue comme le souhaitaient leurs parents. Un désastre d’une ampleur telle qu’il allait contribuer le 15 novembre 1976 à la chute du gouvernement Bourassa et à son remplacement par celui de René Lévesque.

En terminant, si la loi Lavergne a pu disparaître des mémoires, celle mettant sur pied l’Office de la langue française largement escamotée, l’oubli quasi complet dans lequel on a relégué la Loi sur la langue officielle est pro-prement honteux pour un peuple prétendant se souvenir.
Rendez-vous dans Internet pour prendre connaissance du texte de la première véritable loi linguistique québécoise.

 

SOMMAIRE :

Page 1 : « Pont d’étagement » ? - Prix « régulier » résiste - Québec : ville ou cité ?

Page 2 : Le français devient langue officielle du Québec - L'assemblée générale : sur place ou à distance ? 

Page 3 : No show : équivalents à l'horizon - Guy Rocher, centenaire - « Disponible » vous pose problème ? - Médecin de famille : ce qu'il en est, selon le docteur Serge Quérin - Impayables cousins ! - Thetford ou Thedford Mines ?

Page 4 : Diane Lambert-Tesolin et Maryse Saint-Pierre élues au conseil - Le chroniqueur Steve Bergeron lance son site - Ève Stastny, lauréate du prix- Pierrette-Vachon-L'Heureux - Décrypter la préposition « dès » - Parutions récentes - Le secrétaire général honoré - Il n'est jamais trop tard !

ASULF, Association québécoise pour le soutien et l'usage de la langue française au Québec, bulletin de juin 2024

 

 

 




Publié par Régis RAVAT le 09 juin 2024

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Orthographe, corrections : contact.sy@aliceadsl.fr

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