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100 termes pour éviter d'angliciser notre langue !

La Commission d'enrichissement de la langue française vient d'éditer un recueil de 100 termes clés utiles pour les collectivités locales, afin qu'elles évitent d'employer un anglicisme pour peu qu'il ait une équivalnece en français dans ledit recueil.   

Excellente initiative que cette publication pour les communes, car les bulletins municipaux sont souvent bourrés d’anglicismes.

De la DGLFLF les cent termes clés utiles pour les collectivités locales afin d'éviter les anglicismes

Rappelons toutefois que l'obligation pour la sphère publique d'employer un terme français à la place d'un anglicisme, ne tient pas que pour ce seul recueil, mais pour la totalité des termes contenus (environ 9000) dans le registrre terminologique de la Commission d'enrichissement de la langue française, registre que l'on peut consulter sur :  franceterme.culture.gouv.fr.

Quelques suggestions qu'un de nos adhérents a faites suite à la lecture de ce recueil :

- 1. Sous forme de tableur Excel une colonne français, une colonne anglais, une colonne explications, une colonne source, cela serait beaucoup plus facile à utiliser dans les deux sens, car on est tellement habitué aux expressions anglaises qu’on a parfois du mal à trouver leur équivalent  en français.

- 2. Permettez-moi une réaction sur le paragraphe suivant :

« Communiquer à l’attention de toutes et tous sans exclure

Si dans les documents, les informations en ligne, les formulaires, les discours et, de manière générale, dans toutes les actions de communication, il convient de montrer que l’on s’adresse à l’ensemble des citoyennes et des citoyens, il est tout aussi important de s’adresser à toutes et à tous de manière lisible et intelligible. L’écriture inclusive, souvent réduite à l’utilisation de séparateurs graphiques qui peuvent être source de confusion, tels que le point médian, recouvre également des procédés syntaxiques, lexicaux et rédactionnels visant à ne pas privilégier un genre à un autre, et à assurer une égalité de représentation du genre féminin et du genre masculin dans le langage. Elle promeut le recours à des mots épicènes – identiques au masculin et au féminin –, les formulations neutres – un nom collectif plutôt qu’un nom de personne –, ou encore le doublement des mots – toutes et tous, par exemple. Il existe de nombreux outils pédagogiques qui en expliquent les principes, comme le guide Pour une communication publique sans stéréotypes de sexe du Haut Conseil à l’Égalité entre les femmes et les hommes. Ce guide propose un large choix de préconisations lexicales et rédactionnelles auxquelles on peut recourir à l’oral comme à l’écrit, à l’exception, pour les administrations, des séparateurs graphiques. »

En fait vous faites la promotion de cette stupide écriture inclusive, ou de ces formulations dites inclusives, les deux compliquant les textes en en rendant plus difficile la compréhension. Alors question, quand va-t-on modifier les noms féminins de tous les organes qui se rappellent parfois à moi, en prenant bien en considération les hommes et les femmes (vous voyez, je suis atteint moi aussi) qui s’estiment ni masculins, ni féminins mais provenant de Mars.   

- 3. retrait auto(mobile), retrait express

pour click & collect, click and collect, drive, drive-through, drive-thru

Je pense que l’expression française ne traduit pas la réalité des faits, clic et retrait me semble préférable. De plus, on peut faire du clic et retrait qui ne soit pas auto(mobile) quand on va à pied retirer sa commande.

Dans le domaine des transports, vous devriez bien intervenir pour que l’on n’utilise plus le terme de rétrofit, totalement stupide d’ailleurs puisque rétro c’est un retour en arrière, mais soit remotorisation ou modernisation. On n’arrête pas de parler de rétrofit pour la transformation d’un bus Diesel en bus électrique ou bus gaz.

Pierre DEBANO

 

Le mot du Délégué général à la langue française et aux langues de France

Qu’une langue claire, accessible au plus grand nombre, pénètre le maillage territorial pour renforcer les liens entre les citoyens et leurs représentants, telle est l’ambition portée par ce recueil.

Les collectivités locales, parce qu’elles œuvrent au plus près des administrés, sont les avant-postes d’une démocratie de proximité et constituent à ce titre un acteur essentiel des politiques publiques. Or, la langue joue un rôle primordial : la relation entre l’administration et le citoyen est un enjeu de société crucial. C’est d’ailleurs pourquoi, en tant qu’exécutifs locaux, les collectivités territoriales sont soumises à des obligations en matière d’emploi du français.

Ce recueil a donc été conçu à l’intention des acteurs politiques des territoires, qui pourront y puiser des termes recommandés utiles, sélectionnés en fonction des champs de compétence des collectivités : urbanisme et infrastructures, mobilité et transports, préoccupations environnementales, installations sportives, vie culturelle et loisirs, communication aux administrés…

Au-delà de ces aspects lexicaux, cette publication aborde des questions pratiques qui se posent régulièrement, dans les différentes instances administratives, aux rédacteurs et aux communicants comme aux élus et aux décisionnaires, telles que l’inclusion des femmes dans le discours et le choix du nom d’un nouveau lieu.

Je remercie toutes les parties prenantes du dispositif d’enrichissement de la langue française, duquel émane la terminologie de terrain présentée ici, ainsi que les élus qui, soucieux de l’emploi et de la préservation de la langue commune, auront à cœur d’exploiter cet outil pour communiquer de manière claire et précise avec leurs administrés. Paul de Sinety Délégué général à la langue française  et aux langues de France

Paul de Sinety,

Délégué général à la langue française  et aux langues de France (DGLFLF)

 

Faire du français l’affaire de tous

Trouver des désignations en français, définir de façon claire les nouvelles notions et les mettre à la disposition de tous, telle est la mission du dispositif d’enrichissement de la langue française. Ce dispositif interministériel et interinstitutionnel, qui est coordonné par la délégation générale à la langue française et aux langues de France (DGLFLF), s’appuie sur un vaste réseau couvrant 15 ministères et associant près de 400 experts, en grande majorité bénévoles, qui œuvrent au sein des 19 groupes thématiques de la Commission d’enrichissement de la langue française.

En proposant aux services de l’État comme aux acteurs économiques un vocabulaire français adapté aux besoins d’une communication claire et accessible au plus grand nombre, ce dispositif est l’un des instruments d’une politique linguistique qui vise à garantir l’emploi du français dans les diverses circonstances de la vie citoyenne. En plus de faciliter l’accès aux savoirs scientifiques et techniques, il rappelle à un large public l’importance de disposer d’un vocabulaire français, et d’en user afin de préserver la fonctionnalité de notre langue.

Les termes recommandés par la Commission d’enrichissement de la langue française ne sont d’usage obligatoire que dans les administrations et les établissements de l’État, mais ils peuvent servir de référence à tous ceux qui sont soucieux d’être compris du plus grand nombre.

Les termes sélectionnés dans ce recueil sont issus des publications de la Commission d’enrichissement de la langue française au Journal officiel. Ils sont principalement le fruit du travail de veille, de définition et de désignation conduit par plusieurs groupes de spécialistes, notamment de l’aménagement des territoires et des villes, des transports et des nouvelles mobilités, de l’environnement, des sports, du numérique, du droit…

Les fiches complètes des 100 termes sélectionnés dans ce recueil et celles de plus de 9 000 autres termes recommandés peuvent être consultées sur le site franceterme.culture.gouv.fr.

 

Une responsabilité et un devoir d’exemplarité

« La langue de la République est le français ». Ce principe énoncé à l’article 2 de la Constitution s’incarne dans notre droit par la loi du 4 août 1994 relative à l’emploi de la langue française, dite « loi Toubon ». Elle fait ainsi du français la langue de l’enseignement, du travail, des échanges et des services publics.

Loin de vouloir régenter la langue ou de s’opposer à l’emploi de langues étrangères, la loi vise d’abord à garantir l’égalité des citoyens dans leur droit à s’exprimer et à recevoir une information en français dans toutes les composantes de la vie sociale - au travail, dans l’accès aux savoirs et à la culture, dans leurs rapports avec les institutions, dans leurs pratiques de consommation, etc.

La langue française est ainsi « la langue des services publics ». À ce titre les collectivités territoriales ont une responsabilité particulière et sont soumises à des obligations spécifiques.

Elles doivent communiquer en français, à l’écrit et à l’oral, en direction des usagers, de leurs agents et de l’ensemble des citoyens. L’usage complémentaire d’une traduction en langue étrangère n’est cependant pas exclu.

Domaines d‘application :

– l’espace public : dans un souci de promotion du plurilinguisme, en cas de traduction, deux langues étrangères doivent accompagner la version française des informations communiquées par les services publics (articles 3 et 4) ;

– les contrats : les contrats auxquels sont parties les personnes publiques ou chargées de service public sont rédigés en français et ne peuvent comporter aucun terme ou expression en langue étrangère (article 5 de la loi complété par la décision de la Commission d’enrichissement de la langue française du 2 juillet 2021) ;

– la publicité, les slogans, les marques publiques : les marques, publicités et slogans publics, y compris lorsqu’ils sont déposés, ne peuvent comprendre de termes ou expressions en langue étrangère (articles 2 et 14 complétés par la décision du 2 juillet 2021) ;

 Décision du 2 juillet 2021 de la Commission d'enrichissement de la langue française portant sur l'article 14 de la loi Toubon

– les manifestations, colloques, congrès : chaque participant a le droit de s’exprimer en français. En cas de recours à des langues étrangères, les personnes publiques ou chargées de service public ont l’obligation de mettre en place un dispositif de traduction (article 6) ;

– les revues et publications : les revues et publications subventionnées par une personne publique ou chargée de service public doivent, lorsqu’elles sont rédigées en langue étrangère, comporter au moins un résumé en français (article 7) ;

– les subventions : l’octroi de subventions publiques est subordonné au respect des dispositions de la loi du 4 août 1994. Les collectivités et établissements publics peuvent, en cas de manquement à ces dispositions, demander la restitution totale ou partielle de la subvention (article 15).

Concernant les marques publiques, la décision du Conseil d’État du 22 juillet 2020 relative à l’affaire « Let’s Grau » a mis en évidence une faille rédactionnelle de l’article 14 de la loi. La décision de la Commission d’enrichissement de la langue française du 2 juillet 2021, portant approbation des termes, expressions et définitions du Dictionnaire de l’Académie française et du Trésor de la langue française, a inclus dans cette disposition l’ensemble des termes du langage courant, afin de respecter la volonté du législateur visant à interdire les marques en langue étrangère.

Dans un contexte où les anglicismes progressent dans la communication des collectivités territoriales, au sein de leurs sites internet, dans les marques et slogans territoriaux ou dans les dénominations d’évènements ou de services, il convient de faire montre d’une vigilance particulière. La langue française recèle d’ailleurs suffisamment de nuances et de richesses pour répondre pleinement aux défis d’une communication institutionnelle inventive et originale.

Les attentes des citoyens sont fortes. Plusieurs études démontrent l’attachement que les Français portent à leur langue et leur exigence d’exemplarité dans leurs échanges avec les services publics.

Les collectivités territoriales ont ainsi un rôle majeur à jouer dans la préservation et la consolidation du lien social, par leur action en faveur de la langue. Au-delà de la connaissance des dispositions légales sur l’emploi de la langue, c’est bien l’esprit de la loi qui mérite d’être porté au plus près des citoyens, avec vigilance, responsabilité et exemplarité. → https://bit.ly/legifrance-loi-toubon

Conclusion :

Profitez des termes officiels contenus dans le registre terminologique de la Commission d'enrichissement de la langue française, pour exiger auprès de vos élus, comme l'a fait récemment un de nos adhérents, que la langue française soit respectée.

Haut les cœurs !

 

 

 

 




Publié par Régis RAVAT le 24 novembre 2023

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Orthographe, corrections : contact.sy@aliceadsl.fr

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