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À « Participation Citoyenne » de Lille Métropole !

De : Julien Constant, adhérent de l'Afrav

Objet : Prendre position dans l'usage des prépositions

Destinataire : Plateforme de participation citoyenne de la MEL ( Métropole européenne de Lille)

Message envoyé le 4 juillet 2024 par courriel :

ParticipationCitoyenne@lillemetropole.fr

et par le formulaire en ligne : 

https://participation.lillemetropole.fr/processes/RM945pistescyclables/f/826/

 

Madame, Monsieur,

Madame, monsieur,

Je souhaite attirer votre attention sur une faute de français courante, rencontrée en participant à la consultation en ligne « Comines, Deûlémont et Warneton : rénovons ensemble la RM945 et ses pistes cyclables » sur votre formulaire publié à cette adresse :
https://participation.lillemetropole.fr/processes/RM945pistescyclables/f/826/

Sans nous en rendre compte, tôt ou tard, nous intégrons et donc répétons ce qui nous est rabâché, et c’est ainsi que les moyens électroniques de diffusion massive et permanente d’informations contribuent à uniformiser et appauvrir les langues. Ainsi fonctionne notre mémoire : l’efficacité du rabâchage, à l'écrit comme à l'oral, est proportionnelle à sa durée et à sa fréquence. Face à ce Goliath invincible, l’enseignant est un David défait. Cela peut sembler sans importance au profane (bof, la langue est vivante…), mais il s’agit bien au fond de la liberté de penser.

Les énoncés en voiture, en bus, en camion, en bateau, en avion, etc., indiquent que les passagers sont 'à l'intérieur' de ces moyens de locomotion. Ils sont donc corrects. Mais la voiture imprègne si profondément nos vies, physiquement et mentalement, que la préposition 'en' supplante sa cousine 'à' grâce au mécanisme naturel de l'analogie.

Plateforme de participation citoyenne de la MEL, Métropole Européenne de Lille le formulaire

Pourtant, vous ne diriez, ou n'écririez jamais : *** je vais à Deulémont en cheval *** !

Donc, au lieu de renforcer inconsciemment l'appauvrissement de la langue française, essayez de faire le petit effort de contribuer à figer dans la langue de nos contemporains les énoncés logiques et par conséquent corrects suivants :

à vélo, à trottinette, à deux-roues motorisé, à moto ;  bref, ne nous laissons pas désarçonner, et restons résolument... à cheval sur la logique.

Avec mes plus vifs remerciements,

Julien Constant,
Professeur de français

Site de l’Afrav : Association Francophonie Avenir - Blogue personnel : https://www.chimpanzedupresent.fr/

 

Réponse de « Participation Citoyenne » :

Le vendredi 5 juillet 2024 à 10:45, Participation Citoyenne <ParticipationCitoyenne@lillemetropole.fr> a écrit :

Bonjour Monsieur,

Vous avez tout à fait raison !

Je vous remercie pour ce message qui permet à l’équipe d’être vigilante sur notre usage du français parfois malmené.

Malheureusement pour ce questionnaire, des participants ont déjà répondu, je ne peux donc pas modifier ses questions.

Je peux vous assurer de la bonne prise en compte de votre remarque pour nos prochains contenus.

Cordialement,

Anne-Céline pour la participation citoyenne

 

Réponse de Julien Constant :

Bonjour Anne-Céline,

Merci pour cette sympathique réaction. Je comprends bien qu'il n'est pas facile de s'extraire du triste formatage en cours puisque je subis moi aussi en permanence cette pression insidieuse et stérilisante qui anéantit ce pour quoi j'ai passé trente mille heures en présence de mes élèves.

Même un enseignant en arrive à devoir souvent vérifier qu'il ne se trompe pas, à fouiller sa mémoire pour retrouver comment  diable on disait 'cool, booster, pass, process,  se forcer à dire problème et non souci, ou problématique,  difficile et non compliquéentrer et non rentrerdétonner et non dénoterdéfi et non challenge, etc.

Il manque une instance de vigilance intégrant notamment l'Académie Française, l'Arcom et les associations de linguistes pour corriger vigoureusement les animateurs béats qui ratatinent notre belle langue !

Mais rares sont les prises de conscience de l'anglomanie d'une part, et de l'atrophie du français d'autre part qui impactent empêchent une communication précise, et même certains spécialistes sont persuadés que tout va bien. Et que dire des "élites" !  Par exemple, ni Jean-Michel Blanquer, ni Gabriel Attal ne sont conscients de leurs erreurs grossières, et de leur lourde responsabilité dans cette régression.

Merci !

Cordialement, Julien Constant

 

 




Publié par Régis RAVAT le 07 juillet 2024

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