À Mme Rachida Dati, ministre de la Culture !
De : Christian Martin, citoyen linguo-responsable
Objet : Quelles mesures allez-vous prendre face à l’invasion intrusive de la langue anglaise ?
Destinataire : Mme Rachida Dati, ministre de la Culture
Lettres envoyées le 18 janvier 2024, le 25 mars 2024, le 3 octobre 2024 (Ministère de la Culture - 3 rue de Valois - 75001 Paris)
Madame la Ministre,

Le 18 janvier 2024,
Permettez-moi tout d’abord de vous féliciter pour votre nomination au poste de Ministre de la Culture. Nous allons enfin assister à des actes, à la place des belles paroles dont nous sommes lassés.
Vous voilà désormais Gardienne et Ambassadrice de ce qui constitue à la fois notre âme profonde et la richesse acquise de la France tout au long de son Histoire, celle qui rayonne dans le monde entier et qui a attiré 80 millions de visiteurs en 2023.
Les trois somnambules précédents à votre poste se sont révélés incapables de contrer l’invasion culturelle qui pollue notre quotidien, je veux parler du « globiche » immonde engluant notre langue, notre langue qui fait pourtant loi dans le préambule de notre constitution. François 1er, l’un de nos illustres rois, y signa en 1539 l’ordonnance de Villers-Cotterêts consacrant le français comme notre langue officielle à la place du latin. Depuis cette date, nos mairies tiennent les actes de naissance, de mariage et de décès en françois. Alexandre Dumas eut le bon goût de naître dans cette ville. Le 1er novembre 2023, il y a seulement quelques semaines, notre Président y a inauguré la Cité internationale de la langue française.
Or nous assistons tous les jours au remplacement des mots de notre vocabulaire par des mots anglais qui cependant ont leur équivalent en français (je ne parle pas des concepts spécifiques anglosaxons). Bien pire, c’est impunément que des sociétés commerciales (quand ce ne sont pas des communautés publiques, un comble !) se mettent à nous parler en anglais dans leurs publicités, par des phrases entières, osant même faire fi de la Loi Toubon cependant beaucoup trop clémente. Une traduction minuscule, fugace dans un petit coin, suffirait donc d’alibi pour légitimer la transformation de notre langue ? Je ressens cette atteinte comme un viol pur et simple, une agression insupportable qui reste impunie depuis des années.
Pire encore, le Cabinet de celle qui vous a précédée s’avoue impuissante, dans sa réponse froide et consternante qui semble sortir d’une machine programmée pour répondre des poncifs (voir ci-joint copie de nos échanges de courriers : ma lettre à la Ministre - sa réponse - ma réaction). D'ailleurs, cette personne devrait actualiser son programme puisque la DGLFLF n'est plus placée sous l'autorité du 1er ministre depuis des lustres, mais elle est sous la tutelle du Ministère de la Culture. Un bogue dans le programme de la cheffe, en quelque sorte ! De plus, pour ne pas agir, elle fait comme l'Arcom, elle s'abrite derrière la décision no 94-345 DC rendue par le Conseil constitutionnel le 29 juillet 1994, alors que la Cahier des charges de France Télévisions qui date de 2012 dit à son article 39 :
« La langue française tendant à être une référence dans l'usage de la langue française, France Télévisions contribue à sa promotion et à son illustration dans le cadre des recommandations du Conseil supérieur de l'audiovisuel. Elle veille à l'usage et au respect de la langue française par le personnel intervenant sur ses services conformément aux dispositions de la loi n° 94-665 du 4 août 1994 et, notamment, proscrit les termes étrangers lorsqu'ils possèdent un équivalent en français. »
Question : alors, pourquoi en 2012 aurait-on mis dans le cahier des Charges de France Télévisions une obligation qui va à l'encontre de la décision no 94-345 DC rendue par le Conseil constitutionnel le 29 juillet 1994 ?
Voici donc les faits. Des phrases entières sont diffusées par voie de presse écrite, parlée, par voie d’affichage, dans une langue qui n’est pas la nôtre, violant notre espace jusque dans notre intimité.
Madame la Ministre, je vous en supplie, au nom des Français, prenez notre défense et faites rétablir la loi. Refusez cette invasion impérialiste insupportable. Faites que le fondement même de notre culture, notre langue magnifique, se diffuse, se transmette, demeure le véhicule de nos pensées et les imprègne. Nous ne sommes pas faits dans le moule que des violeurs tentent de nous imposer au forceps.
Recevez, Madame la Ministre, mes remerciements anticipés ainsi que mes respectueux hommages.
- Christian Martin
- 14000 CAEN
- franceamocas[chez]gmail.com
Madame la Ministre,

Le 24 mars 2024,
[...]
Il y a 5 mois, le 30 octobre 2023, le Président de la République s’est rendu à Villers-Cotterêts pour inaugurer la Cité Internationale de la langue française. Ville où 5 siècles auparavant, François 1er édicta l’ordonnance instituant le français comme notre langue officielle.
La semaine dernière étaient célébrées la langue française et la francophonie. Nous sommes donc bien capables de commémorer et de cultiver notre langue sans laquelle notre Culture ne pourrait exister, faite de strates accumulées tout au long des siècles, nées sur notre terre ou venues d’ailleurs, qui l’ont enrichie au gré des siècles.
Alors, Madame la Ministre, ne souffrez-vous pas comme moi d’être agressée quotidiennement dans l’audiovisuel, sur les murs de nos villes, dans les vitrines de nos magasins, par des slogans en langue anglaise qui ne respectent même pas la Loi Toubon pourtant bien timide, aussi efficace que la Ligne Maginot ?
Cet insupportable impérialisme culturel nous considère comme des moutons prêts à gober leur « globiche ». Et nous restons là, les bras croisés, attendant patiemment et sans résister, que nos enfants et petits-enfants absorbent inconsciemment des mots incompris, qui petit à petit modifient insidieusement notre façon de penser. À terme, ayant ingurgité cette mauvaise bouillie,ils deviendront incapables de construire des phrases ayant un sens précis, de penser, et de transmettre notre culture à leurs descendants. Je tiens à vous avouer que je suis anglophile et que je parle un anglais courant, mais je ne mélange pas le salé et le sucré. Chaque langue a sa beauté, son charme, son Histoire, ses lois, sa personnalité, ses traditions et ses modes de vie. Respectons-les toutes, laissons à chaque pays le soin de maitriser sa culture.
Proscrivons aussi fermement l’écriture inclusive prônée par des imbéciles bienveillants. Battons-nous contre ce lâche wokisme autodestructeur qui ne nous appartient pas. Nous savons que nous pouvons peu compter sur vous pour mettre un holà à ces déviations culturelles contre nature.
Madame la Ministre, je vous en supplie, réagissez ! J’ai eu l’occasion d’écriredepuis plusieurs années aux précédents ministres somnambules qui ne vous arrivent pas à la cheville (exemple, la copie jointe de ma lettre à votre prédécesseur). En vain, sans évolution aucune, j’ai l’impression que cela empire. Vous êtes la Gardienne du Temple et l’Ambassadrice de ce qui constitue notre âme profonde et la richesse acquise tout au long de notre Histoire, tandis que notre France rayonne dans le Monde entier. Acceptons le modernisme, mais pourvu qu’il soit beau.
Lors de l’ouverture des Jeux Olympiques à Paris, le 26 juillet, oserons-nous quand même chanter dans notre langue, ou allons-nous continuer à courber l’échine sous cette invasion culturelle, tandis que 3 milliards d’êtres humains regarderont ce spectacle qu’on imagine grandiose, empreinte de l’admiration portée à notre pays ? Allons-nous réagir en glorifiant dans nos écoles la beauté de nos Arts, de notre Littérature, de notre Histoire, ou devons-nous accepter sans férir les agressions quotidiennes qui polluent notre langue, ainsi que celles qui veulent mettre à mal notre Culture et notre Civilisation construite depuis plus de 1.000 ans, enviées de par le monde ?
Madame la Ministre, vous aurez déjà accompli une grande œuvre lorsqu’auront disparu des phrases entières incompréhensibles qui courent sur nos ondes et insultent ouvertement notre vue. Il vous faudra beaucoup de courage, mais sachez que des millions de Français vous soutiennent dans cette lutte.
Croyez, Madame la Ministre, en ma sincère admiration, et veuillez agréer rma plus respectueuse considération.
- Christian Martin
- 14000 CAEN
- franceamocas[chez]gmail.com
Réponse de la Cheffe de cabinet, Mme Florence Barrès
Madame la Ministre,

Le 3 octobre 2024,
Permettez-moi tout d’abord de vous féliciter pour votre seconde nomination au rang de Ministre de la culture. C’est la confirmation de vos compétences. Vous êtes la protectrice, voire le dernier recours, pour la défense du véhicule du savoir, notre langue.
Le français est agressé quotidiennement par des personnes influentes soi-disant responsables : des journalistes, des publicitaires, des personnalités politiques, qui emploient des mots anglais alors que leur équivalent français existe. Inconscience, snobisme, jeunisme ? Peu importe. Des slogans en anglais fleurissent tous les jours dans les médias, dans les magasins. Devons-nous continuer de subir ces agressions qui s’apparentent à des viols de notre culture ? En êtes-vous consciente ? Notre inaction qui nous fait ressembler à des veaux menés à l’abattoir est indigne, elle est lâche.
Un premier courrier que je vous ai adressé le 25 mars a reçu une réponse très polie sans aucun intérêt, car sans aucun rapport, sans annonce qui pourrait ne serait-ce que laisser entendre que cette question est capitale pour notre avenir.
En tant que citoyen, je pense avoir le droit d’attendre que l’État me protège en prenant des décisions et les fasse appliquer. Ce qui importe, c’est l’action. Après des années d’apathie de vos prédécesseurs en la matière, quelles mesures comptez-vous enfin prendre pour lutter contre cette intrusion insupportable ? Devons nous attendre passivement le dépérissement, la paupérisation de la langue française ?
Croyez, Madame la Ministre, en ma plus respectueuse considération.
- Christian Martin
- 14000 CAEN
- franceamocas[chez]gmail.com
Réponse de la Cheffe de cabinet, Mme Florence Barrès
Madame la Ministre,

Cette lettre s’adresse bien à Madame Rachida Dati, Ministre de la Culture reconduite récemment dans ses hautes fonctions, et non à un Cabinet chargé d’éluder les questions embarrassantes restées sans réponse et sans actions depuis plusieurs décennies.
Aussi polie soit elle, la réponse de votre Cabinet n’en est pas une parce que indigente et similaire à celle du 9 avril.
Elle n’apporte aucun élément permettant d’envisager la moindre ACTION de la part d’une élue indirecte du peuple français, censée défendre ses intérêts.
Je reformule et résume donc ma question pour être mieux compris, bien que déjà exprimée à 3 reprises dans mes courriers du 18 janvier, du 25 mars et du 3 octobre (copies jointes): « quelles mesures allez-vous prendre face à l’invasion intrusive de la langue anglaise, exprimée en particulier dans des publicités par des mots qui n’appartiennent pas à notre langue ? ».
Les mots parlent, ils ont un sens, une poésie, un rythme, une musicalité, une force. Ils structurent notre pensée.
Le sommet de la Francophonie des 4 et 5 octobre, il y a juste quelques jours, s’est tenu à Villers Cotterêts, ville où François 1er signa l’Ordonnance éponyme en 1539. Celle-ci instituait le Français comme LA langue officielle de l’administration et de la justice. Depuis 485 ans, notre langue, base même de notre culture parlée et écrite, lui a permis de se développer et de transmettre celle-ci. Aujourd’hui 300 MILLIONS de personnes vivent dans 32 pays où notre langue est officiellement la leur. Depuis 485 ans, elle s’est enrichie par l’apport de mots venus d’autres pays, ou en prenant un sens nouveau grâce aux différentes classes sociales qui l’ont faite évoluer, et par l’abandon de mots appauvris devenus obsolètes car ne correspondant plus aux contextes qui se sont succédé. Jamais nous n’avons subi un tel séisme culturel que nous ressentons de force 7 sur l’échelle de Victor Hugo. Les murs sont fissurés, réagissons !
Au regard de ces éléments, ne souffrez-vous pas, ne vous sentez-vous pas agressée par des slogans, incompréhensibles par une majorité de Français, parce que contenant des mots venus d’une autre langue ? et qui se diffusent dans le monde entier pour devenir un affreux « globiche » qui rabote toutes les particularités, toutes les identités idiosyncratiques ? ou devons-nous comprendre que ceux-ci ne s’adressent qu’à une élite ? Je n’ai pas encore compris l’intérêt de ne pas nous parler dans notre langue…Que pensez-vous des responsables des médias et plus généralement de tous ceux qui par paresse, par snobisme ou par inculture, truffent leurs discours de mots étrangers qui ont leur équivalent dans notre langue ? Ne voyez-vous pas le danger persistant que ces mots remplacent les nôtres et finissent par s’imposer à nous ? Et que notre pensée construite sur une structure formée depuis des siècles s’adapte progressivement à une autre qui n’est pas la nôtre ? Je parle là de notre identité. Sommes-nous capables de reprendre la maitrise de ce qui nous est le plus intime culturellement parlant ? Avons-nous le courage de ne pas écouter les sirènes séduisantes qui prêchent insidieusement l’abandon de nous-mêmes pour soi-disant nous ouvrir au monde ? Est-ce du conservatisme que de vouloir maintenir la richesse de la langue qui nous est propre et qui par ses racines nous nourrit tous les jours ? Si nous nous devons de respecter tous les pays du monde dans ce qui les a construits, nous avons le devoir et l’obligation, pour le futur de nos enfants, de leur transmettre notre langue et nos richesses culturelles.
Alors, que répondez-vous à ces préoccupations, et surtout quelles mesures pensez-vous adoptées pour contrer ce viol non dissimulé et apparemment accepté par les instances de notre pays, et quand comptez-vous agir ? Dans un plus vaste programme, comment redonner aux jeunes le désir de réapprendre notre belle langue, et comment réduire à néant cette stupidité qu’est l’écriture inclusive ?
Les meilleures réponses apparaitront non pas dans un énième courrier copié-collé des précédentes que je n’attends pas, mais dans des mesures proposées à nos élus et mises en actions. Que craignez-vous donc ? Lesquels de ceux-ci pourraient y faire barrage, s’agissant de l’intérêt national ? Vous marqueriez là fortement de votre empreinte vos ministériats.
Madame la Ministre, avec tout le respect que je vous dois et l’admiration que je vous porte, allez-vous enfin vous démarquer de ceux qui vous ont précédée, pour enfin défendre concrètement notre langue ?
Croyez, Madame la Ministre, à l’assurance de ma haute considération.
- Christian Martin
- 14000 CAEN
- franceamocas[chez]gmail.com
Souvenirs, souvenirs !
Voici une vidéo qui montre Mme Rachida Dati (mars 2008), maire du 7e arrondissement de Paris, députée européenne et ex-ministre de la Justice, toute fière d'avoir introduit l'anglais dans les classes de maternelle de son arrondissement.
La question que l'on pourrait se poser alors, serait de savoir pourquoi c'est l'anglais, et uniquement l'anglais, qui est proposé. Pourquoi pas l'allemand, l'arabe, le chinois, l'espagnol, l'italien, le français renforcé, etc. ?
Mme Dati serait-elle une « RACISTE » linguistique ?
Publié par Régis RAVAT le 14 octobre 2024

Orthographe : sylvie.costeraste@laposte.net
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