Une chanson aux trois quarts en anglais pour représenter la France à l'Eurovision 2020 !
Comme on pouvait s'y attendre, hélas, vu l'anglomanie qui règne aujourd'hui sur la France, France Télévisions, par le biais de sa directrice des divertissements et des variétés, Alexandra Redde-Amiel, a choisi une chanson bilingue français-anglais pour représenter notre pays au concours de l'Eurovision, le 16 mai prochain à Amsterdam, aux Pays-Bas.
Bien évidemment, notre association va faire tout ce qu'elle peut pour dénoncer ce choix, en portant haut son indignation. D'ores et déjà, nous avons pris contact avec Maître Emmanuel Ludot, avocat au barreau de Reims, qui a bien voulu nous aider dans cette affaire. C'est ainsi qu'un recours va être adressé à France Télévions pour non-respect de son cahier des charges en ce qui concerne ses obligations en matière de promotion et d'illustration de la langue française.
Plaidoyer contre la chanson aux 3/4 en anglais qui devrait représenter la France à l’Eurovision 2020
À la commission des affaires étrangères consacrée à l’audiovisuel, commission qui s’est tenue le mardi 18 février 2020, pour répondre au député de l'Aisne, M. Jacques Krabal, secrétaire général de l'Assemblée parlementaire de la francophonie, qui protesté contre la chanson « The best in me », une chanson aux 3/4 en anglais qui a été choisie par France télévisions pour représenter la France au concours de l’Eurovision cette année, Franck Riester, le ministre de la Culture, a répondu :
« C'est un choix indépendant de France Télévisions ».
Voir la vidéo sur : https://youtu.be/oNeUkL7RBKI
Cette réponse nous a surpris, car selon le règlement actuel de l’Eurovision, les diffuseurs participants sont entièrement libres de choisir la langue dans laquelle les artistes les représentant, chanteront au concours (https://fr.wikipedia.org/wiki/Langues_au_Concours_Eurovision_de_la_chanson#cite_ref-uer3_13-0).
Or, en France, pour l’Eurovision, le diffuseur c’est France Télévisions, c’est donc bien France Télévisions qui est entièrement responsable du choix de la langue de la chanson qui représentera la France à ce concours.
Pour information, c’est Mme Alexandra Redde-Amiel, directrice des divertissements et des variétés de France Télévisions qui a choisi la chanson « The best in me » pour représenter la France à l’Eurovision cette année à Amsterdam, aux Pays-Bas. France Télévisions est donc bien responsable de ce choix !
Franck Riester a dit ensuite que « les lignes éditoriales de France Télévisions sont libres », sous-entendu que la société France télévisions est libre de faire ce qu'elle veut.
Mais comment peut-on insinuer cela, alors que France Télévisions n'est tout de même pas exonérée de respecter les règles, les lois, son cahier des charges et la charte des antennes qui ont été mis en place pour encadrer la « liberté » de ses lignes éditoriales ?
Tout le monde, à juste titre, s'offusquerait si France Télévisions diffusait des lignes éditoriales "libres" à connotations sexistes, racistes, homophobes, révisionnistes, etc.
Ces lignes éditoriales seraient condamnées, et France télévisions serait contrainte à revoir sa copie au nom de la loi et des textes qui régissent son fonctionnement.
Eh bien, il en est de même pour la langue française qui, elle aussi doit être respectée et promue par France Télévisions, et c’est pourquoi notre télévision publique doit, au nom de la loi et des textes qui régissent son fonctionnement, revoir la chanson qu'elle propose pour représenter la France à l'Eurovision.
En sachant que France Télévisions a des obligations à l’égard de la langue française, des obligations rappelées notamment au dernier paragraphe du préambule de l'annexe du décret n° 2009-796 du 23 juin 2009 fixant son cahier des charges, où il est dit :
« […] la télévision de service public a vocation à constituer la référence en matière de qualité et d'innovation des programmes, […] ainsi que de promotion de la langue française . […] » ?
Cette phrase est également rappelée à la page 8 de la Charte des antennes de France télévisions :
https://issuu.com/francetelevisions/docs/charte_des_antennes_ftv_0_7cf182a5f07215/18
https://www.francetelevisions.fr/sites/default/files/pdf/2015/07/11/charte_des_antennes_FTV_0.pdf
À propos de la Charte des antennes de France télévisions, il est dit à la page 19, au paragraphe 1.3.4 Culture que « la loi dispose que France Télévisions assure la promotion de la langue française » :
Des obligations rappelées également à l’article 39 du décret 2009-796 du 23 juin 2009 qui dit :
« Tendant à être une référence dans l'usage de la langue française, France Télévisions contribue à sa promotion et à son illustration dans le cadre des recommandations du Conseil supérieur de l'audiovisuel. »
Et des obligations rappelées encore à l’avant dernier alinéa de l’article 43-11 de la loi n° 86-1067 du 30 septembre 1986 relative à la liberté de communication (Loi Léotard) :
« Les organismes du secteur public de la communication audiovisuelle, pour l'exercice de leurs missions, contribuent à l'action audiovisuelle extérieure, au rayonnement de la francophonie et à la diffusion de la culture et de la langue françaises dans le monde. »
Enfin, puisque le CSA est chargé de veiller, en application de l'article 3-1 de la loi du 30 septembre 1986 relative à la liberté de communication, « à la défense et à l'illustration de la langue et de la culture françaises » dans l’audiovisuel, il incombe donc à cet organisme d’intervenir auprès de la direction de France télévisions pour qu’au nom du décret n° 2009-796 du 23 juin 2009, au nom du cahier des charges et de la Charte des antennes de France télévisions qui régissent le fonction-nement de notre télévision publique, l’actuelle chanson à caractère anglophone « The best in me » qui doit représenter la France cette année au concours de l’Eurovision, soit traduite totalement en français afin d’être chantée entièrement en français, le 16 mai à Amsterdam, ou, à défaut de cela, soit remplacée par une autre chanson, mais 100% en français, cette fois-ci.
Autre point qui pourrait être soulevé dans cette affaire : la discrimination linguistique.
En effet, le fait de chanter en partie en anglais peut être considéré pour les Français qui ne comprennent pas cette langue, comme étant une discrimination faite à leur encontre, une discrimination au sens de l’article 225-1 du code pénal qui stipule que « Constitue une discrimination toute distinction opérée entre les personnes physiques sur le fondement (...) de leur capacité à s'exprimer dans une langue autre que le français ».
On peut donc considérer que la chanson « The best in me » en grande partie en anglais (à quelques mots près, les 3/4 de la chanson sont en anglais), chanson qui devrait représenter la France donc les Français à l’Eurovision, génère une discrimination au sens de l’article 225-1 du code pénal du fait qu’elle crée une distinction entre les Français capables, ou non, de s’exprimer (donc de comprendre) une langue autre que le français.
Lettre de Maître Emmanuel Ludot au Défenseur des Droits
Monsieur le Défenseur des Droits,
J'ai l'honneur d'intervenir au nom et pour le compte de l'Association Francophonie Avenir dont le siège se trouve au 2811 chemin de Saint-Paul, Parc Louis Riel à Manduel, représentée par son président, Monsieur Régis Ravat lequel m'expose les faits suivants :
L'Assocition Francophonie Avenir a été interpellée par la décision de France Télévisions, diffuseur du concours Eurovision de la chanson 2020.
Le règlement actuel de l'Eurovision prévoit que les diffuseurs participants sont entièrement libres de choisir la langue dans laquelle les artistes chanteront au concours.
France Télévisions a choisi une chanson intitulée "The best in me" chantée moitié en français, moitié en anglais.
Les compositeurs ne sont pas Français.
France Télévisions a des obligations à l’égard de la langue française, des obligations rappelées notamment au dernier paragraphe du préambule de l'annexe du décret n° 2009-796 du 23 juin 2009 fixant son cahier des charges, où il est indiqué « La télévision de service public a vocation à constituer la référence en matière de qualité et d'innovation des programmes... ainsi que de promotion de la langue française ».
L’article 39 du même décret indique « Tendant à être une référence dans l'usage de la langue française, France Télévisions contribue à sa promotion et à son illustration dans le cadre des recommandations du Conseil supérieur de l'audiovisuel ».
Le CSA est chargé de veiller, en application de l'article 3-1 de la loi du 30 septembre 1986 relative à la liberté de communication, « à la défense et à l'illustration de la langue et de la culture françaises » dans l’audiovisuel.
Il incombe donc à cet organisme d’intervenir auprès de la direction de France télévisions pour qu’au nom du décret n° 2009-796 du 23 juin 2009, au nom du cahier des charges qui régit la télévision publique, l’actuelle chanson à caractère anglophone « The best in me » qui doit représenter la France cette année au concours de l’Eurovision, soit traduite totalement en français afin d’être chantée entièrement en français, le 16 mai à Amsterdam, ou, à défaut de cela, soit remplacée par une autre chanson, mais 100% en français, cette fois-ci.
C'est la raison pour laquelle, j'ai l'honneur de vous saisir en vous priant de bien vouloir accepter d'intervenir afin que, notamment, l'esprit de la loi de 1994 qui tend à la préservation et à la promotion de la langue française, soit respectée.
Je vous prie de croire, Monsieur le Défenseur des Droits, à l'assurance de mes sentiments dévoués.
Me Emmanuel Ludot
Eurovision : le refrain en anglais de Tom Leeb « a cassé les oreilles » de Franck Riester
BILINGUISME Le ministre de la Culture n’a pas vraiment apprécié le refrain en anglais de la chanson de Tom Leeb, représentant français de l’Eurovision 2020
20 Minutes avec AFP
« C’est vrai que le refrain est en anglais, ça m’a un peu cassé les oreilles ce matin à la radio… » La chanson The Best in Me qui représentera la France à l'Eurovision 2020 a heurté les écoutilles du ministre de la Culture Franck Riester, a-t-il indiqué lors d’une audition parlementaire ce mardi.
Le ministre répondait à une question du député de l’Aisne Jacques Krabal (LREM), secrétaire général de l’Assemblée parlementaire de la francophonie, sur le choix de ce morceau. On le sait, le concours européen de la chanson aura lieu à Rotterdam (Pays-Bas) le 16 mai et c’est Tom Leeb, fils de l’humoriste Michel Leeb, qui représentera la France avec cette chanson dévoilée dimanche.
La stratégie « d’essayer d’obtenir le Graal »
« C’est un choix indépendant de France Télévisions », a expliqué le ministre, évoquant « une stratégie qui est d’essayer d’obtenir le Graal » de la première place. « Mais j’ai fait passer le message de mon étonnement face à une chanson dont le refrain est écrit en anglais », s’est-il empressé d’ajouter.
« Chacun doit montrer l’exemple pour faire en sorte que la France soit portée avec fierté partout, tout le temps, même si on sait que les contenus français en langue étrangère sont aussi une façon de faire rayonner la France », a ajouté Franck Riester, qui était auditionné par la commission des affaires étrangères de l’Assemblée nationale au sujet de l’audiovisuel extérieur.
Source : 20minutes.fr, le mardi 18 février 2020Possibilité de mettre un commentaire à cet article en allant sur : https://www.20minutes.fr/arts-stars/culture/2721587-20200218-eurovision-refrain-anglais-tom-leeb-casse-oreilles-franck-riester
Eurovision : Frank Riester veut rendre obligatoire une chanson en français pour le concours
POLEMIQUE Le ministre de la Culture veut contraindre France Télévisions dans son choix
B.Ch. avec AFP
Le ministre de la Culture Franck Riester envisage d'« obliger France Télévisions à choisir des chanteurs qui chantent en français » pour l’Eurovision à l’avenir, a-t-il indiqué vendredi sur France Info, irrité par le refrain en anglais de la chanson de Tom Leeb.
« Ce n’est pas la responsabilité de Tom Leeb, c’est la responsabilité en l’occurrence de France Télévisions, c’est d’ailleurs la raison pour laquelle je travaille actuellement avec mes équipes pour voir de quelle manière on peut obliger France Télévisions à choisir des chanteurs qui chantent en français », a développé le responsable politique.
Frank Riester « pense que sur un concours comme celui-là, on doit s’assurer que le français soit la langue qui est chantée. Portons fier et haut la langue française, défendre le français n’est pas ringard, c’est le cœur de ce qui nous lie. » Le ministre avait déjà dit lors d’une audition parlementaire que le refrain en anglais de The best in me, qui représentera la France à l’Eurovision 2020, lui a « cassé les oreilles ».
Une polémique ancienne
La question de la langue dans laquelle est chantée la chanson de la France à l’Eurovision est aussi ancienne que le concours lui-même. Le règlement de l’Eurovision autorise les candidats à chanter dans la langue de leur choix depuis 1999. De nombreux pays choisissent régulièrement l’anglais. La chanson de Tom Leeb, comme celle de Bilala Hassani en 2019, mêle anglais et français.
Le concours européen de la chanson aura lieu à Rotterdam (Pays-Bas) le 16 mai. Tom Leeb est le fils de l’humoriste Michel Leeb.
Source : 20minutes.fr, le vendredi 28 février 2020Possibilité de mettre un commentaire à cet article en allant sur : https://www.20minutes.fr/arts-stars/culture/2728715-20200228-eurovision-frank-riester-veut-rendre-obligatoire-chanson-francais-concours
Lemoine et son dégoût contre ceux qui critiqueront la chanson « The best in me » !
Mercredi 26 février 2020, sur France 5, face aux protestations que les Francophones pourraient faire à l'encontre de la chanson "The best in me", une chanson aux 3/4 en anglais, mais qui devrait tout de même représenter le France à l'Eurovision, le 16 mai 2020 à Amsterdam, aux Pays -Bas, l'animatrice-présentatrice de l'émission "C à Vous", Anne-Élisabeth Lemoine a donné l'air d'être dégoûtée à l'idée que l'on puisse protester contre cette chanson du seul fait qu'elle ait des paroles en anglais.
Cette dame oublie une chose : elle travaille pour le service public de la télévision française et a, en cela, des obligations à l'égard de la langue française. Elle doit notamment, dans le cadre de son travail, en vertu du cahier des charges de France Télévisions et du décret 2009-763 du 23 juin 2009, veiller à la promotion et à l 'illustration de la langue française.
Le dégoût qu'elle affiche à l'égard de ceux qui vont émettre des critiques sur la chanson "The Best in me", en dit long sur ses dispositions à respecter les règles de la maison qui l'emploie.
Elle mériterait un bel avertissement de sa direction !
Remarquons encore que dans la vidéo précédente, le journaliste Renaud Dély, un journaliste qui travaille également pour le service public de la télévision - France-Info, Arte - interpelle le ministre en lui demandant si « en 2020, ce n'est pas un peu ringard de dire qu'il faut absolument chanter en français à l'Eurovision » .
Surprenant tous ces journalistes plus enclins à défendre l'anglais que leur propre langue, et la langue du service public, qui plus est.
Le vers de l'anglicisation commence à atteindre le cerveau, il est plus que temps d'agir.
Soutenons le ministre dans sa démarche !
Le ministre de la Culture Franck Riester envisage d' « obliger France Télévisions à choisir des chanteurs qui chantent en français » pour l'Eurovision à l'avenir, a-t-il indiqué vendredi sur France Info, irrité par le refrain en anglais de la chanson de Tom Leeb.
La suite en allant sur : Eurovision : le candidat de la France doit-il chanter en français ?
C'est le moment de dire que vous êtes d'accord avec le ministre qui veut que la France chante en français à l'Eurovision.
Pour ce faire, cliquez sur la photo ci-dessous et répondez "oui" à la question posée. Merci !
Une réaction du magazine Marianne :
Les médias parlent de notre affaire !
Désistement de l'Afrav de cette affaire
Cette affaire (dossier n° 2007485/6-3) a été portée au Tribunal administratif de Paris en septembre 2020.
Entre temps, nous avons appris, par le procès « Vrai ou Fake », un procès qui nous oppose également à l’Arcom, que le TA de Paris n’est pas la bonne instance pour juger des affaires qui touchent l’Autorité de Régulation de la Communication audiovisuelle et numérique (Arcom), mais qu’il faut, pour le cas, saisir le Conseil d’État.
Ainsi, au vu de l'article R. 311-1 du code de justice administrative, le TA de Paris s’est déclaré incompétent pour juger l’affaire « Vrai ou Fake », et, il en serait de même, bien évidemment, pour la présente affaire.
Pour cette raison, l'Afrav s'est désistée de cette affaire, mais restera vigilente, cela va de soi, sur les Eurovisions à venir.
Résumé de nos procédures :
Recours gracieux - Requête - Désistement de l'Afrav - Ordonnance de désistement
Publié par Régis RAVAT le 29 février 2020
Orthographe, corrections : contact.sy@aliceadsl.fr
Identification
Veuillez entrer vos identifiants..
Créer un compte