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Le Haut Conseil International de la Langue française et la question de l'anglais post-Brexit !

Créé le 18 juin 2020 par Avenir de la Langue française (ALF) et 23 autres associations de la synergie, le Haut Conseil international de la langue française et de la francophonie (HCILFF) a aussitôt agi (lettre ouverte du 14/9/2020 au Président de la République) tout en renforçant constamment la section France.

Par Albert Salon, Président du HCILFF

Depuis un mois, nous avons lancé l’internationalisation, en commençant par la section de Suisse, grâce à DLF et DLF-Pays de Savoie, qui avaient amené Philippe Carron à adhérer au Haut Conseil. Avec cet actif militant helvète, président de l’association Langue française, la composition de la section de Suisse a beaucoup progressé. Il a amené des personnalités de haut niveau tels Michel Bühler et Jean Ziegler…

Au Québec et en Acadie, Gilbert Lévesque, militant québécois réputé et Délégué international pour le Québec et l'Amérique ex-française de Francophonie Force Oblige (FFO), une des 24 associations françaises porteuses,se trouve être le premier catalyseur sur place.

De même Roger Dehaybe,pour la section Belgique. Éminent diplomate liégeois, wallon et belge, il a publié le 15/10/2020 (éditions du Cygne) un remarquable ouvrage : « Le Choix de la Francophonie - Un parcours belge et international ». A. Salon qui en recommande vivement la lecture, en a publié une recension.

 

Le Haut Conseil international de la langue française et de la francophonie (HCILFF) en actions !

La première des actions de la section France du HCILFF ayant été l’envoi le 14/9/2020 de sa lettre ouverte collective à l’Élysée, à diverses autorités, à de nombreux medias et parlementaires, je relève que les retombées médiatiques ont enfin été intéressantes : dans Le Monde (Mme Mushikiwabo), L'Express (Feltin-Pallas), Libération (Quatremer), Marianne (P-Y. Bournazel, député LR), jusqu’à des invitations du coordinateur ALF à la télévision : TV5 le 12/12/2020, puis une télévision indépendante prévue le 12 janvier.

Aux parlementaires (d’abord au Sénateur André Vallini et au député de l’Aisne Jacques Krabal qui s’est inscrit au HCILFF), la lettre ouverte du HCILFF à M. E. Macron s’accompagnait d’une suggestion de créer enfin un intergroupe Sénat-Assemblée français et Francophonie (idée saluée par la DGLFLF).

M. Jacques Krabal a dans sa circonscription Villers-Cotterêts ; il a déjà, en 2017, apporté une aide précieuse à l’adoption par l’Élysée de notre projet (datant de 2001, et présenté à tous les gouvernements qui se sont succédé) d’Institut de la Francophonie au château ». En sa qualité de Secrétaire général parlementaire de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie (APF), relevant de l’OIF, ce député a écrit - dans notre sens post-Brexit - à Mme Ursula von der Leyen, avec copie à l’Élysée et à la Secrétaire Générale de l’OIF, Mme Louise Mushikiwabo. 

Nous avons aussi commencé à saisir des députés français et autres au Parlement européen afin d’y obtenir un débat et le vote d’une résolution contre la « langue commune » à la Commission, et pour le retour à l’esprit et à la lettre du règlement n°1 de 1958 modifié, charte des langues officielles et de travail de l’UE. M. J. Krabal s’y est associé.



Action en justice contre l'hégémonie de l'anglais dans l'UE

La deuxième action forte du HCILFF porte depuis 4 semaines sur une plainte (cf. ci-dessous) en Cour de Justice de l’Union européenne (CJUE) préparée par 4 associations du HC international : ALF, Athéna, présidée par l’Italienne A. M. Campogrande, l’Observatoire du Plurilinguisme en Europe (OEP, par Christian Tremblay), Langue française, présidée par le Suisse Philippe Carron.

- Le projet de recours devant la Cour de Justice de l'Union européenne : le HCILFF et plusieurs de ses associations porteuses : ALF, DLF-Savoie, CILF, COURRIEL, OEP, et l’association suisse, envisagent de saisir le Tribunal européen, première instance de la CJUE contre la pratique de la Commission (imposition illégale et forcenée de l’anglo-américain « langue commune » depuis la confirmation du Brexit en janvier 2020). Quelles que soient les difficultés – les risques d’échec étant très importants, actuellement évalués avec C. Tremblay de l’OEP et les deux avocats spécialisés qu’il a sollicités – les associations considèrent qu’elles ne peuvent laisser passer le coup de force sans réagir, et que l’utilité principale du recours – quelle que soit son issue – tient à l’intense médiatisation à réaliser par les associations dès le dépôt de la plainte, puis à réitérer plusieurs fois jusqu’au résultat final.

Déjà évoquée dans son éventualité, une demande de participation aux frais de procédure pourrait être adressée à la DGLFLF. »

Albert Salon

 

La place de l'anglais dans l'UE post-Brexit pose question

Le coût de l'anglais s’élève à près d’un tiers de budget "langues" de l'Union européenne, 290 millions d’euros, selon deux chercheurs en économie. Alors qu'il ne sera plus la langue maternelle que de 1% de la population.

par SOPHIE LEROY , le mercredi 23 décembre 2020 

Deux professeurs d'économie ont cherché à évaluer la part, dans le budget "langues" de l’UE, de chacune des 24 langues officielles. Ils se sont particulièrement intéressés à la place de la langue anglaise, dans le contexte post-Brexit, 

Il faut savoir que l'anglais, suite au Brexit, sera la langue maternelle d’un pour cent seulement de la population de l’Union, mais restera une langue officielle et procédurale (de travail). Pour changer cela, il faudrait un vote à l'unanimité au Conseil, or il est inimaginable qu'un pays comme l'Irlande vote en défaveur du maintien de l'anglais, qui est une langue officielle du pays.

Suite de l'article sur : https://www.lecho.be/dossier/brexit/la-place-de-l-anglais-dans-l-ue-post-brexit-pose-question/10273602.html

 

Le prix de l’anglais dans l’UE post-Brexit :
Une aubaine pour l’allemand et le français ou un coût à supporter par l’Union ?

Par Victor GinsburghJuan Moreno-Ternero

La Commission européenne est très prudente et discrète dans ses communications sur le budget et l’utilisation des langues dans l’Union européenne (UE). Ce que l’on sait, c’est que ce budget s’élève «à peu près» à un milliard d’euros. Comme le disait le britannique Neil Kinnock du temps de sa Vice-Présidence de la Commission européenne à ceux qui, sans doute, l’ennuyaient par leurs questions sur l’importance du budget langues : «C’est le prix d’une tasse de café par habitant dans l’UE».

Le prix de l'anglais_ dans l'UE post-BrexitDans ce numéro de Regards économiques, nous examinons comment évaluer la part dans le budget langues de l’UE de chacune des 24 langues, y compris de l’anglais qui, suite au Brexit, sera la langue maternelle d’un pourcent seulement de la population de l’UE tout en produisant, lors de ces dernières années, plus de 70 % des documents officiels qui doivent, selon leur importance, être traduits dans le 23 autres langues.

Notre analyse montre que le coût de l’anglais s’élève à près d’un tiers de budget, soit 290 millions d’euros. Ce montant est aussi le prix à payer par l’UE post-Brexit qui a conservé, dans son répertoire de langues, l’anglais comme langue officielle et procédurale (c’est-à-dire de travail). Pour les européens post-Brexit, la tasse de café s’est transformée en cappuccino au goût un peu amer.

Il est sans aucun doute efficace, aussi bien pour l’UE que pour le Royaume-Uni, de préserver l’anglais comme langue officielle et procédurale. Mais on peut se demander pourquoi il irait de soi que les britanniques puissent profiter gratuitement de cette aubaine. Bien avant les velléités de quitter l’UE, on peut arguer que le Royaume-Uni a bénéficié, depuis son adhésion en 1973, du statut de sa langue dans l’UE, en détrônant très largement le rôle du français et de l’allemand, ce qui n’a enchanté et continuera de ne pas enchanter ni la France ni l’Allemagne. Il sera intéressant de suivre l’affaire dans les prochaines années.

Source : regards-economiques.be, n°158 - décembre 2020

 

Brexit : l’anglais coûtera 300 millions de plus au budget européen

"Si la Hongrie quittait l’Union européenne, on ne se poserait pas trop la question de savoir s’il faut garder le hongrois comme langue officielle. C’est plus compliqué pour l’anglais",

lance en forme de boutade Victor Ginsburgh, professeur d’économie à l’ULB et chercheur au Core (UCLouvain).

Avec le Brexit, la question se pose naturellement de savoir ce qu’il va advenir de l’anglais...

Source : https://www.lalibre.be/economie/conjoncture/brexit-l-anglais-coutera-300-millions-de-plus-au-budget-europeen-5fe1f67dd8ad5844d1ceb470

Lettre d'un militant des langues à Victor Ginsburgh :

Monsieur ( victor.ginsburgh@ulb.ac.be),

Je me permets de vous écrire, car j'ai lu avec intérêt vos propos publiés ce jour mais souhaitais cependant signaler que l'anglais doit objectivement disparaître des institutions européennes, car cette langue n'a plus rien à y faire. En effet, l'Irlande a choisi l'irlandais, sa langue nationale, comme langue de communication avec l'UE (plus de cent traducteurs ont été recrutés en octobre 2018 à cet effet) et Malte le maltais, également sa langue nationale. Seul le Royaume-Uni avait choisi l'anglais. Tout comme le Luxembourg avait choisi de ne pas faire du luxembourgeois une langue officielle de l'UE. C'est pourquoi l'argument selon lequel l'anglais devrait rester langue officielle du fait de son officialité à Malte et en Irlande ne tient pas.

Car, si c'était le cas, le luxembourgeois devrait lui aussi être reconnu comme une langue officielle de l'UE. Le retrait de l'anglais en tant que langue officielle et de travail des institutions européennes est d'autant plus indiqué que cette langue ne sert plus à rien (les Irlandais et les Maltais étant censés employer leurs langue nationales) et que ce maintien a un coût astronomique de trois cent millions d'euros. C'est une gabegie insupportable !

Le retrait de la langue nationale du Royaume-uni est d'autant plus logique que, dans l'Union européenne de 2020, le poids géopolitique de l'anglais est quasiment nul. Il n'est plus la langue de communication d'aucun pays et n'est plus parlé en tant que langue maternelle que par quelques millions d'habitants en Irlande. Il a ainsi moins de locuteurs de langue maternelle que le hongrois ou le slovaque et a donc vocation à disparaître. Les institutions européennes ont d'ailleurs le choix de communiquer dans d'autres langues officielles de l'Union, comme le français ou l'allemand, qui sont deux langues de travail de la Commission européenne (l'anglais n'y ayant plus sa place vu son poids géopolitique nul au sein de la nouvelle Union). L'emploi du français est particulièrement indiqué, car les trois capitales de l'Europe (Bruxelles, Luxembourg et Strasbourg) sont francophones et la majorité des pays de l'UE fait partie de l'Organisation internationale de la Francophonie ou veut en faire partie. Voir la carte suivante :

https://www.francophonie.org/sites/default/files/2019-09/Carte_88%20etats%20et%20gvts%20OIF.pdf     

 Enfin, quel message envoie-t-on aux Européens en employant la langue du Royaume-Uni ? Que l'Union européenne doit dorénavant être considérée comme une colonie de ce pays ou des États-Unis d'Amérique ? Cette pratique est déplorable et doit cesser, d'autant plus que l'hégémonie actuelle de l'anglais en Europe (confortée, malheureusement, par la Commission) fait perdre des milliards d'euros aux pays de l'UE et rapporte en retour dix milliards d'euros par an au Royaume-Uni. Voir l'entretien du professeur François Grin :

https://www.letemps.ch/societe/2005/06/22/anglais-mauvaise-solution

Bien à vous,

Daniel De Poli
4, rue Jean Racine
67400 Illkirch - France

Courriel : daniel.depoli(chez)netc.fr

 

Vu d’Italie : Le français doit devenir la langue de l’Europe post-Brexit !

Le Royaume-Uni parti, il est temps d’opérer une révolution à Bruxelles. Le français doit (re)prendre sa place de langue première de la diplomatie européenne et ce, au motif que la France est encore aujourd’hui l’épicentre de la vie intellectuelle du Vieux Continent, estime le quotidien conservateur transalpin Il Foglio.

Vive la patrie, vive toutes les patries, et vive l’Angleterre bien sûr : pour autant, une question s’impose : maintenant que les Anglais font bande à part, pourquoi la lingua franca de l’Union européenne devrait-elle rester l’anglais ? Cela ne vous semble pas absurde ?

Dans les rues de Bruxelles, après tout, on parle français (et flamand, mais je mets le flamand de côté : qui a jamais lu Gezelle ? Conscience ? Van Beers ? Qui a seulement entendu parler de ces grands noms de la littérature flamande ?)

Après l’“Euro English”, place au “français d’Europe”. Étymologiquement parlant, la logique voudrait d’ailleurs que la lingua franca du Vieux Continent soit le français. Et l’histoire plaide également en sa faveur. Le français était la langue des élites et de la diplomatie du XVIIIe siècle, du XIXe et du début du XXe siècle, avant qu’il ne soit relégué au second plan par la victoire militaire anglo-américaine en 1945. Or, je ne

[...]

Camillo Langone

Lire l’article original

Source : courrierinternational.com, le samedi 9 janvier 2021 Possibilité de mettre un commentaire à cet article en allant sur :   https://www.courrierinternational.com/article/vu-ditalie-le-francais-doit-devenir-la-langue-de-leurope-post-brexit

 

L’UE devrait cesser de parler « anglais cassé » après le Brexit, déclare un ministre français !

L’impénétrable « globiche » de l’UE est mort. Longue vie ai français – ou du moins « à diversité linguistique ».

Avec le Brexit et l’accord commercial UE-Royaume-Uni finalement conclu, l’UE devrait cesser de parler « une sorte d’anglais cassé », a déclaré mardi 12 janvier, Clément Beaune, ministre français des Affaires européennes. Au lieu de cela, une action concrète est nécessaire pour renforcer la « diversité linguistique », a-t-il déclaré aux journalistes.

« Il sera plus difficile pour les gens de comprendre, après le Brexit, que nous nous en tenons tous à un type d’anglais cassé », a déclaré Beaune. « Habituons-nous à parler à nouveau nos langues ! »

S’adressant aux journalistes en français, Beaune a déclaré que l’UE27 s’était habituée à travailler et à tenir des discussions presque exclusivement en anglais. « Je pense que nous devons nous en sortir », a-t-il déclaré. Comme de nombreux fonctionnaires nationaux actifs à Bruxelles, Beaune lui-même parle bien l’anglais.

L’anglais a longtemps été la principale langue de travail de l’UE – en particulier après la dernière vague d’élargissement qui a amené des fonctionnaires et des diplomates des pays d’Europe centrale et orientale qui avaient étudié la langue de Shakespeare plutôt que celle de Voltaire.

Cependant, beaucoup se plaignent que la version utilisée à l’intérieur de la bulle bruxelloise est devenue un type de « Globish » rempli d’excentricités non natives.

La Grande-Bretagne étant désormais un pays non membre de l’UE, il n’y a que deux membres relativement petits de l’UE – l’Irlande et Malte – qui indiquent toujours l’anglais comme langue officielle. Et ils l’utilisent aux côtés de l’irlandais et du maltais. Pour tout le monde, l’anglais est, au mieux, une deuxième langue.

L’utilisation de l’anglais est devenue si répandue à Bruxelles que plusieurs institutions ont déployé des efforts en coulisse pour rationaliser les coûts ou améliorer l’efficacité en privilégiant un format uniquement en anglais ou en ajoutant l’anglais aux réunions où le français était autrefois utilisé exclusivement.

Les fonctionnaires français, jusqu’au plus haut niveau, ont longtemps défendu l’usage de leur langue dans l’UE.

Beaune n’a pas explicitement plaidé pour que le français remplace l’anglais après le Brexit. Cependant, il a déclaré qu’une Europe post-Brexit «qui ne fonctionnerait que dans une seule langue, ne communiquerait que dans une seule langue serait une erreur ».

La France assurera la présidence tournante du Conseil de l’UE au premier semestre 2022. En préparation, a déclaré Beaune, Paris prendrait des « initiatives concrètes » pour valoriser les langues européennes. Cela comprendra une formation linguistique et la garantie que les institutions européennes sont « très vigilantes » sur la diversité linguistique dans les processus de recrutement.

« Ce n’est pas une action d’arrière-garde ou le combat d’un seul pays », a déclaré Beaune. «C’est vraiment un combat pour la diversité linguistique européenne.»

Source : europe-infos.fr, le mardi 12 janvier 2021

 

 

 

 




Publié par Régis RAVAT le 31 décembre 2020

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