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Les mots immigrés et la pensée unique !

Bernard Cerquiglini, linguiste, et Érik Orsenna, académicien, étaient invités, le mercredi 26 janvier dernier sur France 5, à l'émission littéraire « La Grande Librairie ».

Cette émission, animée par François Busnel, était consacrée à la langue française, et bien des sujets y furent abordés : emprunts aux langues étrangères, langues régionales, écriture inclusive, pronoms non genrés.

Bernard Cerquiglini et Érik Orsenna y présentèrent leur livre écrit en commun : Les mots immigrés.

Dans ce livre, ils nous disent qu'ils ont fait un parallèle entre les mots immigrés qui sont une richesse pour la langue française et les immigrés qui sont une richesse pour la France.

Ils ont même dit que si tous les mots immigrés quittaient notre langue, nous deviendrions muets, au même titre que si tous les immigrés quittaient la France, le pays ne fonctionnerait plus.

Force fut alors de constater cependant que ces messieurs n'ont pas parlé de l'état d'esprit de l'immigré qu'il soit un mot ou une personne. 

En effet, si l'immigré est un mot et qu'il s'assimile aux autres mots du dictionnaire français en adoptant la graphie et la prononciation des mots français, et si ce mot nouveau ne fait pas redondance avec un mot français déjà existant, alors oui, c'est un enrichissement pour la langue. 

Si l'immigré est une personne et qu'il s'assimile à la population française en adoptant les us et coutumes du pays, alors oui, c'est un enrichissement pour la France.

Mais que se passe-t-il si ni les mots ni les personnes ne veulent s'assimiler ?

- un français « chiac » d'Acadie, pour la langue ?

- une libanisation du pays, pour la France ?

Et, bien évidemment, Bernard Cerquiglini et Érik Orsenna, pensée unique oblige, n'ont pas abordé ce problème.

Langue chiac chez les Acadiens du Nouveau-Brunswick

Titre : WIKITONGUES- Jacques and Yvette speaking Chiac.webm
Auteur : Wikitongues, Noah Sullivan
Date : 31 mars 2018

 

La pensée conformiste de deux intellectuels français : Cerquiglini et Orsenna !

Dans leur livre, ces messieurs disent que les mots étrangers entrés dans notre langue sont une richesse, tout comme les immigrés en sont une pour la France.

Ils oublient de préciser cependant qu'il y a deux sortes de mots étrangers, comme il y a deux sortes d'immigrés : ceux qui se laissent assimiler et les autres qui jouent la carte du communautarisme.

Ainsi, des mots étrangers comme "packet boat" et "riding coat" se sont assimilés à notre langue en devenant respectivement "paquebot" et "redingote", ils respectent ainsi la graphie et la prononciation des lettres de notre alphabet, ils sont donc une richesse pour notre langue
contrairement aux mots étrangers "e-mail", "cool", "open space", etc. qui, du fait de ne pas respecter la graphie et la prononciation des mots de notre langue, la complexifient et y enlèvent clarté et cohérence.

Francois Busnel, Bernard Cerquiglini, Erik Orsenna et les mots immigrés, France-5, France Télévision

Il y a  donc bien deux sortes de mots étrangers comme il y a deux sortes d'immigrés : les assimilés (francisés) et les communautaristes, et nos deux experts, enfermés dans le cocon douillet de la pensée unique, ne font pas la différence ou ont fait semblant de ne pas la voir.

Touit de protestation à faire suivre :

 

Une autre invitée de Busnel : Aurore Vincenti

Dès l'apparition de cette dame dans l'émission, nous nous sommes rappelés de sa prestation en août 2020 sur Arte, chaîne publique franco-allemande, où elle faisait une émission au titre en anglais : Summer Body.

Voici la remarque que nous avions envoyée à l'époque à Arte pour protester contre la dénomination "Summer body" :

Le lundi 10 août 2020, alors que je regardais l’émission « 28 Minutes » sur Arte, j’ai été choqué de constater qu’il y avait une chronique nommée en anglais.

Cette chronique est appelée "Summer body", et elle est présentée, qui plus est, par une linguiste (?), Aurore Vincenti.

Une linguiste nullement gênée, apparemment, par l’intrusion d’une expression anglaise sur une chaîne franco-allemande où l’anglais, normalement, n’a rien à faire ; une linguiste à mille lieues de la pensée du grand linguiste Claude Hagège qui condamne, lui, la politique du tout-anglais.

Pour preuve, dans son livre « Contre la pensée unique », il dit que « l’anglais détruit notre pensée ».

L’anglais serait-il parvenu alors à détruire la pensée d’Aurore Vincenti qui, bien que linguiste, cautionne par sa présence à cette chronique, le "Summer body" glottophage d’Arte ?

Et cette dame, comme par hasard, est invitée par François Busnel dans une émission littéraire pour parler de la langue française.

Tout le long de l'émission, elle y a défendu l'écriture inclusive, disant même que le point médian était préconisé dans les textes administratifs. Nous qui avons attaqué la maire de Paris, Anne Hidalgo, parce qu'elle a fait refaire à Paris des plaques commémoratives en écriture inclusive, nous aurions donc cause perdue, selon Mme Vincenti. Faudra voir tout de même ce que les juges en pensent !

Bien évidemment, Aurore Vincenti a défendu l'écriture non genrée avec les pronoms « iel » et « iels ».

iel et iels, pronoms personnels et écriture non genrée

Enfin, cerise sur le gâteau, lorsque François Busnel lui demande ce que la lecture à voix haute lui apporte, elle répond qu'elle aime particulièrement lire en anglais. 

Sans commentaires !

Aurore-Vincenti, l'anglais et la langue française

Conclusion : France 5, chaîne de notre télévision publique, aurait tout de même pu mieux faire pour parler de la langue française.

Aucun problème de fond n'a été abordé : rien sur la dégringolade de l'enseignement du français dans nos écoles, rien sur l'imposition de l'anglais dans nos universités, rien sur l'obligation de passer une certification en langue anglaise pour l'obtention de toute licence, rien sur l'UE qui malgré le Brexit veut faire de l'anglais sa langue officielle et de communication, rien sur la francophonie mondiale négligée, etc.

Mais pouvait-on s'attendre à autre chose de François Busnel, un anglolâtre reconnu, qui rêve d'aller interroger des écrivains étatsuniens chez eux ou de les inviter à son émission pour l’imbiber d’anglais au cas où nous n’aurions pas encore compris qu’il faut se vacciner à cette langue.

Pauvre France !

 

L'avis d'Alain Borer

Extrait d'un entretien d'Alain Borer sur « La langue française en état de siège » par Michel Crépu, rédacteur en chef de La Nouvelle Revue française :

[...]

• M.C. : Les féministes ne sont-elles pas légitimes à contester la règle selon laquelle le masculin l’emporte sur le féminin ?

• A.B. : Il ne s’agit pas en l’occurrence de féministes mais de sexistes, et la méconnaissance de leur propre langue consterne. Faute de comprendre les idéalisations à notre insu, on piétine la momie d’un « grammairien » que personne ne lit, Nicolas Beauzée qui avait déclaré en 1767 que « le masculin l’emporte sur le féminin », sottise pour manuels scolaires du XIX° siècle.

En langue française, féminins et masculins sont purement lexicaux, non pas sexués : un humain de sexe masculin peut fort bien être une recrue, une vedette, une canaille, une sentinelle ; de sexe féminin : un mannequin, un tyran, un génie, tous en termes sémantiquement neutres.

Quant à la féminisation des noms de métier, du point de vue de la langue il a toujours été possible, principalement en utilisant le e muet, la brumisation ; c’est du point de vue historique que l’on s’avise en 1918 de dire infirmière, ou en 1952 avocate ; or il importe de souligner que l’enjeu civilisationnel tient non pas à la féminisation mais à la façon dont on féminise, c’est-à-dire selon la forme de la séparation ou de l’inclusion : par exemple quand autrice, malsonnante et connotée par autiste, est choisie contre auteure, c’est le séparatisme qui l’emporte sur la coprésence : c’est ainsi que se développe la pire forme d’ignorance de la langue française, l’« écriture inclusive » (qui n’est pas une « écriture » mais un code, et pas « inclusif » mais exclusif) qui est illisible, contraire à l’esthétique de la langue française, contraire au vidimus (car elle dissocie l’oral de l’écrit) et appropriée à des relations en chiens de faïence : ce code exclusif, qui s’accompagne comme par hasard de fautes de langue, constitue un signe manifeste de déculturation et d’autocolonisation américaine, séparatiste et communautariste, opposée à la coprésence esthétisée de cette idéalisation en langue française.

Il participe ainsi d’un conflit actuel, plus vaste, qui oppose la visibilité communautaire à la laïcité, et le racialisme à l’universalisme.

On aime entendre Shumona Sinha, romancière bengalie, affirmer que « la langue française m’a libérée en tant que femme », répondant ainsi exactement à l’idéalisation réalisée de la langue française, et plutôt moins de voir la Secrétaire générale de l’Organisation internationale de la francophonie, la Rwandaise Louise Mushikiwabo porter le voile pour représenter l’OIF en Égypte …

[...]

Alain Borer est poète, écrivain-voyageur, romancier, dramaturge, critique d'art, spécialiste d'Arthur Rimbaud, essayiste, professeur d’enseignement artistique à l’École supérieure des Beaux-Arts de Tours-Angers-LeMans jusqu'en 2014, professeur invité en littérature française à Los Angeles (USC, University of Southern California) depuis 2005 et président national du Printemps des poètes. Alain Borer réside à Paris, à Los Angeles et à Chaumussay (Touraine du sud). Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Alain_Borer

 

Proposition de loi visant à lutter contre l'écriture inclusive

Proposition de loi visant à lutter contre l'écriture inclusive pour protéger la langue française, projet présenté par le sénateur Étienne Blanc.

(Envoyée à la commission des lois constitutionnelles, de législation, du suffrage universel, du Règlement et d'administration générale, sous réserve de la constitution éventuelle d'une commission spéciale dans les conditions prévues par le Règlement.)

 

Article unique

 

Après l’article 2 de la loi n° 94-665 du 4 août 1994 relative à l’emploi de la langue française, il est inséré un article 2 bis ainsi rédigé :

 

« Art. 2 bis. – Tout acte civil ou administratif de quelque nature qu’il soit, qui comporte un ou plusieurs signes d’écriture inclusive utilisant le point médian ou toute autre forme de ponctuation médiane, est nul de plein droit. »

Exposé des motifs 

 

Félicitons le sénateur :

- par courriel :  e.blanc@senat.fr 

- par voie postale : Permanence parlementaire d’Étienne BLANC - Port Rambaud - 37 quai Rambaud - 69002 Lyon

- par touiteur : @blanc_etienne

 

 

 




Publié par Régis RAVAT le 29 janvier 2022

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Orthographe, corrections : contact.sy@aliceadsl.fr

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