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L'intelligence artificielle (IA) se fera-t-elle sous la seule domination de l'anglais ?

À en croire le président de la République, Emmanuel Macron, il y aurait une stratégie nationale pour développer l'intelligence artificielle (IA) en France.

Depuis 2017, le Gouvernement a lancé une réflexion autour de son développement et 2,5 milliards d'euros vont lui être consacrés dans le plan « France 2030 », mais, force est de constater, qu'une fois de plus, la place de la langue française dans ce domaine est loin d'être un sujet de réflexion et encore moins un sujet de géopolitique.

Mais faut-il compter sur Macron, l'américanolâtre, pour assurer à la langue française son avenir dans cette technologie du futur ?

- Non, bien sûr, mais heureusement, toutefois, il y a les Québécois, qui, eux, conscients qu'une langue peut disparaître et avec elle, tout un potentiel de créativité, tentent à travers l'écosystème Datafranca qu'ils ont créé, de faire vivre l'intelligence artificielle avec le français.  

Voici, tiré du magazine LUMIÈRES INTERNATIONALES, un article fort intéressant parlant de Datafranca qui œuvre pour que le français ait sa place dans le domaine de l'intelligence artificielle et dans les sciences des données.

La revue Lumières internationales

 

Un défi francophone, par Gérard Pelletier

En collaboration avec ses partenaires du milieu professionnel et universitaire, DataFranca.org se donne pour mission de promouvoir l’utilisation et la diffusion d’une terminologie française commune dans le domaine des données massives,  de la science des données et de l’intelligence artificielle.

Le français régresse dans l’écosystème de l’IA. L’écosystème de l’intelligence artificielle est en pleine ébullition. Depuis l’annonce d’investissements massifs du Canada dans la recherche en IA, les grands acteurs du domaine se constituent en consortium, en grappes ou en laboratoires dans le but d’obtenir le maximum de retombées dans leurs champs d’activités respectifs.

DataFranca.org a réalisé une étude exhaustive au Québec et en France, de l’utilisation et de l’usage du français dans ces domaines.

L'Intelligence artificielle, un défi francophone

Après avoir analysé le contexte global dans lequel évoluent les entreprises, les universités et les centres de recherche, la conclusion coule de source : la situation du français est préoccupante, voire alarmante.

L’usage de l’anglais s’installe comme étant la norme dans les salles de cours et les entreprises. L’espace francophone international n’y échappe pas. Le corpus des sciences des données et de l’intelligence artificielle n’avait pas encore d’équivalent français normalisé à offrir aux professionnels du milieu.

Montréal International estime qu’au Québec, 70 000 personnes oeuvrent ou gravitent dans les domaines de l’IA et des sciences des données à titre d’étudiants, de professeurs, de chercheurs et de « travailleurs ».

On s’attend à ce que ce nombre double d’ici à cinq ans. On observe que malgré la situation internationale enviable de Montréal en IA, les milieux de travail et les laboratoires de recherche en entreprise sont fortement anglicisés, en raison notamment de la pression de la concurrence mondiale.

Malgré de louables efforts individuels de certains scientifiques, il n’existait pas encore de terminologie française normalisée pour nommer et communiquer les concepts émergents qui se multiplient à un rythme soutenu.

La situation est tout aussi préoccupante dans les institutions d’enseignement supérieur où il est pratiquement impossible de rédiger des documents de recherche en français faute de vocabulaire adéquat et de définitions communes normalisées.

Face à l’explosion des nouvelles connaissances, il y a lieu d’agir avec célérité pour nous assurer que le fruit des recherches en intelligence artificielle et sciences des données soit partagé pareillement en français dans toute la francophonie mondiale.

Et la France, malheureusement, est inscrite aux abonnés absents, dans ce projet de francisation.

DataFranca a donc publié le premier outil de référence de langue française en intelligence artificielle et en apprentissage profond.

Le grand Lexique français de l’intelligence artificielle qui compte près de 9 000 entrées répond aux besoins des entreprises, de la recherche et de l’enseignement partout dans l’espace francophone.

Conçu via la structure de MediaWiki, ce site invite et facilite la collaboration internationale pour son enrichissement, la discussion et l’édition en temps par les spécialistes.

L’Afrique francophone représente une part importante de sa consultation.

Vulgarisation scientifique en sciences des données et en intelligence artificielle par Datafranca

En plus de ce lexique destiné aux spécialistes, une version PDF de « Les 101 mots de l’intelligence artificielle » et une application téléchargeable pour téléphone intelligent sont accessibles en version gratuite.

DataFranca.org offre aussi gracieusement des séminaires de littératie numérique en intelligence artificielle pour les universités membres de l’Agence universitaire de la francophonie avec qui elle a un partenariat stratégique.

Ainsi des sessions de formations ont été données à des centaines de professeurs et d’étudiants dans les universités au Bénin, en Côte d’Ivoire et en Algérie.

En conclusion, l’intelligence artificielle représente une occasion exceptionnelle tant pour le Québec que pour l’Afrique, bien que les contextes et les défis soient distincts.

Au Québec, l’IA bénéficie d’un écosystème dynamique, soutenu par des investissements massifs, une recherche de pointe et une collaboration étroite entre les universités, les entreprises et le gouvernement.

En Afrique, l’IA offre un potentiel transformateur pour répondre à des défis socio-économiques urgents, tels que l’amélioration des services de santé, l’optimisation de l’agriculture et la gestion des ressources naturelles.

Toutefois, le continent doit encore surmonter des obstacles significatifs, notamment en termes d’infrastructure, de formation et de financement.

Les deux régions peuvent tirer parti de leurs forces respectives et collaborer pour avancer dans le domaine de l’IA. Le Québec peut partager son expertise et ses ressources, tandis que l’Afrique peut offrir des perspectives uniques et des occasions d’application pratique.

En fin de compte, une approche collaborative et inclusive est essentielle pour maximiser les bénéfices de l’IA et assurer un développement équitable et durable à l’échelle mondiale.

 




Publié par Régis RAVAT le 15 septembre 2024

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Orthographe, corrections : contact.sy@aliceadsl.fr

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